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DE TOUTES NOS FORCES de Nils Tavernier
Critique – en salles (comédie dramatique)

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note 6
Carte d’identité :
Nom : De Toutes nos Forces
Père : Nils Tavernier
Livret de famille : Jacques Gamblin (Paul), Alexandra Lamy (Claire), Fabien Héraud (Julien), Sophie de Fürst (Sophie), Xavier Mathieu (Sergio), Pablo Pauly (Yohan)…
Date de naissance : 2013
Majorité : 26 mars 2014 (en salles)
Nationalité : France
Taille : 1h30
Poids : Budget NC

 

Signes particuliers (+) :  Un simple et joli film au rayonnement solaire sur un sujet tragique abordé sans lourdeur écrasante. A la croisée des genres, ni réellement drame, ni réellement comédie et quelque part film d’aventure, De Toutes nos Forces a cette humilité et cette sincérité qui lui permet de s’écarter du pathos pour se tourner vers la lumière, la vie et l’espoir. Émouvant et porté par un trio de comédiens magnifiques. 

Signes particuliers (-) : Un récit et des émotions assez manufacturés, draguant dans leur sillage une véritable justesse dans le positivisme mis en valeur au détriment des aspects les plus sombres de la question du handicap.

 

INTOUCHABLES 2.0 : LE IRON MAN !

LA CRITIQUE

Résumé : Comme tous les adolescents, Julien rêve d’aventures et de sensations fortes. Mais lorsqu’on vit dans un fauteuil roulant, ces rêves-là sont difficilement réalisables. Pour y parvenir, il met au défi son père de concourir avec lui au triathlon « Ironman » de Nice: une des épreuves sportives les plus difficiles qui soit. Autour d’eux, c’est toute une famille qui va se reconstruire pour tenter d’aller au bout de cet incroyable exploit.de toutes nos forces

L’INTRO :

Acteur régulièrement attiré par la mise en scène, notamment de documentaires, Nils Tavernier, fils de Bertrand, revient à la fiction pure neuf ans après Aurore avec Carole Bouquet et François Berléand. Le cinéaste venait de passer deux ans à l’hôpital Necker à Paris pour les besoins de Que reste t-il de nos erreurs ? (docu sur les erreurs médicales) quand a jailli l’idée et surtout l’envie de se lancer dans ce second long-métrage « classique » abordant la délicate question de l’handicap chez les enfants. Ce qu’il a pu y découvrir avec étonnement en côtoyant ses jeunes « marginaux », méritait selon lui d’être porté à l’écran et clamé. Nécessité de prévoir des boîtes de mouchoirs par paquet de douze ? Pas du tout. De Toutes nos Forces ne mange pas de ce pain là, bien au contraire…325251.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

L’AVIS :

Alors qu’Intouchables est depuis passé par là, amenant un vent de comédie décomplexée sur un sujet souvent perçu comme tabou, De Toutes nos Forces nous ramènerait presque à la tragédie de l’handicap chez les plus jeunes (et par extension en général) par sa façon de saisir à vif les comportements, les ressentis, l’appréhension de la situation, les difficultés harassantes et les mécanismes d’un quotidien éprouvant. Mais ce serait sans compter sur sa façon sa capacité à dépasser ces thématiques pléonastiques, pour aller chercher quelque-chose de bien plus fort et supérieur, pour s’amarrer au registre de la « comédie » dramatique lumineuse, portée magistralement par un trio de comédiens épatants, le toujours excellent Jacques Gamblin, une Alexandra Lamy sobre et mature et surtout l’âme du film, Fabien Héraud, véritable adolescent cloué en chaise roulante mais rayonnant de vie et de puissance, conférant une aura solaire au film tout entier. Par ce récit porteur d’espoir et de vie, ni drame, ni comédie, peut-être film d’aventure intime aux fondations lacrymales dynamitées par l’angle adopté, Nils Tavernier oppose la fragilité de ces corps « cassés » à la robustesse de leur mental rêveur. La détermination est le fantastique résultat de cette équation, véritable ode à la vitalité de ces jeunes gens refusant l’enfermement de l’esprit dans leur corps abîmé et abordant les choses avec une énergie communicatrice et un regard exaltant sur la vie. Différemment de la comédie Intouchables, De Toutes nos Forces est une fois de plus une œuvre qui permet de réviser notre rapport et notre conception à l’appréhension du handicap.lamy de toutes nos forces xx

Le tracé de course que suit De Toutes nos Forces est balisé de drapeaux attendus mais à défaut d’une grande originalité, le film de Nils Tavernier nous propose un beau moment d’émotion manufacturée par un récit non sans facilités d’approche, mais qui fonctionne comme une belle tranche d’humanité et de tendresse, déployée au rythme d’une superbe relation filiale entre un paternel absent, distant et maladroit, une mère à l’opposé étouffante de prévenance et bien sûr un adolescent qui, même cloué dans son fauteuil, demande à rêver, à vivre, à goûter lui-aussi à sa manière à la vie qu’il contemple depuis trop longtemps sans la saisir. Car, qu’on le répète encore et encore et le film s’y emploie, mais « handicapé » ne signifie pas « malade ».593340.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxx

Sans être le film ni de l’année, ni du mois ou de la semaine, De Toutes nos Forces offre un joli moment, peut-être avec un soupçon cynisme de sa démarche d’existence, mais qui est vite étouffé par la sincérité d’un projet et surtout d’une histoire éperdument humaine, refusant le pathos pour rechercher le lumineux, attiré et piégé à coups de sentiments purs. Le film de Nils Tavernier est en cela partiel, écartant volontairement les aspects les plus durs du handicap pour se focaliser sur le positif, mais qu’importe ça fonctionne. Un enfant touché mais ironiquement plein de vie, le besoin de l’exprimer et surtout le besoin d’un père, de son amour, et de partager avec lui ces moments de vie fondateurs et complices. Simple, émouvant, désarmant.

Bande-annonce :

Par Nicolas Rieux

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