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MIDNIGHT SPECIAL : Rencontre avec le cinéaste Jeff Nichols

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Midnight SpecialLe fabuleux Midnight Special, nouveau long-métrage de Jeff Nichols (Take Shelter, Mud) sort au cinéma ce mercredi 16 mars. Le réalisateur était présent à Paris (au Louxor) pour répondre à quelques questions autour d’un débat animé par Philippe Rouyer.

Synopsis : Fuyant d’abord des fanatiques religieux et des forces de police, Roy, père de famille et son fils Alton, se retrouvent bientôt les proies d’une chasse à l’homme à travers tout le pays, mobilisant même les plus hautes instances du gouvernement fédéral. En fin de compte, le père risque tout pour sauver son fils et lui permettre d’accomplir son destin. Un destin qui pourrait bien changer le monde pour toujours. 

 

Jeff NicholsVous avez eu l’idée de ce film au moment de Take Shelter. A ce moment-là, vous aviez déjà en tête de vous fixer dans le road movie, le drame familial et la science-fiction ?

Jeff Nichols : Non. Mes premières idées pour ce film étaient vraiment au niveau du genre. J’avais aussi l’idée de deux hommes dans une voiture qui foncent à toute allure dans le sud de l’Amérique. Et je voulais aussi donner ce titre à ce film. C’est vraiment le genre de films que l’on allait voir dans les drive-in dans les années 70-80. J’avais l’énergie, j’avais le sentiment de ce à quoi ce film allait ressembler, mais je ne savais pas ce qu’il allait raconter. Ce n’est qu’après la naissance de mon fils, en devenant père, que j’ai commencé à réfléchir à ma vie par rapport à lui, et c’est dans cette perspective que j’ai concrétisé ce film.

La relation parents-enfants est quelque-chose qui semble au cœur de votre cinéma…

Jeff Nichols : Oui, je dis souvent que Take Shelter est un film clairement réalisé par quelqu’un qui va devenir père. Le film montre les questions que l’on se pose quand on va être parent, est-ce que je serai un bon père ? Midnight Special, c’est vraiment un film écrit par quelqu’un qui est devenu père et qui se demande ce que c’est qu’être parent. Être parent, c’est un rôle qui vient avec un sentiment de peur. Est-ce que je serai à la hauteur ? Est-ce que je pourrais assumer ce rôle ? Est-ce mon fils sera quelqu’un de bien ? Et finalement, on répond à cette peur par une envie de tout contrôler. On veut contrôler l’environnement de l’enfant, on contrôle tout. Et je pense que c’est quelque chose de négatif au final, que ce n’est pas souhaitable pour l’enfant. Mais finalement, je pense que la question essentielle, c’est « Qui est mon enfant ? Qui est-il vraiment ? ». Je pense qu’il ne faut pas essayer de le contrôler mais de l’écouter, d’être dans la compréhension et c’est autour de ça que j’ai construit mon film.

L’aspect science-fictionnel montre ça justement. Le père et la mère font presque confiance aveuglément à leur enfant, ils le conduisent quelque-part sans savoir s’ils pourront aller au bout avec lui.

Jeff Nichols : Tout à fait. Et tout est question de croyance au final, non pas pour un dogme ou une religion, mais croire en la personne en devenir qu’est cet enfant. Cette croyance n’est pas d’ordre religieux mais assez pure. C’est quelque-chose qui donne du sens dans la relation parents-enfant.

La croyance est un peu le thème principal du film. Non seulement avec le rapport entre les parents et l’enfant, mais aussi avec cette secte dirigée par Sam Shepard. Eux, ils croient que cet enfant est un Messie. Les autorités, de leur côté, croient qu’il peut être un danger. En fait, il y a plusieurs sortes de croyances mobilisées dans ce scénario.

Jeff Nichols : Oui, la secte représente une croyance plutôt d’ordre négatif contrairement à celle des parents.Jeff Nichols_2

La question de la croyance se pose aussi pour le spectateur, qui doit croire dans le côté fantastique de l’histoire. On est dans un univers plutôt réaliste et le scénario nous amène progressivement à croire dans les pouvoirs de cet enfant.

Jeff Nichols : Oui, cette croyance, je la demande assez fort à mon public et je travaille cela depuis mon premier film. J’essaie toujours d’évacuer l’explication des choses. C’est certainement quelque-chose de dangereux pour quelqu’un qui raconte des histoires parce que je crois améliorer mon film en enlevant ces expositions là, mais peut-être au contraire, que je le rends pire. Je comprends que ça puisse être difficile et que mes films ne puissent du coup pas plaire à tout le monde, mais c’est ce que j’essaie de faire de film en film.

Là, c’est particulièrement marquant puisque vous emmenez le spectateur sur des fausses pistes. Le film s’ouvre sur une histoire d’enlèvement et nous, avant de partir sur autre chose avec la relation entre Michael Shannon et l’enfant. On passe toute la première partie à essayer de chercher qui est qui, quelle est la relation des uns avec les autres. Et c’est peut-être un bon moyen d’attraper le spectateur pour l’amener à croire des choses extraordinaires.

Jeff Nichols : Exactement. J’essaie de jouer avec l’intelligence du spectateur et on peut même l’utiliser contre lui. Notre instinct naturel de spectateur, notre culture de spectateur, nous pousse toujours à essayer de déterminer si ce personnage est un mec gentil, un méchant, que veut-il, qui est-il, quel est son but. C’est très facile avec un regard du comédien, une ligne de dialogue, de diriger les pensées du spectateur, de lui faire penser ceci alors qu’en réalité, c’est cela. Je pense que c’est une façon de faire du cinéma, jouer avec le spectateur. Dans mes films, je ne veux pas perdre le public. Je ne joue pas avec tout, j’essaie d’établir un lien central, mais après je peux jouer avec d’autres parties du récit.MIDNIGHT_SPECIAL SLIDER

Quand vous avez écrit le scénario, avez-vous été, à un moment, effrayer par le côté SF de votre film, vous qui avez toujours eu pour habitude de travailler dans le cinéma indépendant ? Parce qu’il fallait mettre en images tout ça…

Jeff Nichols : Non, pas du tout. On avait fait Take Shelter pour environ 800.000 dollars et ça a bien fonctionné. Et je savais que si on me donnait juste l’argent nécessaire, je pouvais faire fonctionner aussi ce film. Mais quand j’écris, je ne me pose jamais cette question de si ce sera faisable ou pas à cause du budget.

C’était une sécurité de savoir que vous alliez tourner avec votre équipe habituelle ? Notamment votre chef-opérateur qui vous accompagne depuis votre premier court-métrage.

Jeff Nichols : Ce n’était pas seulement une sécurité, c’était un impératif. La façon dont je fais mes films dépend énormément d’avec qui je les fais. Je ne parle pas seulement des acteurs mais oui, mon directeur de la photo. C’est comme une famille pour moi. Tous mes films ne ressembleraient pas à ce à quoi il ressemble sans eux. C’est donc un impératif à chaque fois. Je voulais que ce film ressemble au premier Terminator. Je voulais cet aspect SF dans un univers tangible, que ce soit resserré, nerveux, quelque-chose qui soit indépendant, qui ne ressemble pas à autre chose. Aujourd’hui, les effets spéciaux peuvent transformer un film, puis on fait des sequels et des prequels. Là, je voulais quelque-chose de resserré.

Vous évoquez Terminator mais il y a d’autres références qui viennent devant le film. Rencontre du Troisième Type, Starman… Ce sont de vraies références pour vous ?

Jeff Nichols : Oui, et des références bien plus grandes que Terminator, pour ce film. Je suis un enfant des années 80, j’ai grandi avec ces films. L’idée d’aller au cinéma, je l’ai connu enfant pour aller voir des films comme ceux-là. E.T., Starman, Les Goonies, Les Dents de la Mer… C’était ça pour moi le cinéma quand j’étais enfant.

On vous prête souvent une influence de Terrence Malick mais on la sent moins présente dans Midnight Special. C’est conscient ?

Jeff Nichols : C’est marrant. Vous dites que j’ai une influence de Terrence Malick. J’en suis flatté mais il n’y a pas de voix-off dans mes films. Et mes films sont narrativement très classiques. Je pense que je crois en la nature. C’est la seule vérité dans le monde pour moi. Je ne connais pas Terrence Malick très bien mais il serait sûrement d’accord avec moi. Dans ce film, les éléments surnaturels ne sont pas vraiment de l’ordre de la nature mais ils se présentent comme un événement naturel. Je trouve que ce jeune garçon du film est très naturel. Alors si vous dites que Terrence Malick est « nature », alors ce film est malickien, oui.

L’époque à laquelle se déroule le film n’est pas très claire. On a l’impression qu’il ne se passe pas de nos jours. Pourquoi ?

Jeff Nichols : Non, le film se passe de nos jours sauf que je n’aime pas trop notre présent. Je déteste les téléphones portables et je déteste quand des personnages se parlent par portables au cinéma. Donc, j’ai écrit un film où les héros n’ont pas de téléphone portable. C’est un peu calculé par rapport à la technologie d’aujourd’hui. Si vous prenez le personnage d’Adam Driver, il est de la NSA. Il appartient à une organisation très ancrée dans la technologie. Et pourtant, regardez comment il se comporte. Il prend des notes sur un calepin, il est analogique.MIDNIGHT SPECIAL

Le film fait clairement référence à la culture des films de super-héros et il y avait eu une rumeur qui vous envoyait du côté d’une adaptation de Aquaman. Y’a t-il une connexion entre les deux ?

Jeff Nichols : Non, ce film n’a rien à voir avec Aquaman. J’ai eu de la chance de pouvoir faire Midnight Special. En fait, DC préparait Aquaman au moment je travaillais sur ce film. Je pense qu’à cette époque, n’importe quel réalisateur qui passait dans les bureaux de Warner, les rumeurs disaient que c’était pour Aquaman.

Vous travaillez une fois de plus avec Michael Shannon. Est-ce que dès l’écriture, vous pensez à lui et une fois qu’il a le script, est-ce qu’il retravaille son personnage ?

Jeff Nichols : J’ai écrit ce film en pensant à lui. Et quand j’ai écrit ce personnage, je voyais Michael comme une version de moi-même. Oui, j’ai une vision très curieuse de moi-même. (rires) Je ne cherche pas à lui donner spécialement des rôles toujours très différents. Disons que mes personnages sont souvent des échos de comment je me vois dans ma vie. Je pense que Michael Shannon fait de moi un meilleur metteur en scène et un meilleur scénariste. Ce qui est amusant avec lui, c’est que quand vous écrivez, vous pouvez enlever des indications, vous savez d’avance qu’il jouera avec cela et qui comblera ces blancs. Sur le plateau, on ne se parle jamais. Il comprend automatiquement les choses.

Et vous connaissiez Kirsten Dunst ?

Jeff Nichols : Je l’ai rencontré par des amis. Elle m’a dit qu’elle était une grande fan de Take Shelter. J’avais besoin de quelqu’un qui soit fort et déterminé pour incarner le personnage qu’elle joue. Dans la vie, c’est quelqu’un qui a une personnalité forte et claire. Je savais que je pouvais compter sur elle. Elle n’a pas beaucoup de dialogues, elle ne porte pas de maquillage etc… Mais cela dit, elle parvient à se faire voir, on sent une vraie personne à l’écran.MIDNIGHT SPECIAL

L’enfant est impressionnant aussi. Comment l’avez-vous trouvé ?

Jeff Nichols : D’une manière très différente de l’enfant qui jouait dans Mud. C’est un enfant qui a déjà beaucoup tourné au cinéma et c’est un agent qui m’avait envoyé son dossier. La plupart des enfants acteurs sont programmés et croient savoir ce qu’il faut faire d’emblée. Avec Jaeden Lieberher, c’était complètement différent. J’ai eu l’impression de raconter un enfant normal, qui avait conscience de sa juste place dans le monde. J’avais besoin de ça, que cet enfant devienne à un moment du film, plus adulte que les adultes.

Vous avez un vrai don pour diriger des enfants. On l’a vu avec Take Shelter, Mud et ici Midnight Special.

Jeff Nichols : Si je pouvais me lancer des fleurs, je dirai que je sais bien écrire pour des enfants parce que quand ils arrivent sur le plateau, ils sont souvent plus faciles que d’habitude. Il y a quelque-chose de merveilleux avec les enfants, c’est que quand ils arrivent sur un plateau où ils se sentent bien, ils ne jouent pas la comédie, ils « sont » naturellement, de façon très directe. C’est exactement ce que les acteurs adultes essaient de rechercher. Ils essaient d’abolir les frontières entre eux et leurs personnages et les enfants peuvent avoir ça naturellement. Si vous écrivez de façon sincère ce qu’il se passe dans la tête d’un enfant, les enfants-acteurs arrivent à le jouer facilement.

Concernant le personnage d’Adam Driver, avez-vous écrit le rôle pour lui ?

Jeff Nichols : Ce sera bientôt l’un des plus célèbres acteurs au monde. Je ne dis pas ça à cause de Star Wars. C’est un grand acteur et je suis impatient de le voir à l’avenir. Je ne savais pas qui il était quand je l’ai engagé. La première fois qu’il est arrivé sur le tournage, j’étais avec Sam Shepard et on l’a vu arriver. Il marchait de manière très particulière et Sam m’a dit qu’il était bizarre ce type. En fait, non, il était juste en train de construire son personnage.

Joel Edgerton n’a pas le poids de la figure paternelle à défendre et pourtant, il dégage quelque-chose de très fort dans l’histoire.

Jeff Nichols : C’est intéressant car pour moi, Michael Shannon incarne le personnage principal du film mais pas le héros. Pour moi, le personnage de Joel représente davantage le public, vous et moi, car c’est quelqu’un de pragmatique, et c’est lui qui doit réaliser et comprendre tout ce qu’il se passe. Plus il s’éloigne de l’action, plus c’est lui qui apporte le point de vue pragmatique. Et dès qu’il est témoin de quelque-chose de surnaturel, il revient au centre de l’action. Et l’histoire l’amène à aller à l’encontre de ce qu’il croit. J’aime beaucoup ce personnage.midnight_special_nichols

Comment ça a été pour vous de gérer la SF et les effets spéciaux ?

Jeff Nichols : Je n’ai jamais eu peur des genres cinématographiques. Les gens en parlent parfois comme si c’était un gros mot. Les genres sont comme des archétypes dans la narration, on gravite autour d’eux. Le genre permet de communiquer très vite avec le public et si je commence une histoire dans un genre, ça me permet de vite communiquer des choses au public et de mieux m’en échapper finalement car les informations ont été communiquées. Les gens aiment bien le genre car ils savent où ils sont. Bien sûr, un genre permet aussi d’identifier plus facilement un projet et c’est plus pratique pour trouver des financements. Ils savent ce qu’ils financent. « Je finance un film de SF de Jeff Nichols ». Bon après, ils découvrent le film… (rires)

Vous n’hésitez pas à montrer une Amérique pas forcément jolie, des motels, des stations-service, des routes… Et pourtant, vous arrivez à montrer des choses belles. Vous travaillez beaucoup vos repérages ?

Jeff Nichols : En fait, mon but était de faire un spot publicitaire pour venir voyager aux États-Unis (rires) ! Non, je voulais que ce soit un portrait réaliste. Je suis toujours très précis sur ces choses là, dès l’écriture en fait. Quand j’écris, dans ma tête, les personnages se comportent tellement clairement dans leurs décors, que quand je dois trouver les lieux réels, tout doit être exactement comme je l’ai imaginé. Une salle de bain ne doit pas être dans l’autre sens ou quoi. Par exemple, la première scène que nous avons tournée, c’est la scène où les personnages sortent du premier motel pour aller rejoindre la voiture. Ils nous a fallu trois heures de voiture pour aller au motel que j’avais choisi. Alors qu’on ne filmait qu’une sortie de motel. Mon producteur pensait que j’étais dingue. D’autant que le motel en question n’était pas glamour du tout. Mais j’avais besoin que ce soit tel motel, telle porte, tel parking. Et surtout, un parking proche de l’autoroute pour qu’on la voie en fond.MIDNIGHT SPECIAL

Pourriez-vous nous dire à partir de quels éléments réels vous avez élaboré toute la partie avec la secte que dirige Sam Shepard ? Parce qu’en la découvrant, on pense à plusieurs choses comme Jim Jones ou les méthodes de la secte du Temple Solaire, voire de la scientologie…

Jeff Nichols : Quand je travaillais sur le film, c’était au moment du procès de Warren Jeff au Texas. C’est une branche des Mormons. Il avait regroupé des gens qu’il avait amenés dans le désert au Texas pour bâtir une communauté. Il y avait un code vestimentaire très strict et lui se présentait comme un fils direct de Dieu. Et accessoirement, il couchait avec des fillettes de douze ans. Un type horrible. Il y a eu un article paru à cette époque là, qui expliquait que pour leurs raids, le FBI devait étudier de près la façon d’entrer dans ces communautés. C’était après la tuerie de Waco et il avait fallu que le FBI imagine une façon d’entrer rapidement, de faire une intervention très rapide, dans ces communautés fermées. Ils avaient trouvé une méthode qui consistait à consulter le shérif du coin, qui connaissait les lieux avant l’emménagement de ces communautés, pour repérer la façon dont il allait intervenir. Il n’était pas tant questions de faire exploser des portes et de fenêtres mais d’affréter des bus de ramassage scolaire pour très vite, disloquer les groupes, séparer les gens afin qu’ils soient perdus et ne puissent pas s’organiser ou réagir.

ATTENTION – RISQUES DE SPOILERS

Sur Rencontre du Troisième Type, Spielberg s’était posé un peu la même question que vous. Que va t-on montrer à la fin du film, comment va t-on le montrer, pour ne surtout pas gâcher la montée en puissance du film ?

Jeff Nichols : La fin du film a été toujours très claire dès le début. C’est comme pour Take Shelter, j’avais la fin en tête dès le début. A aucun moment, j’ai réfléchi à autre chose pour des histoires de budget ou autre. Je comprends qu’on aime ou pas la fin. Le film montre tellement peu de choses, que je trouvais que le public méritait cette fin. Il fallait lui donner quelque-chose, même si c’est dangereux.

Cela dit, comme Take Shelter, vous montrez des choses à la fin mais sans donner toutes les réponses. Il reste pas mal d’ambiguïté au final.

Jeff Nichols : Bien sûr. Je ne pouvais pas aller trop dans la direction de ces extra-terrestres car j’aurai cassé un équilibre. On peut se douter qu’ils sont bienveillants mais c’est tout. Et bien sûr, comme je suis américain et que je travaille avec un studio, on a fait des projections test. Et les gens disaient qu’ils voulaient en savoir plus mais je reste content du résultat.

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MIDNIGHT SPECIAL – LE 16 MARS AU CINÉMA

Propos recueillis et retranscris par Nicolas Rieux pour Mondociné

Merci à Jeff Nichols, Warner Bros et Philippe Rouyer.

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