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RACE FOR GLORY : AUDI VS LANCIA de Stefano Mordini : la critique du film

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Nom : Race for Glory: Audi vs. Lancia
Père : Stefano Mordini
Date de naissance : 07 février 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : Italie, Angleterre
Taille : 1h48 / Poids : NC
Genre : Drame, Biopic, Sport

Livret de Famille : Riccardo ScamarcioDaniel BrühlVolker Bruch

Signes particuliers : Un sous Le Mans 66

Synopsis : 1983, la rivalité est à son paroxysme, entre l’écurie italienne Lancia, dirigée par le charismatique Cesare Fiorio et la puissante équipe allemande Audi, dirigée par le redoutable Roland Gumpert. Mais, c’est sur le terrain, pilotées respectivement par Walter Röhrl et Hannu Mikkola, que leurs voitures : la Lancia Rally 037 et l’Audi Quattro, les départageront durant un championnat du monde des rallyes devenu légendaire.

UN LEGENDAIRE AFFRONTEMENT AUTOMOBILE

NOTRE AVIS SUR RACE FOR GLORY : AUDI vs LANCIA

Pari compliqué de se lancer à raconter l’un des duels mythique du rallye automobile. Déjà parce que le rallye de route n’a jamais eu le potentiel cinématographique de la Formule 1 par exemple. A plus forte raison quand on raconte une histoire spécifique qui évacue les plus belles images que la télé ait pu nous offrir (les rallyes sur neige dans les années 80, quel bonheur !). Direction 1983 à l’époque du légendaire Groupe B, compétition réunissant des voitures aussi surpuissantes que craintes pour leur dangerosité. Audi régnait alors en maître grâce à son pouvoir financier (Volkswagen était derrière) et surtout grâce à son Audi Quattro équipée de la révolution 4 roues motrices. Au départ de la saison, Lancia décide de challenger le roi du monde pour retrouver son prestige d’antan avec sa Lancia 037, certes moins tonique (car old school avec ses 2 roues motrices) mais en revanche bien plus légère. Cesare Fiori, patron de Lancia, va miser sur une stratégie étonnante et audacieuse pour tenter de battre son grand favori de rival. C’est dans un combat d’écuries plus que de pilotes que va tenter de nous plonger l’italien Stefano Mordini, avec comme figures de proues pour incarner cette lutte de coqs, l’italien Riccardo Scamarcio d’un côté et l’allemand Daniel Brühl de l’autre.
Race for Glory : Audi vs Lancia peine à s’extraire de son sujet très ciblé visant une niche de connaisseurs pour s’embraser en tant qu’épopée spectaculaire. Tout le contraire d’un Rush par exemple, sur lequel Ron Howard avait su dépasser son sujet pour s’adresser à un public au-delà des amateurs de Formule 1. À l’inverse, Race for Glory n’a pas les armes pour reproduire l’opération séduction. Le film évolue dans un entre-deux qui ne le sert jamais. Il est à la fois trop « technique » et anglé pour les néophytes et insuffisamment juste pour les initiés. Car comme l’explique un carton de fin, Race for Glory est une fiction libre qui ne colle pas vraiment à la réalité des faits narrés. Et ça malheureusement, on n’a pas attendu le générique final pour s’en rendre compte entre faits imaginaires, personnages inventés ou évènements temporellement déplacés (exemple l’accident fictif à mi-parcours renvoyant à celui de Henri Toivonen survenu 3 ans plus tard sur un autre modèle Lancia).

Reste le spectacle des courses et cette ode au légendaire Groupe B disparu depuis belle lurette en raison de la dangerosité de ses fantastiques bolides (de la Lancia delta à l’Audi Quattro en passant par l’Alpine A110, la Ferrari GTO, la Peugeot 205 Turbo 16 ou encore la Ford Escort – que de souvenirs).

En voulant raconter l’histoire d’un affrontement mythique de l’histoire du rallye automobile, Race for Glory ambitionnait de reproduire l’intensité et le suspens haletant d’un Ford vs Ferrari. Sauf que rien n’est en capacité de se mesurer au film de James Mangold pour ne citer que lui. Ni l’aspect humain au milieu du fracas des moteurs, ni le rendu cinégénique des courses qui pèche cruellement dans le pouvoir d’immersion, ni la dramaturgie qui manque autant d’épaisseur que de passion. Si le film de Stefano Mordini n’est pas désagréable en tant que simple distraction de l’instant aux moyens réduits, il est malheureusement trop oubliable. Les profanes y verront peu d’intérêt quand les autres seront frustrés par ses manquements de très « libre adaptation » ne restituant que petitement les émotions du rallye à sa période la plus belle.

 

Par Nicolas Rieux

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