Mondociné

AU FIL D’ARIANE de Robert Guédiguian
Critique – en salles (comédie dramatique)

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022154.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxMondo-mètre
note 6.5
Carte d’identité :
Nom : Au fil d’Ariane
Père(s) : Robert Guédiguian
Livret de famille : Ariane Ascaride (Ariane), Gérard Meylan (Denis), Jean-Pierre Darroussin (le chauffeur de taxi), Jacques Boudet (Jack), Youssouf Djaoro (Martial), Anaïs Demoustier, Adrien Jolivet, Lola Naymark…
Date de naissance : 2014
Majorité : 18 juin 2014 (en salles)
Nationalité : France
Taille : 1h40
Poids : Budget NC

 

Signes particuliers (+) : Le petit théâtre marseillais de Robert Guédiguian s’anime et s’enflamme pour une délicate fantaisie douce et chaleureuse où le cinéaste offre à sa muse Ascaride une balade rêveuse subtile et pleine de charme joliment désuet.

Signes particuliers (-) : La singularité du style Guédiguian pourra en laisser certains sur le bord de la route.

 

UNE DOUCEUR MÉRIDIONALE

LA CRITIQUE

Résumé : C’est le jour de son anniversaire et Ariane est plus seule que jamais dans sa jolie maison. Les bougies sont allumées sur le gâteau. Mais les invités se sont excusés… Ils ne viendront pas. Alors elle prend sa jolie voiture et quitte sa jolie banlieue pour se perdre dans la grande ville…au fil d'ariane L’INTRO :

Robert Guédiguian siffle, tous ses comédiens fétiches rappliquent et Marseille s’anime. Pour son dix-huitième long-métrage, le cinéaste retrouve l’Estaque, Ariane Ascaride, Gérard Meylan et Jean-Pierre Darroussin, et la douceur enjouée des films de ses débuts après quelques errements du côté du polar (Lady Jane), du « on ne sait pas trop quoi » (Les Neiges du Kilimandjaro), du film historique (L’armée du crime), du biopic (Le Promeneur du Champ-de-Mars) voire carrément loin de sa ville (Le Voyage en Arménie). Et le metteur en scène d’accoucher d’une « fantaisie », comme il la qualifie, incarnant parfaitement l’esprit de tout son cinéma.485288.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

L’AVIS :

Sorte de fable bucolique surprenante, de rêverie éveillée douce et chaleureuse, Au Fil d’Ariane marque le retour d’un Guédiguian au sommet de son art. Inspiré par sa ville d’amour éternel, inspiré par une nostalgie d’un lointain « ‘antan », inspiré par ses muses emblématiques, inspiré par un certain cinéma italien d’une autre époque auquel il glisse quelques références (Pasolini, Fellini, Bertolucci), voire par le cinéma singulier d’un Alain Resnais ou le parfum désuet des Pagnol, Guédiguian nous convie à une balade charmante, apaisante, extravagante, un film où l’on déroule un fil qui, au fur et à mesure que l’on tire sur la pelote, laisse songeur, émerveillé, face à une délicate chimère cinématographique à la fois riche et légère, insaisissable et éphémère. L’imagination, la poésie, la pureté et l’essence de la vie, le désir de liberté, de folie, d’amour et d’amitié, l’appel du changement et du fantasme, égrènent ce beau moment de cinéma atypique et donnent cœur et corps au délicieux petit théâtre de la vie de Robert Guédiguian dans un mélange de comédie, de romance, de drame aussi, où se croisent et se recroisent une poignée de personnages farfelus et attachants, dessinant un portrait fantasmé de l’agréable, du lâché prise, de l’existence telle une barque voguant sur l’eau au gré du clapotis des vagues.080752.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Un tenancier de restaurant amateur de Jean Ferrat, un petit roi de la combine, une prostituée au grand coeur, un ancien gardien de zoo triste, un faux américain philosophe, un chauffeur de taxi râleur, une tortue qui parle et cette Ariane qui se laisse porter par le destin… Pas loin de l’OFNI divertissant, ludique et déroutant, Au Fil d’Ariane porte bien son nom de « fantaisie ». Loufoque et insolite, ce conte séduisant et enivrant nous entraîne dans un univers hors du temps, auquel on voudrait prendre part, pour souffler, pour se ressourcer. A défaut, c’est par l’entremise de l’écran que l’on va inspirer les vapeurs reposantes que nous envoie cette mélodie pelliculée, parenthèse adoucissante et enchanteresse douce au regard, douce aux oreilles, caressant notre besoin d’ailleurs et d’harmonie perdue, par une exquise et paisible promenade revigorante.

Bande-annonce :

Par Nicolas Rieux

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