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KONG : SKULL ISLAND de Jordan Vogt-Roberts : la critique du film

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note 3.5 -5
Carte d’identité :
Nom : Kong : Skull Island
Père : Jordan Vogt-Roberts
Date de naissance : 2016
Majorité : 08 mars 2017
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h58 / Poids : NC
Genre : Fantastique, Action

Livret de famille : Tom Hiddleston, Samuel L. Jackson, Brie Larson, John Goodman, John C. Reilly, Toby Kebbell, John Ortiz…

Signes particuliers : Du fun, toujours du fun, rien que du fun !

GORILLE DANS LA BRUME :  KONG EST DE RETOUR !

LA CRITIQUE DE KONG : SKULL ISLAND

Résumé : Un groupe d’explorateurs plus différents les uns que les autres s’aventurent au cœur d’une île inconnue du Pacifique, aussi belle que dangereuse. Ils ne savent pas encore qu’ils viennent de pénétrer sur le territoire de Kong… kong_skull_island

Le plus célèbre des gorilles de l’histoire du cinéma fait son grand retour à l’écran, douze ans après la dernière version en date signée Peter Jackson. Aux commandes de Kong : Skull Island, super-blockbuster au budget pharaonique avoisinant les 200 M$, le méconnu Jordan Vogt-Roberts, dont on avait découvert le talent il y a quatre ans avec le teen movie indépendant The Kings of Summer. Le choix d’un quasi-néophyte est aussi étonnant qu’audacieux de la part du studio, d’autant plus que ce Kong pourrait être la première pierre d’une future franchise, mais Legendary Pictures semble visiblement confiant dans les capacités du jeune réalisateur, qui s’attèlera ensuite à l’adaptation très attendue du jeu vidéo culte, Metal Gear Solid.KONG: SKULL ISLAND

Qui aurait pu croire qu’après la médiocre première scène du film, ce Kong : Skull Island allait devenir un tel plaisir coupable tout en générosité et en cool-attitude ? C’était pas évident à deviner car dès son introduction – un combat aérien au dessus du Pacifique pendant la Deuxième Guerre Mondiale – Kong balance une monstruosité aussi bien fichue qu’un meuble Conforama monté par deux manchots. D’emblée, on en viendrait presque à vouloir fuir la salle pendant qu’il est encore temps. Et puis la magie du fun opère, dans ce qui va se métamorphoser en un gigantesque film d’action jouant à fond la carte du second degré, se démarquant ainsi radicalement de la version de Peter Jackson, autant que des plus anciennes signées Merian C. Cooper & Ernest Schoersack puis John Guillermin. Avec Skull Island, Jordan Vogt-Roberts ne cherche pas à déployer une épopée romantique et lyrique à l’instar du film de 2005. Son Kong est avant une grosse distraction, ni magistrale ni émouvante, mais davantage orientée vers une volonté d’assouvir un besoin régressif de spectacle dantesque. Malgré son budget aussi vertigineux que son immense gorille, cette nouvelle relecture à l’efficacité éprouvée, a même tendance à lorgner davantage vers les codes de la série B croisée avec le Kaiju japonais, et entend proposer un savoureux cocktail fait d’action, d’horreur et d’humour. Pour se faire, Skull Island pioche dans un immense bestiaire de films allant de Jurassic Park 1 et 3 (ses inspirations les plus fortes) au King Kong de Peter Jackson, en passant par l’original de 1933, Le Monde Perdu d’Irwin Allen ou Godzilla. Sur le fond, Vogt-Roberts n’invente pas grand-chose du coup, mais sur la forme, le résultat ne passe pas à côté de la dimension épique qu’on souhaitait y trouver (la véritable première rencontre entre Kong et les envahisseurs de son territoire est un must furieusement impressionnant) et déploie une solide attraction haletante, spectaculaire et foutrement agréable !522971.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx

Si visuellement Skull Island connaît quelques petits couacs éparpillés (notamment un petit lot de fonds verts et SFX ratés), l’ensemble est plutôt séduisant voire virtuose, loin du nanar redouté. Mais le vrai point fort de ce Kong 2017 est sans aucun doute, la générosité de l’aventure qu’il propose, solidement adossée à un côté hyper-fendard qui divertit de bout en bout. Utilisant bien sa représentation tout en gigantisme, Kong est un survival monstrueux dans tous les sens du terme, théâtre d’un triple affrontement, entre hommes et monstres, entre hommes et hommes, et entre créatures préhistoriques diverses entre elles. Au milieu de ce gros barnum tout en rage, en hurlements et en chair déchiquetée, Vogt-Roberts réussit à imposer quelques touches de créativité, entre séquences remarquablement mises en scène et petites trouvailles de montage inspirées. Les hommages à Apocalypse Now entrevus dans la bande-annonce sidèrent de beauté, la manière de filmer Kong et sa stature de force divine de la nature emporte grâce au souffle injecté dans les plans aériens, et on se régalera enfin de certains petits enchaînements de montage aux allures d’amusantes punchlines de réalisation. Seule véritable déception au final, au sein de cette excellente surprise inattendue, l’interprétation de son duo star, le couple Tom Hiddlestone et Brie Larson n’ayant jamais été aussi mauvais à l’écran. On sent en permanence que le tandem évolue maladroitement sur des fonds verts, et malgré leur talent indéniable, il ne se montre pas à son avantage, entre un Hiddlestone risible dans sa façon de rouler des mécaniques en bombant le torse, et une Brie Larson au regard aussi vide qu’une bouteille de vodka en fin de soirée. De quoi ramener sur terre ce blockbuster jubilatoire, mais au statut de série B de luxe.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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