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DONNER PASS (critique)

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Carte d’identité :
Nom : Donner Pass
Parents : Elise Robertson
Livret de famille : Elise Robertson, Joel Stoffer, Thomas Kopache, Luca Bovelli, Eric Pierpoint, Desiree Hall, Adelaide Kane, Colley Bailey, Erik Stocklin…
Date de naissance : 2012
Nationalité : Américaine
Taille/Poids : 1h30 – 800.000 $

Signes particuliers (+) : Essaie de renouer avec un esprit 80’s.

Signes particuliers (-) : Banal, cliché, fade, mou du genou, trop gentillet.

 

KEBAB, VIANDE HUMAINE, SAUCE ROUGE

Résumé : Un groupe de jeunes vont passer secrètement quelques jours dans le chalet des parents de l’un d’eux, à la montagne. Alors que la neige bloque les véhicules et que le téléphone ne capte pas, une légende urbaine locale sur un soi-disant dangereux cannibale humain vivant dans la forêt depuis des décennies, semble se vérifier…

On l’aura très bien compris, Donner Pass n’est pas un monument révolutionnaire du cinéma d’horreur. Plus classique comme scénario, il n’y a pas. Tous les ingrédients de base nécessaire à la bonne vieille recette mal fagotée old school des eighties, sont là : des jeunes, un chalet isolé, pas de téléphone, du pas de bol en veux-tu en voilà et surtout, bien sûr, un tueur qui rode… Et histoire de compléter un peu plus le très classique shéma, le dit tueur ne vient pas de nulle part. Il est connu dans toute la région via une étrange légende urbaine dont les jeunes se moquent (normal) mais à laquelle les plus anciens croient (bien sûr).

 Mais comme le dit l’adage, « c’est dans les vieilles casseroles que l’on fait les meilleures soupes » alors pourquoi tomber à bras raccourcis sur ce modeste petit budget horrifique qui malgré son scénario convenu, pourrait bien nous surprendre. Et il ne serait pas le premier à faire ainsi dans le genre, à emprunter l’autoroute du archi-banal pour prendre la sortie « produit hyper fun et cool ». Sauf que ce n’est pas le cas de Donner Pass qui préfère se garer sur une aire de repos durant 1h30…

 Actrice télé aperçue au moins une fois dans à peu près toutes les séries de ces dernières années (de Six Feet Under à Flashforward en passant par Criminal Minds, True Blood, Beverly Hills, NCIS, Grey’s Anatomy etc…), la réalisatrice de cette affaire, Elise Robertson, signe avec ce Donner Pass son premier long-métrage après avoir officiée sur quelques petites choses (deux courts, un épisode de série et un documentaire). Et quoi de mieux que l’horreur pour une première tentative. Elle n’est pas la première et ne sera pas la dernière à prendre cette voie « secondaire » (ou plutôt cet itinéraire bis) pouvant mener à tout.

 Sans être foncièrement mauvais, loin des abysses insondables que peut atteindre l’horreur quand elle le veut, Donner Pass n’est pas vraiment un bon film non plus. Oscillant entre le slasher et le film de cannibale avec un plus gros penchant pour le premier même s’il emprunte la thématique du second, on ne pourra que lui reprocher les éternels même défauts que 80% de la production du genre. Trop faible, trop peu d’idées, trop vu, trop cliché… Pourtant, Donner Pass se veut un film à l’ancienne reprenant et s’inspirant de pas mal des films de la grande époque des années 80. Mais si certains réalisateurs arrivent à en tirer le meilleur à l’image de Ti West (House of the Devil), autant avouer que la décennie considérée comme bénie aujourd’hui avec le recul nous a aussi fourni quantitativement peut-être plus de merdes qu’il n’en sera jamais produit en un laps de temps donné. Et Donner Pass de ne pas en cristalliser seulement le bon. Mettant plus de 40 minutes à entrer dans le vif de son sujet après une exposition longue et laborieuse véhiculant cliché sur cliché notamment dans la caractérisation des personnages presque tous plus tarte les uns que les autres, l’intrigue du film d’Elise Robertson (qui y joue également) démarre enfin tout en conservant pourtant un rythme d’une mollesse assez effarante. Mais malheureusement, rien de bien transcendant n’est à prévoir. Quelques séquences sont plutôt bien conçues dans l’idée même si elles ne font pas preuve d’une folle inventivité (la séquence du jacuzzi) mais trop systématiquement, la néo-cinéaste saborde son métrage par une mise en scène lisse, trop gentille, trop peu inspirée, manquant de caractère et de trempe. Robertson tente de compenser ses absences de fulgurances par quelques gros plans bien gore mais contrairement à l’idée répandue, c’est bien loin d’être la solution à tous les problèmes.

 Finalement assez banal, ne proposant pas grand-chose pouvant l’élever au-dessus de la masse des nombreuses petites productions horrifiques de série B, Donner Pass se regarde d’un œil distrait mais sans vraiment emporter l’adhésion ou susciter un quelconque frémissement passionné. Si au moins c’était bien joué par des comédiens s’accommodant de leurs personnages effarant de caricature (la brune méchante froide et calculatrice, la blonde pétasso-trashouille et son benêt graveleux de compagnon, l’introverti de service s’attirant la compassion de la fille mignonne mais gentille, elle, par opposition aux autres etc…). Bref, Donner Pass n’est pas le pire des spectacles que l’horreur aura l’occasion de nous proposer mais ce  petit slasher tentant de rester dans le Bis sans tomber plus bas, ne restera pas dans les annales et est tout à fait dispensable. Nom d’un chien, ça devient de plus en plus dur de trouver de bons films avec des jeunes se faisant trucider… C’est si compliqué que ça à faire ?! Même ultra-cliché, on prend, du moment que c’est un tant soit peu plus potable que ça !

Bande-annonce :

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