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HALLOWEEN ENDS de David Gordon Green : la critique du film

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Nom : Halloween Ends
Père : David Gordon Green
Date de naissance : 2021
Majorité : 12 octobre 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h30 / Poids : NC
Genre : Thriller, Horreur

Livret de Famille : Jamie Lee CurtisAndi MatichakRohan Campbell

Signes particuliers : C’est toujours risqué de vouloir tourner le dos aux fondamentaux d’une saga culte pour proposer quelque chose de différent.

Synopsis : Quatre ans après les événements d’Halloween Kills, Laurie vit désormais avec sa petite-fille Allyson et achève d’écrire ses mémoires. Michael Myers ne s’est pas manifesté ces derniers temps. Après avoir laissé l’ombre de Michael planer sur le cours de son existence pendant des décennies, elle a enfin décidé de s’affranchir de la peur et de la colère et de se tourner vers la vie. Mais lorsqu’un jeune homme, Corey Cunningham, est accusé d’avoir assassiné un garçon qu’il gardait, Laurie devra affronter une dernière fois les forces maléfiques qui lui échappent, dans un déferlement de violence et de terreur…

 

UN DERNIER COUP DE COUTEAU POUR LA ROUTE ?

NOTRE AVIS SUR HALLOWEEN ENDS

C’est la fin d’une histoire, ou plutôt d’un chapitre (on connaît la chanson). La nouvelle trilogie Halloween dirigée par David Gordon Green range couteaux, masques et citrouilles, et clôt un triptyque qui aura soufflé le chaud et le froid sur quatre ans. D’abord le chaud avec un premier film en 2018 impressionnant de solidité et de brutalité. Puis le froid ensuite avec une suite directe (Halloween Kills) épouvantable de médiocrité et qui se perdait dans sa bonne idée de départ. Après ces deux extrêmes, qu’attendre ainsi de Halloween Ends, troisième et ultime volet de cette nouvelle série ? Le chaud, le froid… le tiède ?
Depuis le début de sa trilogie, David Gordon Green a toujours essayé de se montrer audacieux pour insuffler personnalité et différence à sa trilogie, et ce pour le meilleur et pour le pire. Ses audaces l’ont par exemple conduit au fond du précipice sur Halloween Kills, lequel partait d’une bonne idée sur le papier (une communauté toute entière qui se fédérait pour se révolter contre son boogeyman), idée malheureusement foutrement mal gérée dans l’exécution et maltraitée par un Gordon Green qui a fini par accoucher d’une purge trahissant complètement l’essence de la saga. Sur ce troisième et ultime chapitre, c’est presque un euphémisme que de dire que le cinéaste était encore une fois armé d’une vision très originale. Partir sur tout autre chose, faire de Michael Myers un personnage secondaire, raconter une histoire moins trépidante et davantage portée sur le psychologique, vouloir mettre un point final à 40 ans de cauchemars… Fallait oser ! Et David Gordon Green l’a tenté avec une réussite en demi-teinte. Halloween Ends laisse au final sur un sentiment mitigé, mi-séduit par l’audace du geste, mi-déçu par son exécution imparfaite.
Pour conclure sa saga, David Gordon Green a choisi comme sujet, la transmission du Mal. Ironique en ces temps de pandémie de Covid. En tout cas très malin ça c’est sûr, car le cinéaste s’offre ainsi une thématique forte, qu’il va essayer d’incarner ensuite dans un film à cheval entre le drame, le thriller à suspense et l’épouvante pure et dure. Quand on vous dit que ce nouvel Halloween est bardé d’audaces… Ce parti pris original ne se fera pas sans dégâts. Pour certains, Halloween Ends conclue le saga en la réinventant. Pour d’autres, elle l’inhume en crachant sur son cercueil. La vérité est probablement entre les deux. Oui, David Gordon Green tord le cou à plusieurs fondamentaux de la franchise Halloween mais toutefois sans irrespect, plutôt dans un esprit de mobilité, avec pour but de déplacer le curseur et de lui montrer un chemin vers de nouveaux horizons. 40 ans que la saga tourne en rond sur ses bases immuables, on peut saluer l’idée d’imaginer une direction nouvelle. D’autant plus si c’est fait avec amour et respect d’Halloween, ce qui est le cas ici mis à part une infamie déjà critiquée sur Kills et que Gordon Green réitère pour notre plus grande colère : on ne montre pas le visage de Michael Myers bordel de m**** !!

Les choses commençaient bien dans cet Halloween Ends, avec un prologue que l’on pourra garder dans les annales de la saga. Un premier quart d’heure brillant, qui a sans doute du ravir Big John Carpenter. La crainte de revivre l’atrocité que fut Killss’est alors éloignée. La suite s’inscrira dans un entre-deux. David Gordon Green multipliera les bonnes idées thématiques, tout en ménageant quelques séquences horrifiques efficaces. Mais Halloween Ends est un film très ambitieux mais qui n’a pas forcément les épaules pour soutenir ses ambitions. Clairement, il sort du rang de toutes les suites qui ont constitué le corps de la saga depuis 40 ans. Mais son pas de côté est bancal, à la fois franc et volontaire mais pas bien calculé ni assuré. Halloween Ends souffle le chaud et le froid, passionnant sur le fond, maladroit dans la manière dont il le matérialise, avec notamment un manque de rythme certain, une légère avarice horrifique et des personnages pas toujours à la hauteur de ce qu’ils sont censés incarner.

Par Nicolas Rieux

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