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LES MAUDITES de Pedro Martín-Calero : la critique du film

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Spectateurs

Nom : El llanto
Père : Pedro Martin-Calero
Date de naissance : 21 mai 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : Espagne
Taille : 1h30 / Poids : NC
Genre : Horreur, Epouvante

Livret de Famille : Ester ExpósitoMathilde OllivierMalena Villa

Signes particuliers : Un bon film d’épouvante.

Synopsis : Quelque chose hante Andrea, mais personne, pas même elle, ne peut le voir à l’œil nu. Il y a vingt ans, à dix mille kilomètres de là, la même présence terrorisait Marie. Camila est la seule à pouvoir comprendre ce qui leur arrive, mais personne ne la croit. Face à cette menace oppressante, toutes trois entendent le même son écrasant : un cri.

MALEDICTION TRANSMISSIBLE

NOTRE AVIS SUR LES MAUDITES

Les amoureux de cinéma de genre le reconnaîtront volontiers, il est plus facile de s’enfiler des pelletées de films peu convaincants voire carrément minables que de dégoter un bon film d’horreur un brin surprenant. Probablement le genre le plus exploité qui soit, le cinéma horrifique est aussi celui qui demande le plus d’efforts pour dénicher la petite perle qui s’extirpera du flot constant de séries B pourries ou de fadasseries ultra-formatées. Alors quand on croise une péloche fréquentable, il est important de propager l’annonce pour faire croquer les copains. Les Maudites est de ces films de genre hautement recommandables. Auteur de court-métrages ou du clip de Secrets de The Weeknd, l’espagnol Pedro Martín-Calero s’essaie au long métrage avec succès. Avec Les Maudites, il imagine un triptyque d’histoires entreliées où trois femmes sont victimes d’une même terreur, un entité maléfique invisible à l’œil nu, seulement perceptible à travers l’objectif d’un écran.
Le plus difficile quand on entreprend un film d’épouvante, c’est de réussir à imposer son univers et l’atmosphère horrifique qui le sous-tend. Avec Les Maudites, Pedro Martín-Calero coche avec brio toutes les cases, signant un thriller psychologique envoûtant ponctué d’envolées horrifiques tétanisantes. Le ton est donné dès une scène d’introduction sous les stroboscopes d’une boîte de nuit dont la charge de terreur impressionnante restera à coup sûr gravée dans les mémoires de cinéphile. Derrière, Pedro Martín-Calero convoque autant Polanski que It Follows. Lui cite plus volontiers David Lynch comme référence papale. Mais qu’importe les inspirations, on retient surtout que le jeune cinéaste ibérique signe un film très réussi où s’entremêlent persécutions féminines, vacillements psychologiques et intenses scènes graphiques très maîtrisées.
Entre le roller coaster d’épouvante et le film d’auteur dramatique, Les Maudites n’est pas de ces films cherchant la sur-efficacité permanente, le rythme effréné ou les effets horrifiques à la pelle. Pedro Martín-Calero tente de construire un piège, une sorte de cathédrale dramatique dans laquelle le spectateur est happé pour mieux être dévoré par quelques séquences chocs aussi rares qu’inattendues. Si le film passe un peu à côté d’un propos qu’il aurait pu mieux embrasser (les violences faites aux femmes), il ne passe en revanche pas à côté de son pouvoir inquiétant inscrit dans les gènes de ses histoires captivantes et toutes très différentes les unes des autres. Sur le fond, Les Maudites n’invente rien avec son histoire de malédiction transmissible. Mais sur la forme, sans être d’une folle originalité formelle, le film de Pedro Martín-Calero brille par sa construction intelligente, par son atmosphère morbide et macabre, par son écriture vissée sur des personnages auxquels on s’accroche pour mieux trembler à leur côté. Et Les Maudites de déployer une forme de fascination mystérieuse. Certains n’aimeront pas le parti pris de l’énigmatique mais ce choix osé est en parfaite adéquation avec le cheminement narratif d’un film insaisissable mais saisissant.

 

 Par Nicolas Rieux

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