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DON’T MOVE d’Adam Schindler & Brian Netto : la critique du film

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Spectateurs

Nom : Don’t Move
Parents : Adam Schindler, Brian Netto
Date de naissance : 25 octobre 2024
Type : disponible sur Netflix
Nationalité : USA
Taille : 1h32 / Poids : NC
Genre : Thriller

Livret de Famille : Kelsey Asbille, Finn Wittrock, Daniel Francis

Signes particuliers : Un scénario paralysé comme son héroïne.

Synopsis : Un tueur chevronné injecte un agent paralysant à une femme en deuil. Elle doit courir, se battre et se cacher avant que son corps ne s’arrête complètement.

 

THRILLER ENGOURDI

NOTRE AVIS SUR DON’T MOVE

Parce qu’il y a des noms qui compte plus que d’autres, c’est sur le patronyme de son producteur que le thriller Don’t Move est mis en vedette sur Netflix. Adam Schindler et Brian Netto ont beau en être les réalisateurs, le marketing valorise surtout l’illustre Sam Raimi à la production. Une garantie qui piquera forcément la curiosité des amateurs de cinéma de genre, ce qui boostera un peu l’attrait de cette série B à concept dans lequel une femme immobile doit se battre pour sa survie.

Un tueur de femmes fait d’une mère endeuillée croisée en forêt, sa prochaine victime. Il lui injecte un agent paralysant pour mieux la trucider selon son rituel. Iris va devoir trouver de sacrées ressources pour essayer de s’en sortir alors que son corps se fige progressivement.

Les thrillers concepts (où tout le film est basé sur un pari original narratif et formel), c’est un peu du quitte ou double. Avec quelques surprises saisissantes (Cube, Buried, Victoria, 127 Heures, The Guilty) et souvent des déceptions au mieux mitigées au pire foirées (en vrac Phone Game, Searching, Oxygène, Hardcore Henry ou Silent Night). Car tenir un concept radical sur la durée d’un long-métrage est chose très difficile, et Don’t Move le constate à ses dépends.

Le potentiel était là mais probablement que Don’t Move aurait gagné à être plus radical, plus original aussi. Deux éléments qui avaient fait la réussite de Swiss Army Man dans un autre genre mais avec l’idée d’un acteur qui ne bouge pas. Ici, c’est plus le scénario du film qui souffre de paralysie. Le script de Don’t Move part d’un concept plein de promesses mais il trouve vite des limites hautes comme des murs dès qu’il s’agit d’être créatif pour animer son suspens. Entre petites incohérences pour se sortir de certaines impasses et redondances faute d’idées, Don’t Move tombe vite dans un faux rythme où l’on prévoit à peu près tout, où l’on s’ennuie sans vraiment s’ennuyer. En gros, ce genre de films pas foncièrement honteux ou pénible mais qui peine à captiver et qui se traverse d’un oeil distrait. Embêtant pour un thriller qui se voudrait intense et haletant.

Porté par des comédiens plus fonctionnels que réellement talentueux (Kelsey Asbille fait son job et Finn Wittrock ne témoigne d’aucune nuances), Don’t Move ploie en raison de sa structure mécanique. Passée l’entame semi-tendue où l’héroïne perd peu à peu ses facultés le temps que le produit injecté fasse réellement effet, le film entre dans un vrai schématisme. Immobile, Iris subit les événements impliquant forcément des tierces personnes et tente de trouver la clé du survival. Et le film d’enchaîner une boucle « temps fort – temps calme – temps fort – temps calme » non sans une certaine lassitude. A limite, on aurait pu s’accommoder de ce classicisme peu malin mais là où Don’t Move s’écroule, c’est dans son incapacité à faire ressentir le stress, la panique envahissante, le désespoir. En faiseurs peu inspirés, le duo Adam Schindler et Brian Netto filme platement son histoire sans jamais chercher à la rendre physiquement viscérale.

Trop fade dans son déroulé, ton approximatif dans son écriture, trop con au niveau de ses personnages (le mécghant est sacrément débile), Don’t Move se met en échec tout seul comme un grand. Rares sont les scènes distillant un véritable potentiel et quand on en croise, elles sont souvent salopées par une mise en scène anti-créative (la séquence de la tondeuse si mal filmée et montée). À l’arrivée, le coup voulu malin fait pschitt comme une bouteille de coca dégazée.

 

Par Nicolas Rieux

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