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X-MEN : APOCALYPSE de Bryan Singer : la critique du film

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X-Men_ApocalypseMondo-mètre
note 2.5 -5
Carte d’identité :
Nom : X-Men : Apocalypse
Père : Bryan Singer
Date de naissance : 2015
Majorité : 18 mai 2016
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h23 / Poids : NC
Genre : Action, Fantastique

Livret de famille : James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence, Oscar Isaac, Sophie Turner, Nicholas Hoult, Rose Byrne, Olivia Munn, Evan Peters, Alexandra Shipp, Hugh Jackman, Ben Hardy, Tye Sheridan, Kodi Smit-McPhee…

Signes particuliers : Après deux opus réussis, la néo-saga X-Men marque le pas.

C’EST REPARTI POUR UN TOUR !

LA CRITIQUE

Résumé : Depuis les origines de la civilisation, Apocalypse, le tout premier mutant, a absorbé de nombreux pouvoirs, devenant à la fois immortel et invincible, adoré comme un dieu. Se réveillant après un sommeil de plusieurs milliers d’années et désillusionné par le monde qu’il découvre, il réunit de puissants mutants dont Magneto pour nettoyer l’humanité et régner sur un nouvel ordre. Raven et Professeur X vont joindre leurs forces pour affronter leur plus dangereux ennemi et sauver l’humanité d’une destruction totale.X-Men_Apocalypse_7L’INTRO :

On aura frôlé l’embouteillage sur l’autoroute des blockbusters gonflés aux superpouvoirs en ce printemps 2016 et le bal des super-héros continue. Batman et Superman avaient gentiment cédé la place aux Avengers de Civil War, qui vont à leur tour, aimablement céder leur fauteuil aux mutants de X-Men. Troisième chapitre de la nouvelle saga « prequel » conduite par l’inamovible Bryan Singer, X-Men : Apocalypse a la lourde tâche de passer derrière un Days of Future Past globalement apprécié par les fans, au même titre que Le Commencement de Matthew Vaughn. Ce nouvel opus se dresse t-il fièrement dans leur sillage ? On sent déjà les débats enflammés poindre à l’horizon. Car à l’image de leurs histoires, les films de super-héros ont ce pouvoir catalyseur de bouleverser la paix cinéphile pour déclencher des torrents de débats apocalyptiques. Allez, c’est parti pour un avis qui sera autant partagé que contesté…X-Men_Apocalypse_5L’AVIS :

Et c’est donc reparti pour un tour. Plein de X-Men, deux camps opposés, des pouvoirs en pagaille, l’héritage des enjeux de Days of Future Past, une nouvelle histoire, un nouveau super-vilain, l’avenir à l’horizon… Fidèle à ce qui a été montré précédemment, ce troisième opus de la saga aux Mutants puissamment dotés, se voulait riche, à l’image de son univers. Trop riche ? C’est un peu toute la question en suspens au terme de ses (un peu) longues 2h20. Une durée conséquente dans laquelle tout n’est pas foncièrement bon, ni foncièrement mauvais. Une chose est sûre, Apocalypse apparaît un peu comme le film le moins abouti à ce jour, et c’est ce qui le rend d’autant plus étrange car paradoxalement, il offre quelques-unes des meilleures scènes que la franchise ait pu connaître. A tel point que l’on en viendrait presque à se demander s’il ne serait finalement pas aussi réussi que manqué. En première ligne des louanges/critiques auxquelles le film de Bryan Singer devra faire face, on pointera du doigt sa structure en deux parties distinctes. Certains trouveront la première moitié développant ses nœuds dramatiques beaucoup trop longue, d’autres jugeront le dernier acte davantage tourné vers un déluge d’action interminable. Et vice versa. Question de goûts et d’affinités, Apocalypse a de grandes chances de ravir à moitié, selon ce que l’on voudra bien y trouver.X-Men_Apocalypse_3Avec ce troisième chapitre, Bryan Singer a cherché à nuancer ses oppositions plutôt que de faire dans l’affrontement binaire, exactement comme ce fut le cas avec Days of Future Past. Tout à son honneur, d’autant que le script de l’habitué Simon Kinberg réussit le pari de se hisser quelque-part au niveau de la tragédie, jouant avec des situations et des sentiments complexes, dans la lignée de ce que tente le genre depuis quelques temps en voulant se prévaloir de plus « d’intelligence ». C’est en tout cas ce que l’on aura trouvé de plus intéressant dans un film qui parvient, avec une habileté aléatoire, à conjuguer spectacle, intensité et profondeur dramatique, même si malheureusement, Apocalypse ne saura pas maximiser ce fort beau visage sur lequel il semblait vouloir capitaliser. Manipulant de nombreux personnages et situations évoluant en parallèle, Apocalypse propose ce qu’il a de meilleur en introduction et tient le bon cap durant un temps, avant de voir progressivement sa noblesse souhaitée, s’effriter devant l’impossibilité de pouvoir gérer cette formidable assise avec les impératifs de « spectacle » exigés. C’est probablement là que ce nouvel acte flanche devant la qualité de son prédécesseur. Days of Future Past s’était imposé comme un must capable d’être dense, épique, spectaculaire et intelligent, dépassant son statut de simple « blockbuster distrayant » pour embrasser quelques thématiques passionnantes sur le fatalisme et le déterminisme, le tout sur un ton empreint d’une sombre mélancolie tragisante. Apocalypse intègre cette filiation, y fait référence (fort magnifiquement d’ailleurs, au détour de quelques séquences poignantes) mais ne l’assume pas complètement, dérivant progressivement de sa trajectoire, vers beaucoup plus de facilité, laissant se consumer sa profondeur au contact de l’ardente envie d’en mettre plein la vue.X-Men_Apocalypse_6Parfois schizophrène, Apocalypse a le fessier posé entre deux chaises, avec le risque de s’effondrer à l’arrivée. Lentement mais sûrement, le nouveau film de Singer délaisse ce qu’il pouvait avoir de meilleur durant sa première partie, à savoir la cristallisation de ses nombreux enjeux et leur complexité. Si cette dernière reste tapie lointainement en toile de fond, la gourmandise de l’entertainement finit par pendre le dessus et conduit le film vers un déséquilibre qui en égratigne la qualité. D’autant que dans sa partie « action », Apocalypse ne bouleverse pas la planète super-héros, loin de là. Affublé d’une 3D inutile, le film de Singer pâtît surtout de sa simplification narrative associée à une direction artistique en souffrance. Si certains effets spéciaux séduisent indéniablement, nombreux bien plus douteux laisseront songeur devant leur faiblesse technique, pour ne pas dire leur mocheté visuelle (240 M$ de budget quand même). Et c’est sans parler du look « Power Rangers » du super-vilain campé par un Oscar Isaac tout en cabotinage.X-Men_Apocalypse_2Au final, Apocalypse finit par tomber dans l’escarcelle des films moyens n’ayant pas su faire fructifier leur énorme potentiel. L’histoire déployée par ce troisième volet était follement intéressante et plaquée sur un prodigieux champ des possibles. Dommage que Bryan Singer n’ait pas su retrouver la formule qui faisait de Days of Future Past, ce blockbuster dont le gigantisme parvenait à trouver un écho à échelle humaine. Moins virtuose, moins ambitieux (à tous les égards), moins fluide, délesté de ses réflexions pertinentes comme de la fraîcheur entrevue avec ses aînés, Apocalypse ne renouvelle pas le genre, au contraire, il marque le pas dans l’évolution d’une franchise jusqu’ici palpitante. Reste quelques scènes fortes, un humour plus discret mais efficace (dès que Vif-Argent entre en piste, on adore !) et surtout, beaucoup de super-héros qui tentent d’assurer le spectacle dans une foire d’empoigne divertissante mais qualitativement limitée, toujours bien à cheval entre l’ancienne saga et la nouvelle. Et dire qu’Apocalypse se permet une méta-référence sur le fait que les « troisièmes films » sont souvent les moins bons…

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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