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TU NE MENTIRAS POINT de Tim Mielants : la critique du film

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Nom : Small Things Like These
Père : Tim Mielants
Date de naissance : 30 avril 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : Irlande, Belgique, USA
Taille : 1h38 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Cillian MurphyClare DunneEmily Watson

Signes particuliers : Cillian Murphy est épatant.

Synopsis : Irlande, 1985. Modeste entrepreneur dans la vente de charbon, Bill Furlong tache de maintenir à flot son entreprise, et de subvenir aux besoins de sa famille. Un jour, lors d’une livraison au couvent de la ville, il fait une découverte qui le bouleverse. Ce secret longtemps dissimulé va le confronter à son passé et au silence complice d’une communauté vivant dans la peur.

TIM MIELANTS REJOUE THE MAGDALENE SISTERS

NOTRE AVIS SUR TU NE MENTIRAS POINT

Présenté en avant-première mondiale à la Berlinale 2024, Tu ne mentiras point est l’adaptation du roman Ce genre de petites choses de Claire Keegan par le réalisateur belge Tim Mielants. Comme le roman avant lui, le film s’intéresse aux couvents de la Madeleine en Irlande, ces institutions catholiques destinées à remettre dans le droit chemin, des jeunes femmes que l’on qualifiait de « perdues », honnies pour les soi-disantes « mœurs légères ». Les pensionnaires (très jeunes voire mineures) y étaient surtout exploitées, travaillant dans des blanchisseries aux allures de maisons de travail pénitentiaires abusives. Tu ne mentiras point aborde le sujet par le prisme d’un modeste entrepreneur dans le charbon qui découvre les pratiques douteuses du couvent de sa ville après une livraison matinale.

Difficile à appréhender, Tu ne mentiras point est un film mal aimable qui ne parvient jamais à se détacher de l’ombre du formidable Magdalene Sisters de Peter Mullan, lequel abordait le même sujet mais avec une puissance tout autre. La particularité du film de Mielant, c’est qu’il met près d’une heure avant de dévoiler son vrai sujet et ses enjeux. Un tournant narratif très tardif prenant le risque de perdre le spectateur durant sa première moitié ou le cinéaste s’attache au portrait d’un homme modeste et cabossé dans l’Irlande rurale des années 80. Si l’on ne peut être que fasciné par la performance époustouflante d’un Cillian Murphy peu affable et lardé de fêlures psychologiques, reste que le voyage est long et par moments poliment ennuyeux, plombé notamment par sa lenteur et la sensation que le film commence enfin… quand il se termine.

Un film lent n’est pas loupé parce qu’il est lent mais parce qu’il peine à captiver dans le rythme qui est le sien. Pendant très longtemps, Tu ne mentiras point avance à pas trop feutrés. Le décorum dépeint par Mielent est intéressant, le cinéaste décrivant avec sobriété la misère sociale qui régnait dans cette Irlande sinistrée. On saluera la subtilité d’une écriture audacieuse qui se refuse au spectaculaire dramatique et d’une mise en scène à la noirceur suffocante, privilégiant un regard implacable et très peu démonstratif pour mieux capturer une atmosphère lourde. Mais en dépit de ses indéniables qualités, Tu ne mentiras point a bien des peines à emporter dans son histoire, sa quête d’immersion se heurtant à la placidité de son ton.

 

Par Nicolas Rieux

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