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DE NOS FRÈRES BLESSÉS de Hélier Cisterne : la critique du film

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Nom : De nos frères blessés
Père : Hélier Cisterne
Date de naissance : 2021
Majorité : 23 mars 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h35 / Poids : NC
Genre : Drame historique, Biopic

Livret de Famille : Vincent Lacoste , Vicky Krieps , Jules Langlade, Maximilien Poullein

Signes particuliers : Intéressant mais trop convenu. 

Synopsis : 1954, Hélène et Fernand tombent amoureux. Avec lui elle part pour Alger, découvre sa beauté et l’attachement que Fernand porte à son pays. Alors que l’Algérie et la France se déchirent, leur vie bascule. L’histoire vraie du combat d’un couple pour la liberté.

MARTYR DE LA GUERRE D’ALGERIE

NOTRE AVIS SUR DE NOS FRERES BLESSES

1954, le territoire algérien s’embrase pour ce que l’on appelle communément « la guerre d’Algérie ». Sur fond de décolonisation, le conflit armé aboutira à l’indépendance du pays en 1962 au terme d’une lutte contre l’Etat français dirigé par René Coty puis le Général De Gaulle. Des histoires sur la guerre d’Algérie, il existe des tas. Mais le réalisateur Hélier Cisterne en raconte une précise, celle de Fernard Iveton, un militant communiste rallié au FLN (front de libération nationale) dont « l’affaire » fera grand bruit. A l’écran, Iveton est incarné par un excellent Vincent Lacoste, la luxembourgeoise Vicky Crieps (Phantom Thread) jouant son épouse.

Entre romance, thriller historique et film judiciaire, De nos frères blessés recours à la carte d’une construction alternée pour retracer le destin de Fernard Iveton. Il y a d’un côté son procès en 1956 où tout se jouera en… une journée, de l’autre des flashbacks retraçant le fil des évènements, son histoire d’amour avec Hélène, rencontrée deux ans plus tôt, ses convictions en une Algérie indépendante et son implication dans une tentative de sabotage à la bombe. En se plongeant dans une période trouble et honteuse de l’histoire française, Cisterne signe un film historiquement intéressant sur le fond, quoiqu’il ne dise franchement rien de plus que ce que l’on sait déjà (la résistance algérienne en mode guérilla, la pratique de la torture par l’armée française). L’ennui, c’est que l’effort s’abîme dans un didactisme qui lui ôte tout souffle et toute ampleur, peu aidé par un scénario (cosigné Katell Quillévéré) très schématique qui se contente d’emboîter maladroitement les étapes d’un destin de martyr  « héroïsé ». Cisterne reste constamment en surface de tout, de l’Histoire résumée via un fait symbolique comme de ses personnages figés dans leur destin de martyrs. C’est surtout autour d’eux que le film paraît vide, faute de savoir (pouvoir ou vouloir) creuser la violence et la complexité politique de cette époque chaotique.

 

Par Nicolas Rieux

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