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SONS de Gustav Möller : la critique du film

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Spectateurs

 

Nom : Vogter
Père : Gustav Möller
Date de naissance : 10 juillet 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : Danemark
Taille : 1h40 / Poids : NC
Genre : Drame, Thriller

Livret de Famille : Sidse Babett KnudsenSebastian Bull SarningDar Salim

Signes particuliers : Un drame bouleversant.

Synopsis : Eva, gardienne de prison exemplaire, fait face à un véritable dilemme lorsqu’un jeune homme de son passé est transféré dans l’établissement pénitentiaire où elle travaille. Sans dévoiler son secret, Eva sollicite sa mutation dans l’unité du jeune homme, réputée comme la plus violente de la prison.

PRISONNIERS DU DESTIN

NOTRE AVIS SUR SONS

Été 2018, juste avant de partir en vacances, le danois Gustav Möller nous collait une baffe colossale avec son The Guilty, thriller conceptuel dont l’action se passait entièrement hors-champ, suivie à distance par un opérateur du central téléphonique de la police danoise. Énorme de tension, énorme de malice, énorme de génie. On avait hâte de retrouver le bonhomme au talent monstre. Möller revient six ans plus tard, encore à l’aube de l’été, avec un drame plus conventionnel… quoique. « Quoique » car le metteur en scène reprend à son compte le traditionnel film de prison mais pour en inverser les positions. Dans Sons, il ne s’agit pas de suivre un détenu surveillé par des gardiens dans son aventure carcérale houleuse mais de suivre une gardienne qui observe un détenu dans son aventure carcérale houleuse. Un point de vue différent, plus original, qui vient s’ajouter à un petit suspens quand Eva demande sa mutation dans l’unité la plus violente de sa prison sans dévoiler les raisons de sa décision.
Maitrisé de bout en bout, Sons ne reproduit pas la sensation de vertige implacablement imposée par The Guilty. Car ce n’est pas ce que Gustav Möller visait cette fois avec ce drame plus intimiste, davantage tourné vers la bouleversante tragédie plus que vers le thriller sous haute tension. Le cinéaste y scrute la relation complexe entre une surveillante et un prisonnier en draguant des non-dits que la mise en scène enfouit sous une lourde atmosphère suffocante tenue par une extrême économie de mots. Si l’on devine plus ou moins vite le semi-suspens entretenu par le film, sa force ne réside pas tant dans sa volonté de surprendre mais plus dans le pouvoir de fascination qu’exerce cette confrontation psychologique traversée de sentiments de peur, de dégoût, de tristesse, de rejet, de pardon. Porté par de formidables comédiens, d’une grande Sidse Babett Knudsen qui apporte beaucoup de profondeur à son personnage à un Sebastian Bull Sarning mué par un puissant charisme animal, Sons est un voyage douloureux entre les eaux de la culpabilité et du pardon, eaux prenant leur source à l’embouchure d’une sensibilité épidermique.

 

Par Nicolas Rieux

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