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BALLERINA de Len Wiseman : la critique du film

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Nom : Ballerina
Père : Len Wiseman
Date de naissance : 04 juin 2025
Type : sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 2h05 / Poids : 80 M$
Genre : Action

Livret de Famille : Ana de ArmasKeanu ReevesIan McShane, Norman Reedus, Lance Reddick, Anjelica Huston…

Signes particuliers : Très décevant.

Synopsis : Se déroulant pendant John Wick : Parabellum, Ballerina suit la vengeance implacable d’Eve Macarro la nouvelle tueuse de l’organisation Ruska Roma.

JOHN WICK AU FEMININ

NOTRE AVIS SUR BALLERINA

Et si John Wick avait été une femme ? A l’ère d’une volonté de rééquilibrage des représentations et du féminisme vent debout contre le patriarcat séculaire, de en plus en plus de projets féminisent des concepts masculins et le tour du badass John Wick est arrivé.. Nouveau spin-off dérivé de l’univers des tueurs à gage où se débat Keanu Reeves depuis dix ans (après la série Continental), Ballerina jette son dévolu sur une jeune tueuse de l’organisation Ruska Roma, que John Wick croise dans Parabellum. L’action de Ballerina se déroule d’ailleurs parallèlement à Parabellum, ce qui ne manque pas d’interroger quand à la cohérence temporelle de cette jonction narrative plus que suspecte. A l’écran, c’est la follement sexy et talentueuse Ana de Armas qui joue les femmes fortes devant la caméra de… Len Wiseman (sic). Le réalisateur des Underworld reprend le fauteuil de Chad Stahelski et pas sûr que ce soit la meilleure des nouvelles tant son talent fait encore l’objet de fouilles archéologiques alors que la franchise John Wick s’est souvent illustrée par son formalisme opérant en soutien de l’action pour créer des séquences voulues mémorables.

Orpheline depuis l’assassinat de son père, Eve Macarro est récupérée par la Ruska Roma. L’organisation va la former pour devenir une tueuse à gage impitoyable. Mais sa soif de vengeance va contrer son destin. Un jour, Eve désobéit et part en guerre contre ceux qui ont tué son paternel…
L’idée était de reprendre les fondamentaux de John Wick et de refaire tout pareil mais conjugué au féminin. Mais comme souvent, entre l’idée et l’exécution, il y a un gap. Et celui séparant Ballerina de la franchise John Wick est assez colossal car plein de petites choses ne vont pas. En premier lieu, parce que Ballerina est film d’action normal là où ses modèles avaient une dimension extraordinaire. Plusieurs éléments expliquent cela. D’abord, le non-talent bien connu de Len Wiseman qui ne parvient jamais à sublimer ses scènes d’action. Pour dire, on sort toujours d’un John Wick avec en tête un petit lot de scènes dont on sait instantanément qu’elles resteront cultes à échelle de la franchise. Sur Ballerina, mis à part 2-3 images (plus que des scènes entières), rien n’imprime vraiment la rétine. Aucune scène ne parvient à avoir l’énormité fracassante des grands moments de la saga nourricière. Autre explication, on a souvent eu la sensation que dans John Wick, on trouvait un lieu plein de possibles et on imaginait la scène d’action démentielle qui allait l’habiter. Sur Ballerina, c’est l’impression du contraire. Une scène d’action est imaginée et on cherche un lieu correspondant. Ce qui participe à rendre tout plus petit, plus commun, moins impactant. Le mot est lâché. Ballerina ne donne jamais la sensation de pouvoir atteindre la folie furieuse de John Wick. Le film paraît soumis à son modèle, conscient de son incapacité à pouvoir l’égaler, ou du moins il semble trop le croire par avance. Cette absence d’ambitions donne au final un résultat moins endiablé. Ballerina est un film d’action standard, une énième pâle copie de John Wick comme on en voit beaucoup trop ces temps-ci, sans la fureur, sans le génie déchaîné, sans la virtuosité dingue. Et il en devient presque ennuyeux. C’est l’autre gros problème majeur. Ballerina fait l’effet d’un catalogue de scènes d’action qui s’enchaînent en se ressemblant toutes, abandonnant le film dans un mono-rythme sans saveur ni pic d’intensité.
Repoussé d’un an (le film devait sortir à l’été 2024), Ballerina aurait subi des projections si catastrophiques que le producteur Chad Stahelski s’est vu contraint de mettre les mains dans le cambouis pour rattraper le coup entre réécritures, reshoots et remontage. Objectif, sauver le film du naufrage. Si le résultat n’est pas une débâcle XXL, Ballerina périra sûrement dans les mémoires. La mise en scène impersonnelle de Wiseman plante les premiers clous sur le cercueil, l’essence ratée du projet fait le reste. Ballerina devait être une réponse féministe au viril John Wick. Quand on se retrouve avec un film de deux heures où l’héroïne est constamment secourue par des hommes, on peut dire qu’il y a un os dans le pâté. Et quand on se sent obligé de rameuter John Wick -alias Keanu Reeves- dans l’affaire, ça vient prouver que le projet était incapable de survivre de lui-même. Malgré l’excitation de voir Ana de Armas fracasser du bonhomme par paquet de douze, Ballerina est une déception aussi belle que son héroïne.

 

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