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THE OUTRUN de Nora Fingscheidt : la critique du film

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Spectateurs

Nom : The Outrun
Mère : Nora Fingscheidt
Date de naissance : 02 octobre 2024
Type : sortie en salles
Nationalité : Angleterre, Allemagne
Taille : 1h58 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Saoirse Ronan, Paapa Essiedu, Stephen Dillane

Signes particuliers : Un film très beau mais pas facile en prendre en main.

Synopsis : Rona, bientôt la trentaine, brûle sa vie dans les excès et se perd dans les nuits londoniennes. Après l’échec de son couple et pour faire face à ses addictions, elle trouve refuge dans les Orcades, ces îles du nord de l’Écosse où elle a grandi. Au contact de sa famille et des habitants de l’archipel, les souvenirs d’enfance reviennent et se mêlent, jusqu’à s’y confondre, avec ceux de ses virées urbaines. C’est là, dans cette nature sauvage qui la traverse, qu’elle trouvera un nouveau souffle, fragile mais chaque jour plus puissant.

 

SAOIRSE RONAN COMBAT L’ADDICTION

NOTRE AVIS SUR THE OUTRUN

Il y a des films que l’on qualifie de clivants. Une manière élégante de dire que « ça passe ou ça casse » selon les spectateurs. The Outrun est de ceux-là avec son postulat cinématographique assez audacieux. Pour dresser le portrait d’une jeune femme qui, en brûlant la vie par les deux bouts, s’est abîmée dans l’alcoolisme et la fête, la réalisatrice Nora Fingscheidt (le bouleversant Benni) a opté pour une méthodologie de montage pour le moins complexe. Quand Rona (Saoirse Ronan) a décidé de se reprendre en mains, elle a pris la fuite sur ses îles écossaises natales. Là-bas, elle lutte chaque jour pour ne pas re-sombrer, pour rester sobre. Afin d’illustrer la cacophonie qui agite son esprit, à quel point elle est paumée et la manière dont elle brille quand elle chute, Nora Fingscheidt a fait le pari artistique d’user d’un montage totalement déstructuré multipliant constamment les va-et-vient temporels entre passé(s) et présent. C’est aux couleurs changeants des cheveux de son héroïne (bleus, rouges ou blonds) que l’on finit par se repérer dans les périodes. Pas simple pour ne pas dire fastidieux. Car si la démarche n’est pas inintéressante voire audacieusement brillante, elle peut se montrer aussi parfois lassante sur la durée d’un film qui, mine de rien, tutoie les deux heures.
Par moment, The Outrun paye l’intelligence de son pari. Tantôt il fascine, aidé par les superbes images de la cinéaste et la prestation de très haut vol de Saoirse Ronan, tantôt il perd notre attention dans le flot incessant de son mouvement narratif. En reste néanmoins une expérience assez viscérale et un film fort sur les excès, la fuite dans l’alcoolisme et l’extrême difficulté pour s’en sortir. Sinon, on ne manquera pas de souligner que Nora Fingscheidt nous pond l’une des plus belles scènes de fin à voir cette année au cinéma.

 

 

Par Nicolas Rieux

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