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NASTY BABY de Sebastian Silva : la critique du film [Champs-Élysées Film Festival]

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nasty babynote 1.5 -10
Nom : Nasty Baby
Père : Sebastian Silva
Date de naissance : 2014
Majorité : Inconnue
Type : Sortie indéterminée
Nationalité : USA
Taille : 1h40 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de famille : Kristen Wiig (Polly), Sebastián Silva (Freddy), Tunde Adebimpe (Mo), Mark Margolis (Richard), Reg E. Cathey (Bishop)…

Signes particuliers : Le pire du cinéma bobo-arty-new-yorkais insupportablement nombriliste, cherchant à se faire mousser dans les festivals « indie ».

VERY NASTY MOVIE

LA CRITIQUE

Résumé : Freddy et Mo, un couple de Brooklyn qui, pour avoir un enfant, se fait aider par une amie, Polly. Le film suit l’aventure du trio vers la parentalité, et son quotidien dont l’équilibre est de plus en plus menacé par ‘L’évêque”, un voisin qui les harcèle.la-et-mn-sundance-2015-embracing-the-unknown-to-birth-a-nasty-baby-20150123L’INTRO :

C’était l’un des moments attendus de la compétition du Champs-Elysées Film Festival. Nasty Baby est le nouvel effort du singulier metteur en scène Sebastian Silva, qui nous avait tant séduit il y a deux ans, avec son étrange et perturbant Magic Magic, thriller dramatico-psychologique lorgnant du côté des œuvres de Polanski, avec Juno Temple, Emily Browning et Michael Cera. Pour son nouvel effort, le cinéaste délaisse les grands noms à l’exception de Kristen Wiig, et s’attaque à un projet plus personnel, un film intimiste tourné à l’économie dans une démarche expérimentaliste, où il endosse le premier rôle. A travers la peinture d’un quartier qui est le sien et avec beaucoup d’éléments de sa propre vie injecté, le cinéaste raconte l’histoire d’un groupe d’amis cherchant à avoir un enfant ensemble. D’un côté, un couple gay dont l’un, artiste et performeur reconnu, est obsédé par l’idée de créer la vie dans toute son essence philosophique, et de l’autre, une quadragénaire célibataire aux forts besoins de maternité. Alors que la France est encore en proie aux tabous étriqués sur la question de l’homoparentalité, Nasty Baby n’en revêtait encore que plus d’intérêt.nasty_babyL’AVIS :

Tant d’espoirs douchés brutalement dans une œuvre tâtonnante, tournant en rond sans trop savoir où aller. Symbole même d’un agaçant cinéma bobo-arty-new-yorkais prétentieux, Nasty Baby est une chronique brouillonne, qui en deviendrait presque inintéressante au possible à force d’errer nulle part, à force d’œuvrer dans un créneau proche de la performance filmée seulement obnubilée par sa finalité au mépris du spectateur. Le nouveau film du chilien Sebastian Silva appartient à cette catégorie de films motivés par des intentions tellement personnelles, qu’ils gagneraient à rester sagement dans le cercle fermé de leurs auteurs, qui auraient alors tout loisir de les projeter à leurs amis dans leurs salons plutôt que d’embarrasser le spectateur avec des élucubrations intimistes qui n’intéressent au final pas grand monde. Les thématiques affichées par Nasty Baby se perdent bien vite dans un exercice de style ultra-nombriliste, finissant par sombrer dans l’ennui par ses excès de mono-délires personnels énervants. Replié sur lui-même, excluant et vidé de toute universalité qui pourrait conférer un peu d’intérêt à la chose, Nasty Baby préfère rester cloîtré dans son microcosme au lieu de s’efforcer de parler à tout le monde à partir d’un cadre et d’un contexte, même personnel, qu’importe. Dans un registre radicalement différent, on se souviendra du récent Love is Strange, qui en dépit de son sujet tournant autour de la communauté gay new-yorkaise, avait cette subtilité magnifique de savoir s’ouvrir pour embrasser des questions justement universelles, ce que refuse systématiquement Nasty Baby et ses œillères réductrices de champ de vision. Sa dérive en fin de parcours vers le thriller maladroit aux allures de grand n’importe quoi affligeant de surréalisme bordélique, achève de consumer les dernières cartouches d’un film prenant des allures de calvaire cinématographique, duquel on n’en retiendra que la performance d’une excellente Kristen Wiig, qui hausse la valeur de l’entreprise à chacune de ses apparitions.

EXTRAIT :

Par Nicolas Rieux

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