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ACIDE de Just Philippot : la critique du film

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Nom : Acide
Père : Just Philippot
Date de naissance : 2023
Majorité : 20 septembre 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h40 / Poids : NC
Genre : Thriller, Fantastique

Livret de Famille : Guillaume CanetLaetitia DoschPatience Munchenbach

Signes particuliers : Une tentative louable mais inaboutie. 

Synopsis : Selma, 15 ans, grandit entre ses deux parents séparés, Michal et Élise. Des nuages de pluies acides et dévastatrices s’abattent sur la France. Dans un monde qui va bientôt sombrer, cette famille fracturée va devoir s’unir pour affronter cette catastrophe climatique et tenter d’y échapper.

TEMPS DE CHIEN

NOTRE AVIS SUR ACIDE

En France, le cinéma de genre voit cohabiter différentes formes de cinéma d’horreur avec le plus rare « blockbuster fantastique », registre aussi ambitieux que périlleux. On pense au très solide Dans la Brume avec Romain Duris sorti en 2018 qui avait eu toutes les peines du monde à trouver un public malgré sa réussite. C’est en tout cas dans cette veine que se range Acide porté par Guillaume Canet, second long-métrage de Just Philippot après son remarqué La Nuée il y a trois ans. Thriller catastrophe teinté d’horreur, le cinéaste y invite une thématique emblématique du cinéma de genre qui a souvent servi de porte d’entrée à des histoires (de zombies notamment) : la catastrophe écologique. Alors que le monde capitaliste ne se soucie que trop peu des conséquences climatiques de ses actions, une vague de pluies acides déferlent sur le monde, brûlant mortellement ceux qui y sont exposés. Alors que les populations fuient, l’humanité est progressivement décimée. Au milieu du chaos, un père, sa fille et son ex-femme (le coup classique « à l’américaine » du foyer recomposé cher à Roland Emmerich par exemple) tentent de survivre. Et c’est parti pour 1h40 de cavale contre des nuages menaçants.
Du film d’auteur réussi au blockbuster en difficulté. Si intelligent sur La Nuée, Just Philippot est un peu plus à la peine sur Acide quant à faire vivre et exister son récit sur la longueur. Si le film offre une certaine efficacité globale marqué notamment par quelques scènes marquantes (la partie sur le pont), il ne parvient pas assez à s’extraire de la rigidité de son déroulement très mécanique. Scène d’action, temps calme, scène d’action, temps calme. Une forme de routine narrative (et visuelle) s’installe et progressivement Acide finit par tourner un peu en rond, faute de parvenir à se sortir de son postulat de survival cyclique. A l’inverse justement de l’évoqué Dans le Brume qui réussissait à maintenir son efficacité tout du long, et avec elle son côté immersif. Celui-ci pêche dans Acide, en partie dû à cet effet de redondance mais aussi en raison de personnages auxquels il est plus difficile de s’accrocher, parce qu’ils sont légèrement antipathiques ou bancalement écrits. Néanmoins, on pourra toujours saluer l’audace de produire/faire ce genre de cinéma en France. Philippot n’est pas dénué d’ambitions et d’intentions et si son roller coaster ne tourne pas à plein régime, il fait tout de même partiellement le job en mêlant postulat fantastique, thriller tendu, scènes d’horreur graphiques et propos écologique (malheureusement pas assez affirmé). Il aurait juste gagné à être mieux équilibré et plus travaillé pour une meilleure dynamique haletante.

 

 

Par Nicolas Rieux

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