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DRIVE-AWAY DOLLS de Ethan Coen : la critique du film

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Nom : Drive-Away Dolls
Père : Ethan Coen
Date de naissance : 04 avril 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h24 / Poids : NC
Genre : Comédie, Thriller

Livret de Famille : Margaret QualleyGeraldine Viswanathan, Beanie Feldstein, Colman Domingo, Pedro Pascal, Matt Damon, Bill Camp…

Signes particuliers : Un Coen vaut mieux que deux tu l’auras ? 

Synopsis : Jamie, une jeune femme libre d’esprit essuyant une énième rupture amoureuse, et Marian, son amie pudique et réservée qui souffre de frustration généralisée, sont en quête d’une bouffée d’air frais. Elles se lancent dans un road trip en direction de Tallahassee, mais leur périple va vite se compliquer quand elles croisent la route d’une bande de truands.

ETHAN COEN EN SOLO

NOTRE AVIS SUR DRIVE-AWAY DOLLS

Pour la première fois de sa carrière, Ethan Coen tente une aventure cinématographique en solo. Si Joel a déjà réalisé sans Ethan (l’esthétique MacBeth en 2021), l’inverse n’était jamais arrivé. Jusqu’à aujourd’hui, parce qu’il faut bien un début à tout. Drive-Away Dolls marque la première expérience en solitaire du frangin Coen. Et le résultat est troublant tant on a vraiment l’impression de voir un film dans la lignée de certains classiques du duo façon Sang pour Sang ou Fargo. Mélange de comédie et de polar, Drive-Away Dolls est une sorte de cousin lointain au féminin de True Romance. Deux copines, une bagnole qu’elles doivent convoyer vers la Floride et un butin dans le coffre dont elles ignoraient l’existence… tout comme elles ignorent que les propriétaires sont à leurs trousses. Road movie dejanté, sexe et criminels, voilà le cocktail jouissif concocté par Ethan Coen dans sa série b au look joliment vintage.
Une chose est sûre, Ethan Coen ne pourra jamais renier ce Drive-Away Dolls tant on retrouve avec évidence la patte Coen dans cette comédie policière à l’humour noir trempé dans un ton délicieusement loufoque et décalé, parfois à la lisière de l’absurde. Et ce même si l’on pourra s’étonner de la crudité sexuelle affichée -et même très prononcée- qui tranche d’avec le cinéma de toujours des célèbres frangins. Lancé à cent à l’heure sur les routes américaines, Drive-Away Dolls prend vite des airs de mignardise foldingue où, dans le sillage de son road movie lesbien et féministe, s’écrit des notes d’hilarité, de violence et de suspens. Très divertissant, rondement mené et bien fichu, Drive-Away Dolls amuse et déclenche souvent des rappels aux classiques du cinéma des Coen. Pour des différentes raisons, pour des détails, des clins d’œil, des idées, des traits de visage, des images évocatrices, on pense à Miller’s Crossing, à Fargo, à Burn After Reading, à Sang pour Sang, à No Country for Old Men, à Ave César, à The Big Lebowski… En fait, Drive-Away Dolls donne parfois l’impression de voir défiler le cinéma des frères Coen en mode mineur. Parce qu’il en est la somme ou une sorte de pâle copie ? La vérité est quelque part entre les deux. Ce qui est sûr, c’est que le film fonctionne… comme un bon diesel. Plaisant, Drive-Away Dolls n’offre que peu d’envolées géniales ou de frissons jubilatoires. Un peu trop sagement rangé dans son programme, le film d’Ethan Coen manque de panache, d’un supplément d’âme qui lui conférerait une réelle valeur. Son principal souci, c’est qu’il ne mène au final à pas grand-chose de vraiment significatif. Il aurait pu être provocateur et transgressif avec son mélange de sexualité lesbienne crue et son allure à la Russ Meyer. Mais Drive-Away Dolls a été écrit il y a plus de 20 ans… et ça se sent. Le film est souvent accompagné d’un côté daté, sur la forme comme dans le fond. Si on l’aura sans doute vite oublié, l’instant n’est pas désagréable.

 

 

Par Nicolas Rieux

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