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SPEAK NO EVIL de James Watkins : la critique du film

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Nom : Speak no Evil
Père : James Watkins
Date de naissance : 18 septembre 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h50 / Poids : NC
Genre : Thriller

Livret de Famille : James McAvoy, Mackenzie Davis, Aisling Franciosi, Scoot McNairy…

Signes particuliers : Un remake efficace.

Synopsis : Une famille américaine passe le week-end dans la propriété de rêve d’une charmante famille britannique rencontrée en vacances. Mais ce séjour qui s’annonçait idyllique se transforme rapidement en atroce cauchemar.

 

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Et revoilà James Watkins. En 2008, le jeune réalisateur britannique qu’il était surprenait tout son monde avec le vicieusement jouissif Eden Lake, petite bombe horrifique marquant l’acte de naissance d’un metteur en scène que l’on avait hâte de retrouver au plus vite. Malheureusement, la suite ne sera pas aussi radieuse qu’escomptée. Il y a d’abord eu, La Dame en Noir avec Daniel Radcliffe, un second film d’épouvante raté malgré un potentiel certain. Et puis il y a eu l’actioner idiot Bastille Day, purge atomique portée par Idris Elba qui avait de surcroît eu la malchance de sortir au moment des attentats de Nice (et de fait retiré des écrans car son sujet était trop proche de la tragique réalité). Depuis, un épisode de Black Mirror, la série McMafia… On se demandait si James Watkins referait un jour surface. C’est finalement du côté du remake que l’anglais retrouve les salles obscures avec Speak no Evil, copie américaine du thriller danois du même nom réalisé par Christian Tarfdrup en 2022. Une adaptation produite par nos pires amis de chez Blumhouse. Aïe…

On prend à peu près la même histoire et on recommence. Un couple d’américains ayant récemment déménagé à Londres passe ses vacances en Toscane avec leur fille. Ils y font la connaissance de Paddy et Ciara, un couple épanoui malgré l’handicap de leur fils, Ant. Tout ce petit monde sympathise au point que Paddy invite Ben et Louise à passer un week-end chez eux dans la campagne anglaise. D’abord malaisant, le week-end va se transformer en cauchemar.

Le problème avec les remakes américains de films à suspens étrangers (comme The Guilty et d’autres), c’est que quand on a vu l’original, forcément l’impact est très amoindri. C’est le souci que rencontrera Speak no Evil auprès d’un public plus cinéphile et connaisseur du film de Tarfdrup sorti il y a à peine deux ans. Thriller psychologique anxiogène qui fonctionne en grande partie sur ses rebondissements, Speak no Evil perd instantanément de la matière si le spectateur a une constante longueur d’avance sur le récit. Il n’y a pas 36 solutions, l’option la plus viable est de marquer des différences pour espérer surprendre encore. Mais le jeu comporte un risque majeur, faire moins bien que le modèle. En l’occurrence, c’est là que Watkins perd des points. Si son remake est plutôt fidèle à l’original dans un large premier temps, il prend la tangente au moment d’entrer dans son épilogue… Sauf que le dernier quart d’heure du thriller de Tarfdrup était aussi mémorable que littéralement glaçant. Version américanisée oblige, cette adaptation se déleste d’une bonne partie de sa noirceur accablante et traumatisante pour faire dans un classicisme bien plus conventionnel et moins « choc ». Dommage.

Néanmoins, reste tous ceux qui ne sont pas tombés sur la pépite danoise. Et pour eux, Speak no Evil a du sens. Le thriller de James Watkins est un film efficace qui crispe les tripes de stress et d’angoisse. Durant 1h15, Watkins place des balises de repères qui tendent toutes vers une suite à venir aussi attendue que prévisible. On sait où l’on va, on le redoute avec une forte appréhension, on angoisse rien qu’à l’idée alors que l’on voit le piège se refermer lentement mais sûrement. Et puis vient le point de bascule qui nous emporte dans une folie furieuse tétanisante où un déchaînement de violence rythme ce qui vire au survival haletant. Solide, Speak no Evil fait plus que bien le job qui lui a été assigné et compte, pour mener à bien sa mission, sur un James McAvoy impressionnant et habité dont le physique transformé remplit et bouffe l’écran.

 

 

Par Nicolas Rieux

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