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THE NIGHT COMES FOR US de Timo Tjahjanto : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : The Night Comes for Us
Père : Timo Tjahjanto
Date de naissance : 2018
Majorité : 19 octobre 2018
Type : Sortie Netflix
Nationalité : Indonésie
Taille : 2h01 / Poids : NC
Genre : Action

Livret de famille : Iko Uwais, Joe Taslim, Julie Estelle…

Signes particuliers : Vous voyez The Raid ? Bah plus violent encore.

UN FESTIVAL DE MÂCHOIRES BRISÉES

LA CRITIQUE DE THE NIGHT COMES FOR US

Synopsis : Abel et Marianne sont séparés depuis 10 ans. Alors qu’ils se retrouvent, Abel décide de reconquérir Marianne. Mais les choses ont changé : Marianne a un fils, Joseph, et sa tante, la jeune Ève, a grandi. Et ils ont des secrets à révéler…

Depuis que le cinéma indonésien a baffé le monde entier avec la double claque The Raid 1 et 2, le cours du thriller d’action ultra-vénère en provenance d’Asie a grimpé en flèche à la bourse des amateurs de bastonnades dégénérées. N’hésitant pas à surfer sur la tendance en mettant en avant dans sa campagne promo Iko Uwais, la star des deux films tarés de Gareth Evans, histoire de rappeler des souvenirs à ceux qui ne sont pas encore remis du double choc, The Night Comes For Us a déboulé sur Netflix avec l’envie de s’imposer comme le film d’action de l’année 2018. Et autant dire que choc il y a encore lorsqu’on découvre le rejeton surexcité de Timo Tjahjanto, réalisateur frappadingue que l’on avait déjà vu à l’œuvre sur des films de genre tels que Macabre, The ABC’s of Death ou V/H/S 2.

Véritable bolide lancé sur la piste en mode Fast & Furious, The Night Comes For Us affiche très vite ses intentions de fond : de l’action, de l’action et encore de l’action. Le tout écrite en rouge sang avec un festival d’hémoglobine qui va tapisser l’écran de long en large et en travers. Côté intrigue, on s’en contrecarre, seul compte le spectacle martial et le nombre de membres explosés à l’arrivée. Pour situer vaguement l’univers dans lequel le spectateur est projeté, c’est bien simple. Pour avoir sauvé une petite fille d’un massacre qu’il dirigeait avec ses sbires, un membre des triades devient la cible de ses anciens patrons pendant que tout le milieu est sur les nerfs. Voilà, ça suffira, pas besoin d’aller chercher plus loin, de toute manière personne ne comprend rien à ce que raconte vraiment le film, et tout le monde s’en fout au demeurant. Car une fois les fumeuses bases posées, la compétition va commencer et rien ne pourra arrêter la machine. Et The Night Comes For Us de se transformer en boucherie furieuse aux allures de Black Friday de la tripaille, affichant des promos massives sur les membres explosés à grands coups de flingues, de fusils à pompe, de machettes et autres ustensiles divers et variés. C’est bien simple, à côté, les deux opus de The Raid passeraient presque pour des contes pour enfants de cinq ans. Jamais Gareth Evans, qui s’était pourtant bien rué sur la violence graphique, n’était allé aussi loin que Timo Tjahjanto, dont on sent très vite l’amour du cinéma de genre tant son The Night Comes For Us flirte avec le gore bien dégueulasse. Et c’est dans ce choix d’un « no limit » tonitruant, que le film va autant épouser le pur spectacle jouissif que trouver ses limites qui le laisseront à distance très respectable des The Raid.

A vouloir faire dans la sur-violence permanente pour le pur plaisir régressif des yeux, Timo Tjahjanto va être aveuglé par sa quête de la baston épique. Sur The Raid, Gareth Evans envoyait le bois avec un panache débordant mais sans jamais perdre de vue sa mise en scène stylisée et capable de se réinventer avec une fascinante poésie de la brutalité. Sur The Night Comes For Us, Timo Tjahjanto multiplie les morceaux de bravoure avec une générosité frénétique et s’il impose pas mal de moments de cinéma sacrément barjots, jamais le cinéaste n’arrivera à la cheville de son prédécesseur. Car sa seule préoccupation est clairement de vouloir faire plus gros, plus fort, plus énervé… mais moins classe, la gratuité du geste pointant souvent le bout de son nez ensanglanté. Mais à la limite, on ne va pas faire un procès d’intention au réalisateur, d’autant qu’il donne tout pour contenter le spectateur. En revanche, là où The Night Comes For Us perd la bataille face à The Raid, c’est clairement dans son incapacité à savoir raconter son histoire. Ou plutôt, disons qu’il oublie totalement de le faire, plus focalisé sur le contenu que sur le contenant. Timo Tjahjanto se contente de travailler l’aspect graphique et gore de son délire hard boiled méchamment violent. La saga The Raid avait des scénarios simples mais crédibles et efficaces. The Night Comes For Us met de côté toute notion d’écriture et réussit à être confus et peu compréhensible malgré une histoire qui tient pourtant dans l’absolu, sur un ticket de métro. Mais bon, on ne va quand même pas bouder son plaisir, le film est quand même une folie d’action dantesque qui explose les mirettes !


BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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