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LA PROMESSE VERTE d’Edouard Bergeon : la critique du film

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Nom : La Promesse Verte
Père : Edouard Bergeon
Date de naissance : 27 mars 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 2h04 / Poids : NC
Genre : Drame, Thriller

Livret de Famille : Alexandra LamyFélix MoatiSofian Khammes, Julie Chen, Antoine Bertrand

Signes particuliers : Intéressant. Pertinent. Instructif. 

Synopsis : Pour tenter de sauver son fils Martin injustement condamné à mort en Indonésie, Carole se lance dans un combat inégal contre les exploitants d’huile de palme responsables de la déforestation et contre les puissants lobbies industriels.

FOUTUE L’HUILE DE PALME !

NOTRE AVIS SUR LA PROMESSE VERTE

Journaliste et militant engagé pour la cause écologique, Edouard Bergeon avait affirmé son combat dès son premier long-métrage, le puissant Au nom de la terre avec Guillaume Canet sur les difficultés croissantes rencontrées par les agriculteurs. Pour sa seconde réalisation, Bergeon reste dans une veine « écolo ». Mais cette fois le genre change, le drame familial cède sa place au thriller géopolitique. Avec La Promesse Verte, le cinéaste dénonce les ravages causés par la production intensive d’huile de palme en Indonésie. Une problématique dont on a beaucoup entendu parler ces derniers temps sans forcément mesurer l’ampleur du scandale. A l’heure où l’on pensait que le monde allait faire machine arrière sur la production controversée d’huile de palme, La Promesse Verte nous apprend -à juste titre- que c’est tout le contraire qui est en train de se jouer.

Martin est un étudiant parti à Singapour officiellement pour un stage dans une ONG médicale, officieusement pour sa thèse sur la déforestation. Sur place, il va découvrir bien pire que ce qu’il imaginait. Sauf que les preuves qu’il va récolter auront un prix très lourd. Pour avoir capturé des images compromettantes quant aux méfaits des exploitations d’huile de palme (« le sang de l’Indonésie » comme il est dit), Martin va finir dans les geôles du pays, condamné à mort sur la foi d’une accusation truquée.

Le capitalisme et la mondialisation foutent en l’air la planète et l’huile de palme, c’est une belle saloperie qui fait des ravages humains et écologiques. Voilà en gros ce que l’on retient de la démonstration d’Édouard Bergeon qui, très bien documenté, signe un thriller politique et géopolitique à la fois palpitant et passionnant. Palpitant car construit comme un Midnight Express à la sauce cause écologique, La Promesse Verte mène avec intensité son récit d’une course contre la montre pour sauver la vie d’un homme piégé dans une situation aux enjeux qui le dépasse. Passionnant car Bergeon ne se contente pas de dénoncer bêtement ce que l’on sait plus ou moins tous, il argumente, étaye, démontre, avec des exemples tangibles décryptant à quel point le monde s’est enfermé dans son autodestruction et que l’économie mondialiste empêche tout retour en arrière.
« C’est fou cette situation, il suffirait de…« . Voilà ce que l’on se dit tout au long de ce combat pour libérer un jeune militant injustement emprisonné. Oui, mais. Oui c’est fou mais Edouard Bergeon montre bien à quel point un grain de sable peut poser problème à tout un système fragile érigé sur des intérêts économiques tentaculaires tissés dans le monde entier. Que vaut la vie d’un homme juste contre des capitaux par milliards réunissant les pays les plus puissants de la planète ? A le regarder, La Promesse Verte a tout du film basé sur une histoire vraie. Il n’en est rien. Édouard Bergeon a imaginé un récit fictif mais élaboré sur des faits avérés qu’il dénonce avec force et nervosité. Dommage que le film n’aille peut-être pas assez loin dans sa noirceur et qu’il cède parfois, par souci de cinéma, à des ficelles narratives assez grossières ou des rebondissements à la limite du grotesque (le dénouement final par exemple). Mais globalement, si l’effort est moins puissant que Au Nom de la Terre, il n’en demeure pas moins pertinent et très instructif.

 

 

Par Nicolas Rieux

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