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OSS 117 – ALERTE ROUGE EN AFRIQUE NOIRE de Nicolas Bedos : la critique du film

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Carte d’identité :

Nom : OSS 117 – Alerte Rouge en Afrique Noire
Père : Nicolas Bedos
Date de naissance : 2020
Majorité : 04 août 2021
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h56 / Poids : NC
Genre : Comédie

Livret de Famille : Jean Dujardin, Pierre Niney, Fatou N’Diaye…

Signes particuliers : Quelle déception !

 

 

OSS 117 NE RÉPOND PLUS

NOTRE AVIS SUR OSS 117 – ALERTE ROUGE EN AFRIQUE NOIRE

Synopsis : 1981. Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117, est de retour. Pour cette nouvelle mission, plus délicate, plus périlleuse et plus torride que jamais, il est contraint de faire équipe avec un jeune collègue, le prometteur OSS 1001.

Des années que les fans la réclamaient, Michel Hazanavicius avait même évoqué cette « pression » à demi-mots au détour du Redoutable, son film sur Jean-Luc Godard. 13 ans après Rio ne répond plus, l’espion OSS 117 est enfin de retour sous les traits de l’inimitable Jean Dujardin… mais sans son auteur emblématique ! Pas très fan du scénario pondu et pris sur son Prince Oublié (que l’on a vite fait d’oublier d’ailleurs), Hazanavicius a cédé le fauteuil d’orchestre à Nicolas Bedos. Un cadeau empoisonné tant ce troisième volet des aventures d’Hubert Bonisseur de la Bath était un vrai pari casse-gueule malgré la forte notoriété de la saga. Car comme l’avoue bien volontiers Bedos, la société a considérablement changé depuis 2008 et l’humour transgressif d’hier marche aujourd’hui sur des œufs. Ce qui pouvait faire marrer à l’époque les bien conscients du second degré de la franchise caustique, se retrouve aujourd’hui en première ligne de tirs de détracteurs jugeant le caractère d’OSS 117 « offensant » avec ses répliques trahissant son racisme très franco-français. Premier degré quand tu nous tiens…

A question simple, réponse simple. Pourquoi a t-on aimé les OSS 117 ? Parce qu’ils étaient drôles. Pourquoi n’aime t-on pas ce nouvel OSS 117 ? Parce qu’il n’est pas drôle. Du tout. Que dalle. Peau de chagrin. On exagère légèrement mais pas loin. Ce qui est sûr, c’est qu’il est facilement constatable que ce troisième opus est bien plus sérieux que ses deux prédécesseurs, en plus de sembler s’imposer des limites au rire de mauvais goût comme s’il avait peur, comme s’il s’appliquait à composer avec sa prétendue dangerosité. Un exemple simple. Quand OSS 117 se pointait au Caire ou au Brésil, son racisme insouciant explosait à vue d’œil. Cette fois, il le contourne. On demande au personnage de faire très attention à ne pas vexer les populations africaines jugées susceptibles, alors il s’ingénie à les flatter, à faire dans l’excès de politesse. Certains y verront une petite pique déguisée à la bienpensance actuelle, d’autres un moyen de ne pas trop appuyer l’arsenal de remarques désobligeantes que le personnage aurait pu faire (et qui jusque-là était le ressort comique numéro 1 de l’espion français numéro 1). Et d’ailleurs, en choisissant la menace communiste comme cible, le scénario de ce troisième opus prend moins de risques.

Bref, OSS 117 – Alerte Rouge en Afrique Noire est moins/pas très drôle. Mais pourquoi ? Parce que Michel Hazanavicius n’est plus aux commandes ? Ce serait la solution facile que de le penser. Sauf que Nicolas Bedos a déjà prouvé que son cinéma (Monsieur et Madame Adelman en tête) pouvait être lui-aussi désopilant. Et sur le papier, si d’hasard il ne devait plus y avoir d’Hazanavicius dans la boucle, Bedos paraissait un bon choix de repli. Mais encore une fois, ça c’était sur le papier. Car dans les faits, on est très loin du compte.

Ce troisième volet est une immense déception qui essaie de garder l’esprit originel tout en le réinventant. Et c’est précisément là que l’entreprise périclite. Ce qui faisait toute la saveur des deux premiers OSS 117, c’était cette irrévérence assumée qui nous permettait de rire allègrement de la bêtise du personnage. Ici, le « degré » d’humour a vrillé et chaque réplique politiquement incorrecte semble devoir être constamment excusée dans la foulée par une scène contraire. On se retrouve à l’arrivée avec un film qui paraît être gêné par une pseudo-conscience de sa propre gêne, un film tiède qui tâtonne, bégaie, recycle, sans jamais se montrer très inspiré. On sourit de manière très ponctuelle, on rit de manière encore plus intermittente et ce voyage en Afrique semble bien long et vain. Bilan : tout ça pour ça. La réunion du sale gosse Bedos et du tordant Dujardin (qui cabotine à outrance comme s’il n’était plus en phase avec le personnage) accouche d’un coup d’épée dans l’eau. Pour preuve, ce nouvel (et dernier ?) volet n’a aucune scène instantanément culte. On perçoit le message de fond où Bedos cherche finalement à se moquer de tout le monde mais la verve habituelle étant absente, l’effort n’a rien de vraiment corrosif et le malaise est davantage dans la faiblesse d’une entreprise très sage, peu malicieuse.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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