Mondo-mètre
Carte d’identité :
Nom : Fever
Père : Raphaël Neal
Date de naissance : 2014
Majorité : 20 juillet 2016
Type : Sortie Blu-ray/DVD
Nationalité : France
Taille : 1h20 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de famille : Martin Loizillon, Pierre Moure, Julie-Marie Parmentier…
Signes particuliers : Un drame fascinant sur le papier, maladroit dans l’exécution.
UNE FIÈVRE PAS BIEN MÉCHANTE
LA CRITIQUE DE FEVER
Résumé : Paris, au début des années 2000. Damien et Pierre, deux lycéens brillants, assassinent un femme repérée dans la rue, à quelques semaines du bac… En sortant de l’immeuble de la victime, une passante, Zoé, les remarque et va développer une véritable obsession pour leur crime. Deux lycéens qui assassinent une femme « pour rien », seulement guidé par le hasard et leur envie du moment, une jeune femme du coin qui les croise et qui développe une fascination étrange pour ce meurtre de sang froid… Avec son postulat que n’aurait pas renié un Paul Verhoeven, Fever aurait pu prendre la tournure d’un drame psychologique teinté de perversion et d’esprit légèrement malsain. Mais le néo-cinéaste Raphaël Neal, ancien photographe dont cette libre adaptation d’un roman de Leslie Kaplan est le premier long-métrage, a opté pour une direction très différente, plus de l’ordre de l’essai philosophico-cinématographique, produit pour trois fois rien et interprété par des comédiens peu expérimentés, visant essentiellement la mise en images de thématiques allant de la violence sourde à la culpabilité, en passant par la banalité du mal, le désir, la liberté sans limites ou la voyeurisme morbide.À trop vouloir rendre son film sensoriel, cérébral et éclairé par une atmosphère éthérée privilégiant le ressenti à l’art de la narration, Raphaël Neal finit par sombrer dans une sur-intellectualisation rendant sa tentative, maniérée à outrance. Rien ne s’incarne vraiment à l’image, et Fever perd pied, basculant dans l’œuvre poseuse et déconnectée. Les personnages ne parviennent jamais à exister en tant que tels, l’intrigue s’étouffe dans la confusion de son propos très/trop flou, et Fever se perd dans la chrysalide que son auteur a voulu ambitieusement élaborer, mais qui se referme sur son effort comme un piège étouffant. Par intermittence, des scènes magnifiques ou un climat anxiogène tentent de faire leur effet, mais la réalité d’une œuvre distante rattrape ses bonnes idées. Et Fever de passer à côté d’on ne sait quel but, comme s’il glissait sur ses intentions imperméables, alors que l’on peine à comprendre ce qu’il cherche à raconter insidieusement. A l’image de ce que Neal entendait proposer, Fever se range vraiment dans « l’essai cinématographique » mais l’ensemble reste trop abstrait, trop lointain, et surtout terriblement soluble. Entre pouvoir de fascination et hermétisme non communicant, Fever ne trouve jamais le bon tempo et file comme un bel objet maladroit et ironiquement, peu maîtrisé.
BANDE-ANNONCE :
Par Nicolas Rieux