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A PLEIN TEMPS de Eric Gravel : la critique du film

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Nom : A Plein Temps
Père : Eric Gravel
Date de naissance : 2021
Majorité : 16 mars 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h25 / Poids : NC
Genre : Drame, Thriller

Livret de Famille : Laure Calamy , Anne Suarez , Geneviève Mnich

Signes particuliers : Une chronique dramatique formulée comme un thriller haletant.  

Synopsis : Julie se démène seule pour élever ses deux enfants à la campagne et garder son travail dans un palace parisien. Quand elle obtient enfin un entretien pour un poste correspondant à ses aspirations, une grève générale éclate, paralysant les transports. C’est tout le fragile équilibre de Julie qui vacille. Elle va alors se lancer dans une course effrénée, au risque de sombrer.

 

LA CAVALE DE LAURE CALAMY

NOTRE AVIS SUR A PLEIN TEMPS

Il existe mille et une façons de traiter une même histoire au cinéma. Celle d’une mère de famille qui cavale à 100 à l’heure pour maintenir sa vie à flot entre les gosses, le boulot et les galères du quotidien pouvait donner lieu à une chronique intimiste, un drame social, une comédie trépidante… Tout est affaire d’intentions, de point de vue, de manière d’appréhender le récit. Le québécois Eric Gravel a choisi le ton du thriller. A Plein Temps, c’est l’histoire de Julie, mère célibataire de deux enfants qui travaille comme première femme de chambre dans un grand Palace parisien. Le rythme effréné de sa vie est chronométrée à la minute par ses deux bambins à déposer le matin, les transports pour se rendre à Paris dont elle s’est éloignée, la pression au travail, le retour, et les obligations du soir. Et subitement, un entretien d’embauche pour peut-être changer de vie. Mais tout va être perturbé par des grèves massives des transports en commun. Une galère de plus dans un quotidien déjà bien compliqué qui va ouvrir un épisode de stress intense à faire vaciller sa vie.

On parlait de choix de traitement, Eric Gravel a donc opté pour le thriller. Surprenant sur le papier, terriblement efficace dans les faits. A Plein Temps est une cavale infernale concentrée sur quelques jours dans laquelle tout se bouscule pour cette femme qui fait son maximum pour ne pas perdre pied. Mais l’eau monte et sur la pointe des talons, elle peine à toucher encore le sol pour s’en sortir et ne pas sombrer dans l’asphyxie.
 
Ce choix du thriller comme ton insuffle une énergie terriblement oppressante au film, décuplant son impact tant humain que social en maximisant sa tension et son pouvoir d’immersion. On ne suit pas à distance le vacillement de cette mère, on vit avec elle ce soudain excès de pression en se demandant à chaque minute si elle va parvenir à s’en sortir. Et A plein temps de devenir comme une sorte de 24 Heures Chrono de la chronique sociale, avec cette idée de traduire à l’écran ce mal typique de nos sociétés contemporaines (surtout dans les grandes villes que beaucoup cherchent à fuir désormais) où le temps est devenu chose précieuse, où l’on n’a plus le temps justement tant la pression du monde est forte et exigeante. À Plein Temps est un film sur ces vies à bout de souffle où un simple escalator de métro est presque perçu comme un soulagement car il est la promesse de juste dix petites secondes de répit entre deux courses pour rattraper le temps qui manque. A l’écran, Laure Calamy, de tous les plans, porte le film à bout de bras et impressionne, le souffle constamment court, l’air de se débattre pour ne pas couler.
 

Par Nicolas Rieux

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