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LES CREVETTES PAILLETÉES de Cédric Le Gallo & Maxime Govare : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Les Crevettes Pailletées
Père : Cédric Le Gallo, Maxime Govare
Date de naissance : 2018
Majorité : 08 mai 2019
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h40 / Poids : NC
Genre : Comédie

Livret de famille : Nicolas Gob, Alban Lenoir, Michaël Abiteboul, David Baiot, Romain Lancry, Roland Menou, Geoffrey Couët, Romai Brau…

Signes particuliers : Une comédie qui se veut drôle et joyeuse mais qui s’empêtre dans les clichés.

LE GRAND BAIN VERSION GAY

LA CRITIQUE DE LES CREVETTES PAILLETÉES

Synopsis : Après avoir tenu des propos homophobes, Mathias Le Goff, vice-champion du monde de natation, est condamné à entraîner « Les Crevettes Pailletées », une équipe de water-polo gay, davantage motivée par la fête que par la compétition. Cet explosif attelage va alors se rendre en Croatie pour participer aux Gay Games, le plus grand rassemblement sportif homosexuel du monde. Le chemin parcouru sera l’occasion pour Mathias de découvrir un univers décalé qui va bousculer tous ses repères et lui permettre de revoir ses priorités dans la vie.

Après Le Grand Bain, place aux Crevettes Pailletées, le pendant LGBT du film à succès de Gilles Lellouche. La comparaison est aussi évidente que facile au moment d’appréhender cette comédie en milieu aquatique portée par un esprit feel good, où le water-polo gay remplace la natation synchronisée masculine et où une improbable bande d’homos remplace une improbable bande de vieux cabossés. Mais à la limite, si l’on devait chercher une meilleure comparaison, un peu moins évidente et un peu moins facile, on pourrait aussi rapprocher Les Crevettes Pailletées du récent Chacun pour tous avec Ahmed Sylla, dans lequel un entraîneur de basket se retrouvait contraint de coacher un groupe de déficients mentaux en vue des jeux paralympiques. Ici, c’est les Gays Games, mais l’objectif reste le même, célébrer la solidarité, la différence et l’amitié. Autant de belles valeurs qui vont boire la tasse dans le grand bassin des crevettes, quand le film coréalisé par Cédric Le Gallo et Maxime Govare (Toute Première Fois, Daddy Cool) va s’aventurer sur le périlleux terrain de la caricature tantôt amusante tantôt… grotesque.

Coauteur du scénario et coréalisateur du film, Cédric Le Gallo explique s’être inspiré de sa propre équipe de water-polo gay avec qui il vit une aventure unique depuis plus de sept ans. Donc sans être tiré d’une histoire vraie, Les Crevettes Pailletées est au moins « inspiré » par du vrai. Et voilà comment on fabrique une parade facile qui permet de justifier tout et n’importe quoi. Car au fond, Les Crevettes Pailletées partait sûrement d’une bonne intention dénuée de toute méchanceté et seulement désireuse de véhiculer des valeurs positives en emportant le spectateur dans un maelstrom de bonne humeur colorée. Mais à force de grossir le trait, de caricaturer, de gravir pas à pas une montagne de clichés et surtout d’être à ce point unidimensionnel qu’il n’en retient que ça dans son portrait, le duo Govare-Le Gallo commet l’irréparable, à savoir désamorcer complètement son noble propos en résumant l’homosexualité à un esprit de folle attitude outrancier. A ressembler en permanence à une sorte de gay pride aquatique survoltée offrant un regard sur les gays qui se résume à se déguiser, faire la fête, Grinder, la drogue, montrer sa bite, baiser partout et parler de cul tout le temps, pas sûr que le film fasse vraiment avancer une cause, bien au contraire. Les Crevettes Pailletées en serait même presque insultant pour une bonne partie de la communauté gay et on pousserait presque le bouchon de pas grand-chose en affirmant qu’il est limite pire qu’un décrié Épouse moi mon pote, lequel assumait au moins sa lourde bêtise pas méchante là où ces Crevettes Pailletées dresse le portrait d’une communauté en érigeant ses extrêmes comme emblèmes de sa liberté. Quelques blagues et jolis moments très manufacturés viennent retenir l’impression d’une comédie à la lisière du malaise, sauvée du trépas car sur la longueur, elle parvient à rendre attachants ses personnages, même les plus insupportables.

BANDE-ANNONCE :

Par Wilfried Rennahan

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