UNE POINTE D’AMOUR de Maël Piriou : la critique du film

Après avoir barboté dans le monde du cinéma sur des postes allant de coscénariste à réalisateur de making of, Maël Piriou saute le pas et signe son premier long métrage. Réunissant Julia Piaton, Quentin Dolmaire et Grégory Gadebois, Une pointe d’amour est une comédie mélangeant road movie et handicap. Avocate de métier, Mélanie embarque son meilleur ami Benjamin et un repris de justice dont elle s’occupe, dans un voyage vers l’Espagne. Elle et Benjamin sont en fauteuils roulants et Mélanie n’a qu’une idée en tête, découvrir les sensations de l’amour. Pour cela, elle décide de se rendre dans une maison close ibérique ou l’on s’occupe notamment des personnes en situation de handicap.

L’idée d’Une pointe d’amour n’est pas sans rappeler Mission Paradis, chouette feel good movie sorti chez nous il y a quatre ans dans un relatif anonymat. Dommage car la modeste comédie américaine de Richard Wong était assurément l’un des meilleurs moyens de commencer l’été 2021. On n’en dira pas autant du film de Maël Piriou qui, sans être honteux, est en revanche très oubliable. Le cinéaste signe une comédie fonctionnelle qui fait son job sans jamais dépasser sa fonction. C’est un peu le souci, cette incapacité à transcender un scénario très écrit et artificiel, rempli de prétextes et tenu par de grosses ficelles. Une pointe d’amour n’est jamais très imaginatif, jamais très inspiré dans l’humour, jamais très subtil dans son propos qui enfonce des portes grandes ouvertes sur le regard accordé au handicap. Bref, rien n’est de nature à vraiment surprendre. En subsiste néanmoins une petite comédie du dimanche soir pas désagréable à regarder et plutôt bien interprétée (surtout par Grégory Gadebois), qui assure quelques légers sourires et moments d’émotion. Mais comme trop de films de son acabit, ça manque cruellement de cinéma et ça sonne comme un téléfilm.