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BANISHING : LA DEMEURE DU MAL de Christopher Smith : la critique du film

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Nom : The Banishing
Père : Christopher Smith
Date de naissance : 2020
Majorité : 25 août 2021
Type : sortie Blu-ray/DVD
Nationalité : Angleterre
Taille : 1h37 / Poids : NC
Genre : Épouvante

Livret de Famille : Jessica Brown Findlay, Sean Harris, John Heffernan…

Signes particuliers : Comme un air de déjà (trop) vu.

 

 

HEU… QUOI DE NEUF DOCTEUR ?

NOTRE AVIS SUR BANISHING

Synopsis : Angleterre, dans les années 1930. Un jeune révérend, sa femme et leur petite fille emménagent dans un manoir. Bientôt, un esprit vengeur prend possession de la fillette. Les parents sont contraints afin de sauver leur enfant, de remettre en doute leurs croyances et de se tourner vers la magie noire…

Il aurait pu passer comme un film d’épouvante lambda sortant directement en vidéo si un nom n’attirait pas l’attention. Ce nom, c’est celui de son auteur, le réalisateur Christopher Smith à qui l’on doit les excellents Creep, Triangle et Severance. Un vrai mordu de cinéma de genre dont la carrière mouline un peu depuis le débuts des années 2010 et les semi-échecs artistiques de Black Death et Détour. Néanmoins, le retrouver à la tête d’un pur film d’épouvante basé sur une histoire vraie intriguait. Banishing : La Demeure du Mal puise son histoire dans celle du Borley Rectory, un manoir britannique considéré comme le lieu le plus hanté d’Angleterre. Fin des années 30, un révérend y emménage avec sa femme et la petite fille de celle-ci sans être au fait du passé sulfureux de la demeure. Très vite, des phénomènes étranges se produisent et… on connaît la chanson.

Une maison maudite, un passé meurtrier, des fantômes qui s’adressent à une petite-fille… Banishing ne fait guère dans l’originalité sur le papier. Pas mieux dans les faits. Le film de Christopher Smith puise très largement dans plusieurs décennies de cinéma horrifique avec en priorité, les classiques des années 70 (de Amityville à Poltergeist) et l’esthétique récente des Guillermo del Toro. Mais l’on pourrait rajouter quantité d’inspirations à la liste tant le film ne propose pas grand-chose de neuf au genre de la maison hantée. Ce manque de renouvellement formel et narratif conduit Banishing à emprunter la voie express de l’autoroute où le paysage est assez monotone, simple et efficace à défaut d’être intéressant et chatoyant. Et si l’on ne s’en désintéresse jamais complètement, l’on s’ennuie poliment devant cette conduite en mode pilotage automatique franchissant tous les passages obligés avec la conviction d’un opérateur de fournisseur internet en plein démarchage téléphonique.

Reste que c’est Christopher Smith et c’est probablement ce qui élève très légèrement le niveau d’un film qui aurait pu sombrer dans un quelconque assassin. Au moins, le cinéaste maîtrise son art et il le fait bien voir. A fréquence régulière, Banishing offre des plans graphiques assez somptueux. La mise en scène est le meilleur argument proposé par le film. Elle permet par ailleurs de sublimer l’idée générale d’une série B d’épouvante qui imagine une histoire où, d’une part, la honte et la culpabilité enfouies sont les moteurs du cauchemar qui tend à se dessiner, et d’autre part, la religion va accélérer le processus au lieu de la combattre à l’instar de la grande majorité des classiques. Pour Christopher Smith, plus la religion est rigoriste et dogmatique (à l’image de ce prêtre convaincu que le péché est inscrit dans les gênes de l’homme sans la moindre once de nuance), plus elle attise les braises du Mal. Et de se dire que finalement, le fond critique de Banishing sur le fondamentalisme religieux conjugué à la beauté visuelle du film méritait mieux car en soi, ce nouveau Christopher Smith est très intéressant en plus d’être maîtrisé. Mais il arrive sur un terrain tellement labouré avant lui, qu’il peine à y cultiver quelque chose de convaincant.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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