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NUMÉRO QUATRE (critique – SF/fantastique)

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affiche-Numero-Quatre-I-Am-Number-4-2010-1Mondo-mètre :
note 6
Carte d’identité :
Nom : I am Number Four
Père : D.J. Caruso
Livret de famille : Alex Pettyfer (John Smith), Timothy Olyphant (Henri), Teresa Palmer (Numéro 6), Dianna Agron (Sarah), Callan McAuliffe (Sam), Kevin Durand (le chef des Mogadorian), Jake Abel (Mark)…
Date de naissance : 2011
Nationalité : USA
Taille/Poids : 1h49 – Env. 60 millions $

Signes particuliers (+) : Un divertissement sympathique et sans prétention, léger et d’honnête facture.

Signes particuliers (-) : Le film reste mineur et anecdotique faute de moyens et d’avoir misé dessus de la part des producteurs qui l’ont laissé se débattre au niveau de la petite série B au lieu de l’aider à gagner de l’ampleur.

 

LES DIX PETITS NÈGRES VERSION SF

Résumé : Un adolescent aux pouvoirs fantastiques vit caché sous de fausses identités et change de ville sans arrêt pour préserver son secret. Il va découvrir qu’il n’est pas le seul comme ça et que plusieurs autres comme lui sont déjà morts. Il est le prochain sur la liste, pourchassé par une organisation prête à tout pour le tuer…

I AM NUMBER FOUR

Numéro Quatre, adaptation d’un roman à succès, est censé être le premier chapitre d’une saga spectaculaire en cas de réussite commerciale. Les origines fumeuses et controversées du livre sont au cœur d’une bataille juridique plutôt révoltante dans le principe. James Frey, pseudo auteur du matériau d’origine, a fondé une société d’édition spécialisée dans les œuvres/sagas littéraires touchant un public ciblé, allant de l’adolescent au jeune adulte. Recrutant de jeunes étudiants pour élaborer des récits, ces derniers sont sous-payés et ne possèdent quasiment aucune paternité sur les œuvres futures, récupérées ensuite par la société qui les emploie et qui se charge de faire son beurre sur le dos de ces malheureux. C’est de ce principe discutable que naît Numéro Quatre, premier opus d’une série fantastique sur de jeunes gens dotés de pouvoirs surnaturels et traqués par une mystérieuse organisation. Un excellent pitch de série télé à la Heroes mais qui finalement connaîtra une adaptation cinématographique, produite par le tandem Michael Bay/Steven Spielberg, de plus en plus actif dans le registre du gros blockbuster pop-corn.

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Un gros blockbuster pop-corn, Numéro Quatre en est l’archétype. Totalement con et basique dans son principe formaté et codifié pour le public visé mais agréable divertissement distrayant remplissant parfaitement ce que l’on en attend, le film du chevronné D.J. Caruso (Salton Sea, Taking Lives, Paranoiak) s’en sort plutôt avec les honneurs dans son registre ultra-commercial. Ecrit par un tandem de scénaristes rompus au genre (auteurs de scripts comme Spider-Man 2 ou L’Arme Fatale 4) le film ne cherche aucunement à être plus qu’il n’est, se voulant avant tout une modeste production pop-cornesque de seconde zone agréable et à budget réduit pour le genre (60 millions de dollars), exploitant au mieux ses moyens.

I AM NUMBER FOUR

Assez simple dans le fond de sa mécanique somme toute très traditionnelle et peu révolutionnaire, Numéro Quatre bénéficie de quelques bonnes idées dans l’alliage entre teenage movie naïf légèrement intimiste et mythologie surnaturelle. Le film tente de construire un nouvel univers, de poser des bases, dans une logique de premier chapitre, que l’on espère retrouver ultérieurement plus développées dans d’autres volets afin d’éviter que ce premier opus ne soit qu’un coup d’épée dans l’eau sans finalité. Si le film devient légèrement too much dans la recherche du spectaculaire sur la fin où part un peu en vrille, il aura été, durant une bonne partie du métrage, plutôt correct. Ne prenant pas trop de risques commerciaux en essayant à la fois de construire une saga et à la fois d’être un film en soi en cas d’échec, Numéro Quatre aurait probablement gagné à pousser encore plus loin son principe en se montrant ambitieux et en croyant en son potentiel. Il aurait pu ainsi se passer de quelques éléments scénaristiques pour se concentrer davantage sur sa mythologie en l’étoffant, en s’attardant davantage par exemple sur ces vrais (et bons) méchants originaux, les « Mogs ». Sa principale force est en tout cas d’essayer de conserver un côté eighties tout en se calquant sur les codes actuels en ne recherchant pas l’action et le débordement d’effets spéciaux injustifiés à outrance et gratuits. Probablement pour des impératifs budgétaires mais toujours est-il que le film le dose avec parcimonie, privilégiant son histoire et ses personnages (même si du progrès est à faire dans leur caractérisation simpliste) à une débauche d’efficacité gonflante.

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En production, Bay apporte ses idées et son sens de l’efficacité, tempérée par l’intelligence narrative de Spielberg. On retrouve clairement des éléments des cinémas des deux cinéastes, peut-être de trop, au point que la mise en scène personnelle de Caruso s’en trouve occultée et désincarnée, trop lisse. Mais Numéro Quatre assume son statut de moyen film fantastique et se révèle plutôt correct pour une aprem de détente. On est loin du grand film épique de qualité et c’en est presque dommage d’ailleurs car il semblait avoir un potentiel qui aurait pu aboutir à de belles choses avec un vrai développement et traitement plus ambitieux. Toujours est-il que les productions Michael Bay / Steven Spielberg continuent d’incarner un cinéma basique très premier degré et superficiel mais sympathique et d’honnête facture, certes dénué de toute psychologie ou profondeur, mais correctement troussée et calibrée.

Bande-annonce :

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