Mondociné

PAN de Joe Wright : la critique du film [sortie cinéma]

Partagez cet article
Spectateurs

PanMondo-mètre
note 2.5 -10
Carte d’identité :
Nom : Pan
Père : Joe Wright
Date de naissance : 2015
Majorité : 21 octobre 2015
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h51 / Poids : 150 M$
Genre : Aventure, Fantastique

Livret de famille : Levi Miller (Peter Pan), Hugh Jackman (Barbe-Noire), Garrett Hedlund (Crochet), Rooney Mara (Lily), Amanda Seyfried (la mère de Peter), Adeel Akhtar (Mouche), Lewis MacDougall (Zigue), Cara Delevingne (fée)…

Signes particuliers : Y avait-t-il seulement un capitaine (crochet ou pas) à bord du vaisseau Pan ?

PETER PAN RATE SON ENVOL

LA CRITIQUE

Résumé : Proposant un nouveau regard sur l’origine des personnages légendaires créés par J.M. Barrie, le film s’attache à l’histoire d’un orphelin enlevé au Pays Imaginaire. Là-bas, il vivra une aventure palpitante et bravera maints dangers, tout en découvrant son destin : devenir le héros connu dans le monde entier sous le nom de Peter Pan.pan-young-peterL’INTRO :

Une mode actuelle est aux classiques de l’animation revisités en version « live » au cinéma. On ne les compte plus. Et parmi eux, Pan, qui comme son titre l’indique, transpose l’univers du célèbre galopin volant qui refuse de grandir, créé par J.M. Barrie en 1902. Après un célèbre dessin-animé de Walt Disney, après un délicieux retour en enfance sous les mains expertes de Steven Spielberg (Hook) ou encore une nouvelle adaptation en 2003 par P.J. Hogan, Peter Pan est de retour au cinéma dans une grosse production titanesque et ambitieux à destination du jeune public, conduit par le cinéaste Joe Wright. Un choix à la fois étonnant mais pas forcément nonsensique, compte tenu du fait que le metteur en scène britannique s’est toujours illustré par des adaptations de classiques de la littérature (Anna Karenine, Orgueils et Préjugés, Reviens-moi…). Le point d’interrogation, c’était de le voir à la tête d’un blockbuster de divertissement budgété à 150 M$. Et autant dire que cette nouvelle aventure dans sa carrière n’aura pas été couronnée de succès, Pan venant d’enregistrer un revers très cinglant aux Etats-Unis (seulement 15 M$ de recettes sur son premier weekend). Pourtant, le casting avait de quoi séduire, Hugh Jackman, Garett Hedlund, Rooney Mara, Amanda Seyfried, Cara Delevingne. Et dans le costume en culotte courte du petit Peter, une révélation, Levi Miller, jeune acteur inconnu mais hautement doué.Pan_1L’AVIS :

Y avait-t-il seulement un capitaine (crochet ou pas, peu importe) à bord du vaisseau Pan ? Le doute est posé devant l’ampleur du désastre qu’affiche ce sequel bordélique et horripilant, dont l’excuse d’être davantage adressé à un public enfantin n’en est pas une. Hook de Spielberg avait un côté enfantin. Il était bon. Même la très critiquable version de 2003 par P.J. Hogan présentait quelques arguments défendables. Passée une introduction dans un triste orphelinat britannique pendant la guerre, somme toute assez correcte malgré sa photo dégueulasse et convoquant Dickens, tout par à vau-l’eau et Pan sombre, sombre, sombre encore. Une chute vertigineuse qui ne s’arrêtera qu’au générique de fin. Le jeune Peter échoue à Neverland où l’on chante du Nirvana en guise d’hymne national (peut-être la seule scène amusément audacieuse du scène du film) et va faire face à un Barbe-Noire pas loin d’une vision d’horreur d’un travelo habillé par un styliste de la Fashion Week bulgare. Un Barbe-Noire tout en effroi, mais qui ne terrifie peut-être pas autant que le jeu d’un Hugh Jackman en roue libre, s’adonnant au pire des cabotinages ridicules. Et c’est parti pour une course-poursuite entre les gentils et les méchants, laquelle durera à peu près… tout le film. Si jamais vous êtes amenés à vous endormir, pas de panique, à votre réveil, tout ce beau monde sera toujours en train de se courser dans la galaxie Neverland et vous n’aurez probablement pas loupé grand-chose d’un spectacle aussi terne que foutraque.maxresdefaultToute l’intelligence de l’histoire de J.M. Barrie semble s’être envolée en même temps que les vapeurs de talent de Joe Wright, dans cette adaptation sans aucune vision, tiraillée entre ambition et nanardeux éhonté. Mais au final, on se demande ce qui est le plus inquiétant dans l’affaire, son récit neuneu et insipide qui envoie autant de rêve qu’un weekend familial obligatoire chez la tata bonbon qui vit dans le Cantal, ou la façon dont il est emberlificoté avec un production design à la mocheté désarmante. Quelques très rares fulgurances artistiques essaient de ressortir du naufrage mais les malheureuses, ont les pieds retenus sous l’eau par un amoncellement de tares de qualité supérieure. Et pendant que Hugh Jackman crie très fort avec son look de vieux rocker moldave, que Rooney Mara gigote en tenue négligée, et que Hedlund campe un Capitaine Crochet sympathiquement désinvolte, notre intrépide Peter tente d’être attachant et joue les Dragonball en balançant des Kamé Hamé Ha en poussière étoilée.pan bo apPrequel remontant avant l’histoire connue (sans Wendy, sans le Capitaine Crochet tel qu’on s’en souvient et sans la tribus des enfants), Pan voulait d’ériger en nouvelle histoire plongeant les plus jeunes au cœur d’un immense divertissement fastueux et généreux. Le résultat passe complètement à côté de ses intentions et s’impose comme une aventure à la flamboyance hypertrophiée. Beaucoup d’argent et de bruit pour rien, Pan n’a rien de magique, rien d’excitant et l’on n’en gardera qu’un effet de réaction allergène devant cet immense gâchis cacophonique, bancal et souvent insupportable voire ennuyeux malgré sa dynamique (trop) effrénée.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

One thought on “PAN de Joe Wright : la critique du film [sortie cinéma]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Close
Première visite ?
Retrouvez Mondocine sur les réseaux sociaux