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DALIDA de Lisa Azuelos : sortie en Blu-ray & DVD

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Dalida-Blu-rayMondo-mètre
note 4 -5
Carte d’identité :
Nom : Dalida
Père : Lisa Azuelos
Date de naissance : 2016
Majorité : 17 mai 2017
Type : Sortie Blu-ray/DVD
Nationalité : France
Taille : 2h04 / Poids : NC
Genre : Drame, Biopic

Livret de famille : Sveva Alviti, Riccardo Scamarcio, Jean-Paul Rouve, Patrick Timsit, Nicolas Duvauchelle, Vincent Perez, Niels Schneider

Signes particuliers : Lisa Azuelos signe un biopic bouleversant.

UNE VIE DE GLOIRE ET DE DOULEUR

LA CRITIQUE DE DALIDA

Résumé : De sa naissance au Caire en 1933 à son premier Olympia en 1956, de son mariage avec Lucien Morisse, patron de la jeune radio Europe 1, aux soirées disco, de ses voyages initiatiques en Inde au succès mondial de « Gigi l’Amoroso » en 1974, le film Dalida est le portrait intime d’une femme absolue, complexe et solaire… Une femme moderne à une époque qui l’était moins… Malgré sa disparition tragique en 1987 Dalida continue de rayonner de sa présence éternelle.

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De Lisa Azuelos, on préférera se souvenir de son délicieux LOL, comédie intergénérationnelle à la fois drôle et émouvante, bien interprétée et intelligemment écrite, plutôt que de sa romance Une Rencontre avec François Cluzet et Sophie Marceau, histoire mélancolique d’un amour manqué dont le charme était un peu gâché par ses excès formalistes. Pour son sixième long-métrage, la cinéaste prend un virage à 90° et s’attaque au périlleux exercice du biopic, registre toujours dangereusement casse-gueule sur lesquels beaucoup se sont abîmés. Avec Dalida, Lisa Azuelos tente le portrait biographique de l’une des plus grandes icônes de la chanson française, la belle italo-égyptienne à l’histoire tragique, magnifique diva dont la trajectoire s’est terminée un certain 03 mai 1987, après un suicide médicamenteux.

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Outre les qualités cinématographiques qu’il se doit de revêtir, le premier impératif nécessaire à tout biopic réussi, est de tenir un sujet fort, sur lequel il y aurait matière à proposer plus que le simple récit platonique de la vie d’une célébrité en mouvement. Avec Dalida, Lisa Azuelos tenait ce sujet fort. Car derrière l’artiste aux plus de 70 millions de disques écoulés, derrière la machine à tube que l’on connaît tous, et derrière son triste suicide qui a immortalisé encore un peu plus sa légende, Dalida était une femme dont la douce sensibilité amoureuse l’aura conduit vers une destinée tragique, au terme d’un chemin parsemé de drames. Brillamment, Lisa Azuelos a su rendre à l’écran ce parcours émotionnellement dévastateur, entre chansons et déceptions, entre affirmation de soi et fragilité intime bouleversante, entre courage et soumission aux nombreux diktats qui ont affaibli sa personnalité et ses rêves.

DALIDA de Lisa Azuelos

Porté par une exceptionnelle Sveva Alviti, mannequin inconnu du septième art mais littéralement hypnotique à l’écran, Dalida ne fascine pas tant par son originalité du traitement du genre, que par l’histoire qu’il déroule avec une force affective qui prend aux tripes. Que l’on soit sensible ou non au mythe qu’était Dalida, que l’on soit passionné ou non par le personnage ou même par sa musique, le film de Lisa Azuelos parvient à s’affranchir des barrières du biopic sur un sujet spécifique visant un public spécifique, pour aller chercher quelque chose de plus général derrière, pour aller débusquer une histoire profondément humaine, mettant aux prises les deux visages d’une femme forte de l’extérieur, mais frêle de l’intérieur. Avec Dalida, Lisa Azuelos décrypte les ravages du star-system sur l’être humain derrière la célébrité d’apparat. Toutes les femmes voulaient être comme Dalida. Dalida voulait seulement être comme toutes les femmes. Avec un pouvoir d’empathie qui emporte sans que l’on soit en mesure d’opposer une quelconque résistance, Dalida revient sur une vie de douleur et tire des larmes jamais forcées tant le sentier émotionnel emprunté, épouse les pas d’une pudeur du regard couplée à une immense naturel de la narration.dalida_4Formellement magnifique, soutenu par une bande son « dalidienne » qui en dit long sur la pile de tubes qu’a pu collectionner la star, et épaulé par des seconds rôles formidables (Ricardo Scamarcio en Orlando, quelle bonne idée !), Dalida est sacré beau film, récit d’une tragédie romanesque sur une icône solaire, sur une femme meurtrie, sur une personnalité absolue et magnétique. Et en pointillé derrière cet émouvant portrait hagiographique, se dressent quelques moments touchant une certaine universalité au sujet de la femme en général. Pour peu que l’on aime Dalida, le film de Lisa Azuelos est un hommage poignant. Dans le cadre contraire, il est un drame déchirant sur une vie cruelle faite de malheurs et de peines. Déchirant.Dalida-Blu-ray

LE BLU-RAY DE DALIDA

Techniquement impeccable, la galette Blu-ray de Dalida ne souffre d’aucun défaut notable. Parfaitement égalisées, les pistes DTS-HD 5.1 restituent toute la puissance sonore du biopic de Lisa Azuelos et l’image fait preuve de minutie et profondeur dans le rendu de la large palette colorimétrique. Du bel ouvrage. Mais on attendait surtout de voir ce que l’édition allait nous proposer en guise de suppléments, d’autant que la matière ne manquait pas. Et là, douche froide ! Sur le papier, Pathé proposait comme bonus, le « casting de Sveva Alviti » et plusieurs modules sur les décors, le travail de maquillage et le tournage. Sauf qu’aucun ne vient remplir son contrat. Le fameux « casting » n’est autre qu’un très court entretien croisé de Lisa Azuelos et Sveva Alviti sur la manière dont s’est passé le casting (ne vous attendez donc pas à voir des images des essais passés par la comédienne) et les autres modules ne proposent chacun, que quelques brèves images montées façon clip. Aucun module n’excède les 1’15. Au final, ces suppléments se traversent à la vitesse de la lumière, et font preuve d’aucune consistance. Pas de réel making of, pas d’images d’archives, pas de vrais interviews des comédiens, de l’équipe ou de Lisa Azuelos. En somme, seulement quatre courtes featurettes qui ne montrent strictement rien. Déception totale et un sacré gâchis.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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