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LE VISITEUR DU FUTUR de François Descraques : la critique du film

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Nom : Le Visiteur du Futur
Père : François Descraques
Date de naissance : 2021
Majorité : 07 septembre 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h42 / Poids : NC
Genre : SF, Comédie

Livret de Famille : Florent DorinArnaud DucretEnya Baroux

Signes particuliers : Pour les fans de la web-série.

Synopsis : 2555. Dans un futur dévasté, l’apocalypse menace la Terre. Le dernier espoir repose sur un homme capable de voyager dans le temps. Sa mission : retourner dans le passé et changer le cours des événements. Mais la Brigade Temporelle, une police du temps, le traque. Débute alors une course contre la montre pour le Visiteur du Futur…

L’AUTRE TERMINATOR

NOTRE AVIS SUR LE VISITEUR DU FUTUR

Au départ il était une fois une web-série très très très fauchée créée par François Descraques et balancée sur la toile en 2009. L’histoire d’un mec sans histoire qui voit débarquer dans sa vie un homme venant soi-disant du futur pour empêcher la fin du monde. Mais attention, on ne parle pas vraiment d’un truc à la Terminator, plus d’une blague SF revendiquant un humour joyeusement débile et une débrouillardise de chaque seconde. Au fil des saisons, la web-série est passée de très très très fauchée à juste fauchée tout court, contrebalançant son manque de moyens flagrant par un ton et des idées. Néanmoins, l’affaire est quand même devenue un petit phénomène au point que la dernière saison a été diffusée sur France 4 et que la web-série, qui compte un vrai socle de fans, cumule au total plus de 40 millions de visionnages sur internet. De quoi donner des envies d’aller plus loin. Plus loin, c’est maintenant et un long-métrage pour le cinéma écrit et réalisé par le même Francois  Descraques avec le concours de ses comédiens de toujours auxquels s’ajoutent Enya Baroux (fille d’Olivier) et Arnaud Ducret. Pour les néophytes, l’histoire reprend les bases de la série à savoir l’histoire d’une jeune femme et de son paternel politicien, qui voient débouler du futur un homme soucieux de sauver la planète de l’extinction. Et ils ont leur rôle à jouer.

Où situer le curseur qualitatif de ce Visiteur du Futur ? Tout dépend d’où l’on se place pour l’observer. La base de la perspective en somme. Premier (et principal) élément, selon si le regard du spectateur est passé par le prisme de la web-série originale ou non. Et auquel cas, autant prévenir, ledit spectateur aura un aperçu totalement différent. Pour les néophytes, tomber sur Le Visiteur du Futur c’est comme parachuter un jeune cadre parisien du 16ème arrondissement à Palabek (pour ceux qui se demandent, c’est une petite ville paumée au nord de l’Ouganda) ou voyager dans le passé pour montrer La Soupe aux Choux à Pasolini afin d’avoir son avis. Si François Descraques a bien fait les choses pour rendre son long-métrage parfaitement intelligible pour tous ceux qui n’auraient jamais entendu parler de sa série, reste que l’univers, l’humour et la confection de bric et de broc de la chose ne va pas « passer crème » comme on dit. Un peu comme si l’on collait devant Kaamelott un cinéphile japonais ayant découvert le cinéma français avec Rohmer. Le néophyte n’y verra qu’un ofni franchement débile là où en revanche, du côté des connaisseurs, c’est du tout cuit tant le film colle bien à ce qu’ils maîtrisent et ont pu aimer. Tout le problème, le défi et l’enjeu d’un pari sacrément osé. Le Visiteur du Futur pouvait-il sauter le pas de l’écran d’ordi à la toile de cinéma ?

Même si le film respecte totalement l’univers de la web-série dont il est tiré avec juste des moyens de production nettement plus costauds, il n’empêche que l’on s’interroge sur les possibilités d’une tentative en tant qu’œuvre détachée du matériau original s’adressant à un plus large public. Le film de François Descraques assume complètement sa filiation, son faux amateurisme, son exagération permanente, son humour volontairement « idiot » nourri à l’esprit Kaamelott, Palmashow et plus généralement YouTube 2.0. En somme, tout ce qui avait fait le sel de la web-série… mais qui risque bien de laisser au portillon les nouveaux venus, lesquels pourront se voir consternés par la bêtise du comique de la chose. Et si le film avait un peu tordu le cou aux fondamentaux pour parer à cet état de fait ? Certes, il aurait moins respecté les fans mais il aurait pu s’ouvrir à ce nouveau public souhaité. Car on ne va pas se mentir, en termes de production et de distribution, l’adaptation du Visiteur du Futur ne peut se contenter de s’adresser qu’aux fans. La série n’est pas assez culte pour ça. (on entend d’ici les amateurs brandissant le chiffre des millions de vues… désolé les gars, mais non, la série reste une œuvre de niche). Que faire alors ? C’est tout le problème, il n’y a pas vraiment de solution miracle, ce qui tendrait à dire que cette adaptation n’était peut-être pas une si bonne idée que ça.

Si François Descraques avait opté pour un ton un poil plus adulte, avec un humour certes décalé mais moins juvénile, peut-être que le film aurait gagné quelques galons pour s’imposer comme une vraie bonne comédie SF réussie. Mais en l’état, Le Visiteur du Futur est plombé d’une part par ses saynètes comiques trop proches de la réalité Youtube, et d’autre part par sa direction d’acteurs. Atrocement mal joué, comme si l’on avait ressuscité les heures AB Productions à la sauce moderne, le film semble assumer ce choix du nanardesque total et c’est presque dommage car il ne colle pas vraiment à une direction artistique au contraire plutôt ambitieuse, voire pas mal pour un petit moteur à 4 millions d’euros (chose ridicule pour une œuvre de science-fiction). Car en revanche, on ne pourra que saluer le visuel. Côté effets spéciaux, Le Visiteur du Futur a de la gueule et de bonnes idées.

 

 

Par David Huxley

3 thoughts on “LE VISITEUR DU FUTUR de François Descraques : la critique du film

  1. À mon humble avis, c’est juste affligeant : scénario indigent et bourré de trous, décors, costumes etc. qui rappellent juste quantité de séries B à Z, personnages mollassons, majorité des acteurs inexpressifs… On parle de comédie ou de parodie, mais c’est drôle à quel moment ? On devine les 3/4 des choses bien avant qu’elles se produisent…
    La seule bonne idée est celle de l’action finale de la fifille à son papa, malheureusement un peu gâchée par un happy end ridicule qui ôte toute importance à cet acte… Quand on a plus de 8 ou 9 ans, c’est difficile à apprécier.

    Pour couper court à des critiques a priori, je suis fan de Science-e cinéma…

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