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JOHN CARTER (critique)

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Carte d’identité :
Nom : John Carter
Parents : Andrew Stanton
Livret de famille : Taylor Kitsch, Lynn Collins, Samantha Morton, Willem Dafoe, Dominic West, Mark Strong, Thomas Haden Church, Ciàran Hinds, James Purefoy, Polly Walker, bryan Cranston, Daryl Sabara, Don Stark…
Date de naissance : 2012
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 2h20 – 250 millions $

Signes particuliers (+) : Spectaculaire et épique. Essaie de faire revivre les grandes épopées de divertissement à la Star wars

Signes particuliers (-) : Tiède. Une soupe décérébrée confuse manquant de rigueur. Des allures de gros nanar kitsch. Visuellement insuffisant et bordélique.

 

JOHN CARTOON

Résumé : John Carter, vétéran de la Guerre de Sécession, est aujourd’hui chercheur d’or. En découvrant une étrange caverne, il se retrouve mystérieusement projeté sur… Mars. Il débarque dans une planète ravagée par la guerre civile et par attirance pour une belle princesse, il va devoir s’engager…

Après récemment Brad Bird pour Mission Impossible 4, c’est au tour d’un autre géant du film d’animation de délaissait son genre de prédilection pour tenter l’aventure du long-métrage live à gros budget. Sous la bannière Disney, Andrew Stanton (Nemo, Wall-E, 1001 Pattes) se lance dans ce qui pourrait potentiellement devenir une nouvelle grande saga épique à succès : John Carter. Adaptée des romans d’Egard Rice Burroughs (la saga du Cycle de Mars totalisant onze écrits), John Carter se focalise sur le premier volume de ces aventures extraordinaires mêlant science-fiction et heroic-fantasy où comment tout a commencé, comment le héros John carter s’est retrouvé sur la planète Mars ou Barsoom dans le récit.

Avec John Carter, méga-blockbuster au budget pharaonique de 250 millions de dollars, le cinéaste Andrew Stanton tente de renouer avec la flamme des grandes aventures épiques à la Star Wars, s’échelonnant sur plusieurs chapitres en créant et posant un univers imaginaire nouveau et riche tendant vers l’évasion pour des aventures loin de notre triste monde quotidien. Les similitudes avec la saga culte de George Lucas sont légions et il n’est pas faux de dire que John Carter s’en inspire bien que de toute manière, les deux sont issues du même matériau puisque les romands de base de Burroughs auront considérablement inspirée la saga Star Wars, notamment au niveau des décors et des visuels des planètes mais aussi de l’esprit et du ton général. Si les deux ont donc un lien indéfectible, Andrew Stanton ne se prive pas cependant pour reprendre quelques éléments à Star Wars. Mais qu’importe, la finalité était le plus important et l’objectif était surtout de parvenir à raviver cette flamme éteinte de ces fresques merveilleuses et spectaculaires, plombées par des années de franchises à la noix entre Harry Potter ou Narnia.

L’odyssée de John Carter nous emmène donc vers la planète Mars (ou Barsoom). Le jeune homme, campé par l’excellent (enfin, d’ordinaire) Taylor Kitsch, qui ici peine à convaincre, se retrouve mystérieusement, après être entré en contact avec un talisman étrange, propulsé dans cet autre monde bien différent du sien. Mars, où règne une guerre sans merci entre la citée Hélium tentant de se défendre des velléités hégémoniques de celle de Zodanga, dirigée par l’impitoyable Sab Than. Monde différent, créatures pittoresques, vaisseaux incroyables, princesse exotique, tribus guerrières, domination et lutte pour la liberté, batailles épiques, autant d’ingrédients qui vont participer de cette épopée exaltante où notre héro va devoir se mouvoir en sauveur salutaire pour les beaux yeux d’une femme aussi attirante qu’elle a du caractère. Andrew Stanton met en images l’univers visuel foisonnant décrit par Burroughs avec enthousiasme et passion. Le cinéaste semble se faire plaisir et veut nous régaler d’un récit d’aventures intenses et spectaculaires naviguant entre les genres et mêlant emprunts et volonté de créer quelque chose de nouveau avec souffle et démesure ambitieuse. Comme une nouvelle aventure qui démarrerait pour écrire un nouveau chapitre à l’histoire du cinéma et à laquelle participent, outre le metteur en scène, un impressionnant casting alternant ancienne et nouvelle génération. Aux anciens Mark Strong, Willem Dafoe, Thomas Haden Church, James Purefoy ou Ciaràn Hinds  répondent Taylor Kitsch (Friday Night Lights) ou la belle aux yeux bleus Lynn Collins.

Mais si George Lucas en son temps était un redoutable malin ayant construit une saga forte dont la modernité lui a permis de traverser les décennies et de s’installer comme l’une des fresques les plus cultes qui soit, Andrew Stanton peine à faire de même et à nous emporter loin de notre fauteuil. La faute d’abord à un récit un peu trop confus et redondant souffrant d’un manque d’émotion fatal. Mais également à un film qui finalement manque d’âme, un peu trop désincarné même si l’on perçoit la volonté de bien faire du metteur en scène. Peut-être un peu trop bâclé dans sa préparation, ce qui paraît étonnant au vu de l’ampleur de l’entreprise, John Carter manque de singularité et d’inventivité et sonne un peu trop par moments, comme un énième blockbuster aux airs de déjà-vu, ayant peut-être le tort, à sa décharge, de passer après d’autres qui lui étaient bien supérieurs (Star Wars certes, mais aussi Avatar). Si la démesure des effets spéciaux grandiloquents et la narration valorisant la bravoure et la mécanique des grands films d’aventures, peuvent épater par moments tel un gamin au milieu de magasin de jouets, le film ne peut se défaire d’un petit côté kitsch (sans jeu de mot facile) curieux à la vue des sommes astronomiques englouties et se révèle un peu trop bordélique sans jamais parvenir à canaliser correctement sa folie et son intense volonté de spectacle porté aux nues. Et au final, le spectateur d’être noyé dans un film confus, parfois bancal, partant dans tous les sens, et manquant paradoxalement de rigueur là où à d’autres moments il manque au contraire de folie et d’inventivité créative.

Cette adaptation spectaculaire des romans de Burroughs (en 3D bien sûr) n’est pas la réussite annoncée ou espérée pas plus qu’il n’est une purge colossale. Film tiède laissant une impression de déception tout en ayant fait passer un honnête moment divertissant (quoiqu’un poil trop long) John Carter se révèle frustrant. Les intentions sont là, l’esprit rôde pas bien loin mais il manque encore un petit quelque chose pour faire de cette nouvelle saga, un monument moderne offrant peut-être un nouveau Star Wars à une nouvelle génération. Néanmoins, on ne peut qu’attendre la suite (en croisant les doigts pour qu’elle voit le jour, conditionnée à la réussite commerciale de ce premier opus) car le potentiel des livres de Burroughs est énorme et que ce premier exercice a quand même un petit quelque chose donnant envie d’en avoir davantage, en espérant que la qualité montera crescendo. Un brin décevant, ce John Carter a quand même un peu de magie et attise l’envie d’en voir plus pour être vraiment convaincu.

Bande-annonce :

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