Cette nuit, du côté de Los Angeles, se tenait la grande messe annuelle du cinéma, la (très attendue ?) 94ème cérémonie des Oscars. Une cérémonie toujours marquée par la pandémie bien sûr, mais surtout une cérémonie plus que jamais marquée par l’avènement des plateformes comme acteur majeur de l’industrie cinématographique puisque nombreux étaient les films distribués sur Netflix, Amazon et autre Disney ou Apple+ à avoir été en lice pour les plus précieuses statuettes. Rien de nouveau en soi car un simple coup d’œil dans le rétro nous rappellera le triomphe de Roma, les récompenses attribuées à Soul, Mank, Mariage Story et on en passe. Mais cette année était différente. The Power of the Dog, Don’t Look Up, Coda, Tick, Tick… Boom !, The Tragedy of Macbeth, Spencer, The Lost Daughter, Luca… Les plateformes étaient ultra-présentes partout.
La 94ème Cérémonie des Oscars, en bref.
Les grands vainqueurs. 3 sur 3 pour Coda, le remake américain de La Famille Bélier (une production franco-américaine indépendante) qui décroche la récompense suprême du Meilleur Film. Encore une femme pour l’Oscar de la Réalisation, après Chloé Zhao l’an passé, Jane Campion cette fois pour The Power of the Dog. Will Smith, vainqueur magnifique qui s’est un peu gâché la soirée. Notre chouchoute Jessica Chastain sacrée meilleure actrice.
La razzia technique. Sacrée performance esthétique, le Dune de Denis Villeneuve a littéralement trusté les Oscars techniques avec 6 récompenses.
Le moment qui fera parler. Un incroyable moment de télévision qui restera dans les annales. Alors que la Cérémonie battait son plein, Chris Rock arrive sur scène. Petit discours rigolo et puis le drame. Une blague sur Jada Pinkett (en rapport avec son crâne chauve – conséquence d’une maladie) mal passée chez un Will Smith qui s’est levé pour venir coller une beigne au comédien-humoriste en direct avec de le pourrir copieusement à base de « fuck ». Ce même Will Smith qui recevra quelques dizaines de minutes plus tard, l’Oscar du Meilleur Acteur. En larmes. En excuses. Espérant que l’Académie le réinvitera quand même à l’avenir.
Les instants cultes. Un hommage à James Bond qui fête ses 60 ans à travers une compil très mal foutue mais cool à voir quand même. Un autre au Parrain qui fête ses 50 ans. Le trio Coppola, Pacino et De Niro est venu sur scène. Classe ultime. Et le trio de Pulp Fiction, Uma Thurman, Samuel Lee Jackson, John Travolta réuni pour remettre un prix.
Le moment embarrassant. Un soi-disant Top 5 des « meilleures scènes du cinéma » par des cinéphiles du monde entier. Ca a donné : Matrix, Justice League, Spider-Man No Way Home, Dreamgirls… Au secours.
Le moment émouvant. Les larmes de Troy Kotsur, acteur malentendant lauréat de l’Oscar du Meilleur Acteur dans un Second Rôle pour sa performance dans Coda.
L’instant de silence. Une minute de silence a été observée pour l’Ukraine. Sobre et digne.
L’instant sourire. Voir la joie sincère de Kenneth Branagh salué pour son film Belfast.
Le moment puissant. Billie Eilish qui chante No Time To Die. Sublime.
Enfin, un mot sur le déroulé. Vitesse, vitesse, vitesse et encore vitesse. C’est le maître-mot qui semble avoir conditionné la préparation de cette édition dont le défi était de regagner du public après de nombreuses (grosses) baisses d’audience. Le rythme a été désigné comme le « coupable » et toute cette cérémonie a cherché à en gagner au point d’avoir sombré en mode Fast & Furious. Avec trois maîtresses de cérémonie qui apparaissaient très ponctuellement (le trio Regina Hall, Amy Schumer, Wanda Sykes), tout s’est enchaîné à la vitesse de la lumière, sans liant, sans respirations, avec une voix off qui parlait à 200 à l’heure sur les sujets. Même le magnéto « In Memoriam » fut victime de cette course. Trop de morts cette année avec le Covid, pas assez de temps pour tous les traiter donc un message renvoyant vers le site de l’Académie… Le pire étant encore cette idée d’avoir préenregistré certains Oscars techniques, qui n’a pas aidé tant le résultat était aussi étrange qu’artificiel. Par moments, il a manqué d’âme à cette soirée mécanique et artificielle. Heureusement, certains moments, prévus ou non, l’ont ramenée à la vie.
LE PALMARES COMPLET
MEILLEUR FILM : Coda
Belfast
Coda
Don’t Look Up – Déni Cosmique
Drive My Car
Dune
La Méthode Williams
Licorice Pizza
Nightmare Alley
The Power of the Dog
West Side Story
MEILLEURE RÉALISATRICE : Jane Campion pour The Power of the Dog
Kenneth Branagh pour Belfast
Ryusuke Hamaguchi pour Drive my Car
Paul Thomas Anderson pour Licorice Pizza
Jane Campion pour The Power of the Dog
Steven Spielberg pour West Side Story
MEILLEUR ACTEUR : Will Smith dans La Méthode Williams
Javier Bardem dans Being the Ricardos
Benedict Cumberbatch dans The Power of the Dog
Andrew Garfield dans Tick, Tick… Boom !
Will Smith dans La Méthode Williams
Denzel Washington dans The Tragedy of Macbeth
MEILLEURE ACTRICE : Jessica Chastain pour The Eyes of Tammy Faye
Jessica Chastain pour The Eyes of Tammy Faye
Olivia Colman pour The Lost Daughter
Penélope Cruz pour Madres Paralelas
Nicole Kidman pour Being the Ricardos
Kristen Stewart pour Spencer
MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE : Troy Kotsur pour Coda
Troy Kotsur pour Coda
Ciaran Hinds pour Belfast
Jesse Plemons pour The Power of the Dog
J.K. Simmons pour Being the Ricardos
Kodi Smit-McPhee pour The Power of the Dog
MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE : Ariana DeBose pour West Side Story
Jessie Buckley pour The Lost Daughter
Ariana DeBose pour West Side Story
Judi Dench pour Belfast
Kirsten Dunst pour The Power of the Dog
Aunjanue Ellis pour La Méthode Williams
MEILLEURE PHOTOGRAPHIE : Dune
Dune
Nightmare Alley
The Power of the Dog
The Tragedy of Macbeth
West Side Story
MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL : Kenneth Branagh pour Belfast
Kenneth Branagh pour Belfast
Adam McKay et David Sirota pour Don’t Look Up
Zach Baylin pour La Méthode Williams
Paul Thomas Anderson pour Licorice Pizza
Eskil Vogt et Joachim Trier pour Julie (en 12 chapitres)
MEILLEUR SCÉNARIO ADAPTÉ : Sian Heder pour Coda
Sian Heder pour Coda
Ryusuke Hamaguchi et Takama Oe pour Drive my Car
Jon Spaihts, Denis Villeneuve et Eric Roth pour Dune
Maggie Gyllenhaal pour The Lost Daughter
Jane Campion pour The Power of the Dog
MEILLEUR FILM ÉTRANGER : Drive my Car (Japon)
Drive my Car (Japon)
Flee (Danemark)
La Main de Dieu (Italie)
Lunana : A Yak in the Classroom (Bhoutan)
Julie (en 12 chapitres) (Norvège)
MEILLEUR FILM D’ANIMATION : Encanto
Encanto
Flee
Luca
The Michells vs. The Machines
Raya et le dernier dragon
MEILLEUR DOCUMENTAIRE : Summer of Soul
Ascension
Attica
Flee
Summer of Soul (… Or When the Television Could Not Be Televised)
Writing with Fire
MEILLEUR COURT-MÉTRAGE : The Long Goodbye
The Long Goodbye
Ala Kachuu – Take the Run
The Dress
On My Mind
Please hold
MEILLEUR COURT-MÉTRAGE DOCUMENTAIRE : The Queen of Basketball
Audible
Lead Me Home
The Queen of Basketball
Three Songs for Benazir
When We Were Bullies
MEILLEUR COURT-MÉTRAGE ANIMÉ : The Windshield Wiper
The Windshield Wiper
Affairs of the Art
Bestia
BoxBallet
Robin Robin
MEILLEURS COSTUMES : Cruella
Cruella
Cyrano
Dune
Nigtmare Alley
West Side Story
MEILLEUR MONTAGE : Dune
Dune
Don’t Look Up
La Méthode Williams
The Power of the Dog
Tick, Tick… Boom !
MEILLEUR SON : Dune
Belfast
Dune
No Time to Die
The Power of the Dog
West Side Story
MEILLEURS EFFETS SPÉCIAUX : Dune
Dune
Free Guy
No Time to Die
Shang-Chi et la légende des Dix Anneaux
Spider-Man : No Way Home
MEILLEURS DÉCORS : Dune
Dune
Nightmare Alley
The Power of the Dog
The Tragedy of Macbeth
West Side Story
MEILLEURS MAQUILLAGES ET COIFFURES : The Eyes of Tammy Faye
Un Prince à New York
Cruella
Dune
The Eyes of Tammy Faye
House of Gucci
MEILLEURE BANDE ORIGINALE : Dune (musique d’Hans Zimmer)
Dune
Don’t Look Up
Encanto
Madres Paralelas
The Power of the Dog
MEILLEURE CHANSON ORIGINALE : Billie Eilish pour « No Time to Die »
« Be Alive » de La Méthode Williams
« Dos Oruguitas » d’Encanto
« Down to Joy » de Belfast
« No Time to Die » de No Time to Die
« Somehow You Do » de Four Good Days