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THIS IS NOT A LOVE STORY de Alfonso Gomez-Rejon : la critique du film [sortie cinéma]

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this_is_not_a_love_storyMondo-mètre
note 5 -10
Carte d’identité :
Nom : Me and Earl and the Dying Girl
Père : Alfonso Gomez-Rejon
Date de naissance : 2014
Majorité : 18 novembre 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h46 / Poids : NC
Genre : Comédie dramatique

Livret de famille : Thomas Mann (Greg), Olivia Cooke (Rachel), RJ Cyler (Earl), Connie Britton (mère de Greg), Nick Offerman (père de Greg), Molly Shannon (Denise), Jon Bernthal (Mr McCarthy), Katherine C. Hughes (Madison)…

Signes particuliers : Après le succès de Nos Etoiles Contraires, le film de Alfonso Gomez-Rejon promet d’être différent. C’est vrai ce mensonge ?

TO BE OR NOT TO BE ?

LA CRITIQUE

Résumé : Greg est un lycéen introverti, adepte de l’autodérision, qui compte bien finir son année de Terminale le plus discrètement possible. Il passe la plupart de son temps avec son seul ami, Earl, à refaire ses propres versions de grands films classiques. Mais sa volonté de passer inaperçu est mise à mal lorsque sa mère le force à revoir Rachel, une ancienne amie de maternelle atteinte de leucémie.me-and-earl-and-the-dying-girl-1L’INTRO :

Grand Prix du Jury et Prix du Public au dernier festival de Sundance, This is not a Love Story, également connu outre-Atlantique sous le titre Me and Earl and The Dying Girl, est l’adaptation du best-seller éponyme de Jessie Andrews paru en 2012. Le réalisateur Alfonso Gomez-Rejon, jusqu’ici essentiellement connu pour des épisodes de Glee ou American Horror Story, signe son second long-métrage après l’horrifique The Town that Dreaded Sundown. Un long-métrage qui surfe sur la vague des romances adolescentes teintées de tragédie, dont le porte-étendard fut Nos Etoiles Contraires en 2014. Narrant l’amitié naissante entre un ado mal dans sa peau et une camarade de lycée atteinte d’une leucémie, This is not a Love Story offre enfin un rôle hors des sentiers du genre à la mignonne Olivia Cooke, bien entourée des jeunes Thomas Mann et RJ Cyler dans les rôles principaux, Connie Britton, Nick Offerman ou Jon Bernthal animant la galerie de seconds rôles.this_is_not_a_love_story_2L’AVIS :

This is not a Love Story est en quelque-sorte le Dr Jekyll & Mr Hyde du teen movie moderne. Un film schizophrène alternant un visage séduisant plein de douceur et un autre, plus sombre et effrayant, qui égratigne sa beauté apparente. Le film d’Alfonso Gomez-Rejon ne manque pas d’arguments pour revendiquer son côté plaisant. Ce ton drôle-amer cher à ces comédies dramatiques adolescentes indépendantes, un vaste jeu de références cinématographiques qui amusera les cinéphiles, quelques clichés déjoués, de beaux acteurs (formidables Olivia Cooke), une belle histoire émouvante, un zeste de folie ambiant qui clignote par intermittence, quelques petits traits artistiques audacieux, et une volonté de faire « différent » et de ne pas s’enfermer dans le produit marketing surfant sur une mode. Des qualités qui fonctionnent dans une certaine mesure, tant qu’elles ne sont pas rattrapées par un certain cynisme agaçant qui met en péril toute l’entreprise.

Olivia Cooke as "Rachel" in ME AND EARL AND THE DYING GIRL. Photo coutesy of Fox Searchlight Pictures. © 2015 Twentieth Century Fox Film Corporation All Rights Reserved

Car This is not a Love Story, c’est aussi l’emblème du film qui essaie en permanence de nous faire croire qu’il propose quelque-chose d’original et plein de fraîcheur, alors qu’en réalité, il ne fait que s’efforcer inutilement de masquer son enlisement dans les sempiternels clichés de cette mode du teen movie romantico-triste. Non, This is not a Love Story n’offre rien de nouveau sous le soleil du genre, et contrairement à lui, Nos Étoiles Contraires par exemple, assumait ce qu’il était, et ne cherchait pas à berner le spectateur en lui répétant à outrance des choses pour mieux le piéger ensuite et le prendre en otage dans ses émotions. En cela, la démarche de This is not a Love Story apparaît comme terriblement cynique, et ce manque de sincérité travestissant la réalité des choses, aura de quoi agacer. Enfin, on ne manquera pas non plus de noter le revers de la médaille de ses qualités évoquées, sombrant souvent dans les excès en tout genre. Excès de sur-écriture, excès de sur-mise en scène trop visible, excès dans l’affichage de la cinéphilie de son auteur sans cesse plaquée à l’écran (Morricone, Hitchcock, Werner Herzog et son mythique Aguirre, Cronenberg, Truffaut, Mean Streets, Orange Mécanique, Macadam Cowboy, Powell et Pressburger…). Dans le genre « j’aime le cinéma et je le glisse doucement au détour d’un portrait sur l’adolescence », on avait préféré le britannique Submarine de Richard Ayoade, bien plus fin, même si les deux œuvres ne racontent pas du tout la même chose. Au final, This is not a Love Story est semi-bon film où tout n’est pas à jeter, à commencer par son efficacité, mais dont les « nobles » intentions sont sabotées par son hypocrisie.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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