Mondo-mètre :
Carte d’identité :
Nom : Hunger Games
Parents : Gary Ross
Livret de famille : Jennifer Lawrence, Josh Hutcherson, Liam Hemsworth, Donald Sutherland, Woody Harrelson, Lenny Kravitz, Elizabeth Banks, Stanley Tucci, Wes Bentley, Willow Shields…
Date de naissance : 2012
Nationalité : États-Unis
Taille/Poids : 2h22 – 78 millions $
Signes particuliers : Le début d’une grande saga dystopique.
KOH LANTA : BATTLE ROYALE
Résumé : Dans une société futuriste fondée sur l’ancienne Amérique du Nord, le gouvernement fédéral totalitaire organise chaque année les Hunger Games, un jeu mortel de télé-réalité où 24 participants désignés aléatoirement dans chacune des douze provinces, doivent combattre dans une forêt artificielle. Un seul ne pourra en sortir vivant. La jeune Katniss, 16 ans, se porte volontaire pour prendre la place de sa petite sœur tirée au sort…
Gros phénomène littéraire de la fin des années 2000, la trilogie romanesque des Hunger Games signée de l’écrivaine Suzanne Collins, a été happée quasi-immédiatement dans la spirale hollywoodienne puisque son adaptation cinématographique s’est décidée très rapidement, dans la foulée de la publication du premier tome. Y voyant une nouvelle franchise lucrative pouvant prendre le relais à celles achevées ou presque comme Harry Potter ou Twilight, les exécutifs ne se sont pas fait prier pour lancer ce projet d’adaptation de Hunger Games qui s’est monté illico presto pour profiter du potentiel engouement populaire du bouquin et de ses suites à venir. Campagne de casting à tous les étages lancée, le grand gagnant sera le cinéaste Gary Ross, choix atypique au vu de sa sirupeuse filmographie passée (Pleasantville, Seabiscuit) qui décroche le jackpot grillant au passage la politesse à des Sam Mendès et autre David Slade, pour diriger se projet lorgnant vers Battle Royale en plus formaté et moins hardcore. Côté casting, l’attention se portera sur la jeune et jolie Jennifer Lawrence (Winter’s Bone) qui incarnera Katniss Everdeen, l’héroïne de cette saga spectaculaire mêlant SF et survival forestier sur fond de télé-réalité anticipatoire. Sortie en tête d’une armée de jeunes actrices se bousculant au portillon pour le rôle (Chloé Moretz, Emma Roberts, Emily Browning pour n’en citer que quelques-unes) Jennifer Lawrence, qui commence à peine à se lancer dans des blockbusters après X-Men : Le Commencement, est un choix judicieux au vu de son talent, pouvant apporter beaucoup à un projet que l’on était en droit de craindre lissé et retravaillé pour plaire aux teenagers en mal de sensations fortes et d’idoles adolescentes confrontées à des évènements épiques. Pas très marketé et aux intentions floues quant au public visé, le projet Hunger Games ne laissait augurer rien de bien bon, entre son réalisateur qui jusque-là, n’a jamais réellement brillé et étonné, son traitement entraperçue au détour d’une bande-annonce peu excitante et les risques de formatages à la sauce série B populaire sans grand intérêt. Mais Gary Ross avait soi-disant une vision intéressante du projet et un bon 78 millions de dollars de budget, accordé par LionsGate pour laisser parler son imagination pour transposer l’œuvre littéraire d’origine. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, Hunger Games surprend…
Gary Ross se détourne immédiatement du blockbuster pour ado prépubère et prend à bras le corps son sujet pour se lancer dans une adaptation rugueuse et hargneuse de cet univers passionnant qu’est celui de Hunger Games. En quelques minutes d’introduction, le cinéaste nous pose l’esprit, l’univers et la mythologie de son film où, dans ce monde futuriste où se côtoient villes et avancées technologiques digne de la SF d’anticipation et contrées reculées, pauvres et archaïques où le temps s’est arrêtée il y a longtemps là où le train du progrès n’est jamais passé, l’humanité a évolué d’une bien curieuse façon. En souvenir d’une rébellion face à l’Etat fédéral, les Hunger Games sont une pratique barbare assimilée et acceptée pourtant de tous, commémorant dans une logique de piqûre de rappel et de punition, le besoin d’unité de la nation et le pardon accordé par le gouvernement central à ces provinces ayant déshonoré le pays. Mais insidieusement, c’est surtout une société totalitaire et écrasante que nous présente le film où chaque année, un garçon et une fille de chacune des provinces, âgés de 12 à 18 ans, sont sélectionnés aléatoirement pour participer à ce jeu de chasse à l’homme en forêt mortel inspirant crainte et déchaînant pourtant les passions morbides, retransmis sous forme de télé-réalité. Un seul survivant par saison ne peut ressortir vivant dans ce carnage organisé où chaque jeune homme ou jeune fille prie pour ne pas être celui sur qui la tragédie tombera.
Il aurait été facile pour Gary Ross de signer un film lisse, dénué de sens, produit dans une logique de pur blockbuster formaté pour le succès à base d’overdose d’action spectaculaire et d’identification empathique à de jeunes teenagers banals. Mais le cinéaste a une tout autre vision de son projet, une vision oscillant entre le film indépendant dramatique politisé et le blockbuster attendu remplissant son contrat. Et plutôt que de partir dans une direction infantilisante, Gary Ross signe un vrai film pour adulte, à la fois intelligent, profond, intéressant et surtout de belle facture, nous permettant de retrouver la foi dans les gros projets spectaculaires hollywoodiens qui ne seraient pas forcément débilitant et conditionné à une absence de qualité. Pourtant, Ross réunit tous les ingrédients de la grande fresque à succès moderne : action, empathie, suspens, spectacle, romance, émotions. Mais il a l’intelligence de ne pas noyer le tout dans un film insipide, se contentant d’afficher le strict minimum syndical avec pour objectif de divertir. Malgré son budget important, Hunger Games prend des allures plus sombres de vrai bon film aux accents indépendants, refusant la facilité et se dotant d’un vrai caractère. Dans le fond, le cinéaste dépeint une société futuriste abominable sous couvert de gentillesse et de respect envers le peuple. Une société dirigée par d’infâmes personnages ayant mis en place le plus malsain des programmes télévisés. Hunger Games vire ainsi à la dénonciation des dérives totalitaires mais surtout, plus concrètement, des dérives médiatiques actuelles nous amenant directement vers les jeux du cirque tournés et retransmis pour satisfaire les pulsions malsaines d’un public passionné par la mort, par la souffrance, par le calvaire infligé à autrui du moment qu’il est divertissant. Sur ce point, le film décortique avec intelligence les rouages du système pervers de la télé-réalité, trafiquant, trichant dans une recherche du spectaculaire, du sensationnalisme t jouant souvent avec cruauté avec les sentiments et la vie humaine. Et bien qu’il ne s’agisse que d’une œuvre fictionnelle de SF, Hunger Games n’est jamais très éloigné de la potentielle vérité de ce type de programme, même si le concept fait passer le discours par la caricature. L’écrivaine Suzanne Collins expliquait que l’idée lui en était venu en zappant à la télévision et en constatant, d’une chaîne à l’autre, la juxtaposition entre real TV et images de guerre dans le monde. Des images de combats souvent traitées comme un spectacle à échelle planétaire.
Au-delà de son fond anticipatoire et politisé sur les dérives totalitariste du gouvernement présenté faisant fi de la valeur de la vie humaine en se réfugiant derrière une pseudo dignité dans le traitement des candidats, Gary Ross mène surtout son film avec une remarquable intelligence. Sans jamais céder au spectaculaire gratuit, à l’action incessante épuisante, le cinéaste privilégie ses personnages, leurs émotions, leurs réactions face aux évènements dramatiques, de la fatalité de la malchance dont ils sont victimes en ayant été choisis à leur façon de vivre, tous différemment, ce terrible combat où leur vie est en jeu. De jeunes gens souvent semblables à bien d’autres, pas plus violents, pas plus méchants que d’autres. Tous sont là par le hasard d’un tirage au sort qui ne les pas favorisé, tous se plaignent les uns les autres mais tous ont conscience que derrière la solidarité apparente, ils vont bientôt devoir tragiquement s’entretuer. Et c’est sans concession que le réalisateur va nous plonger dans l’enfer de son récit mêlant science-fiction, thriller d’action et survival quasi horrifique tendant presque vers le slasher sans boogeyman. De jeunes gens, certains ayant presque atteint l’âge adulte, d’autres n’étant pas plus haut que trois pommes, se retrouvent lâchés sous les objectifs des caméras, certains sachant d’emblée, que leurs espoirs de survie sont presque inexistants et leur mort imminente. Et dans ce jeu malsain, la jeune et douce Katniss Everdeen, seize ans, va devoir lutter pour sa vie tout en essayant de rester elle-même, de garder son humanité sans pour autant se laisser tuer car n’ayant pas d’autre choix que de se battre. Une Katniss Everdeen campée par une Jennifer Lawrence magique qui continue à impressionner au fil de sa courte carrière par la puissance qu’elle parvient à insuffler dans chacun des rôles qu’elle interprète. Jamais aussi belle et aussi sexy qu’ici, en forte tête confrontée à l’horreur, la jeune actrice se démène pour faire exister son passionnant personnage s’inscrivant dans la lignée des femmes fortes à l’image de la Ripley d’Alien ou façon Michelle Rodriguez en devenir. Arme à la main, courage réuni, Katniss entre sur le terrain de cette bataille en plein bois avec toute sa malice, son intelligence et sa rage de survivre.
Gary Ross réussit à bluffer, chose pas gagnée d’avance. Son Hunger Games est une belle petite surprise efficace tout en étant empreinte de sobriété. Le metteur en scène s’attache à la crédibilité de ses personnages, à leur psychologie et ne cherche jamais l’outrance facile que ce soit dans l’action, dans l’efficacité, dans la musique ou les effets de mise en scène. Affublé d’un score remarquable de discrétion, n’en rajoutant jamais de trop ou ne surlignant jamais les moments dramatiques, Hunger Games joue finement sur les divers genres qui le constituent. Ross privilégie la qualité et l’efficacité et ça se sent bien vite pour un film aux antipodes des blockbuster traditionnels reposant sur des codes éculés. Par son savant dosage et gestion de l’action et du drame, le cinéaste parvient à hisser son film vers le haut en favorisant des éléments trop souvent absents du genre. Fidèle au matériau d’origine, Ross conserve la main mise sur son projet et parvient à rester en équilibre entre spectacle bien ficelé et discours malin en prenant le meilleur des registres, que ce soi du cinéma indépendant et du blockbuster fantasque. Sans être parfait, Hunger Games est au final une œuvre de haute volée et de belle tenue, supérieure à la moyenne et Ross ne passe pas loin du grand film. Pas loin seulement car tout n’y est parfait. En cause, quelques égarements de mise en scène et un script qui, reprenant fidèlement les romans d’origine, commet du coup les mêmes erreurs que lui. Si le cinéaste se montre inspiré dès qu’il s’agit de dépeindre son univers, de poser les fondations de sa saga, de s’attacher à la psychologie et aux émotions de ses personnages, il n’est en revanche que bien peu à l’aise dans certaines scènes d’action en particulier celle de corps à corps, très mal filmées et faisant un peu tâche dans l’ensemble si bon. Gary Ross ne parvient pas à y détacher sa caméra collant littéralement à ses protagonistes et livre du coup quelques séquences illisibles, non pas faute, comme souvent, à un montage frénétique visant le spectaculaire mais faute à des gros plans et une réalisation caméra à l’épaule empêchant de saisir l’action. C’est bien là la seule erreur à ce niveau là du film, que l’on retrouve à quelques reprises. Gary Ross prouve dans l’ensemble qu’il est un bon réal mais peut-être pas dans ce registre. Si la mise en scène ne présente donc que cette seule erreur, le script en fait de même. Impeccable et proprement mené, certains ressorts dramatiques sont dommageables et l’histoire (le matériau d’origine du coup) aurait pu les éviter en accentuant la noirceur de certaines idées (l’égoïsme nécessaire de tous les personnages et les velléités stratégiques, Katniss comprise, notamment dans son triangle amoureux). Des idées qui pointent seulement en filigrane (c’est déjà mieux que rien) pour les amateurs cernant et voulant y percevoir l’ambiguïté sombre de la chose mais qui restent bien loin, probablement par souci de plaire au plus grand nombre. On pourra en tout cas, se poser des questions sur la trajectoire de Katniss durant son épreuve, sur la fin, sur la part de sincérité et la part de stratégie de ses actions. Le récit aurait pu du coup se montrer davantage sans concession et plus noir en pointant davantage du doigt ces éléments plutôt que de ne les sacrifier sur l’autel d’un consensuel qui, cela dit, reste quand même perverti dans une certaine mesure, par quelques plans indicatifs où le cinéaste semble nous faire un petit clin d’œil malicieux tendant à soulever le voile sur ce point obscur, laissant l’interprétation ouverte : Katniss a t-elle été vraiment sincère durant l’épreuve ? N’a t-elle pas plutôt réfléchie avec la tête au lieu du cœur en comprenant la mécanique de fonctionnement du jeu ?
Malgré quelques imperfections ou points qui auraient gagné à être traité avec plus de noirceur, Hunger Games parvient à réunir divertissement et intelligence de fond, chose rare dans le cinéma hollywoodien actuel. Gary Ross impressionne et livre un film de grande qualité, loin des idioties et de la futilité des Twilight auquel le film est trop souvent rapproché pour son côté saga avec des adolescents. Une erreur tant les deux oeuvres n’entretiennent finalement aucun rapport. Premier film de ce qui s’annonce une tétralogie (au lieu de la trilogie à la base en littérature). Mais avant cela, encore faut-il que ce premier volet fonctionne commercialement et c’est plus que bien parti puisqu’il a plus que doubler son coût en recettes. Au vu de la réussite de ce premier opus, on ne peut qu’être impatient pour voir la suite et retrouver la belle Jennifer Lawrence, qui porte une fois de plus le film sur ses décidément pas si frêles épaules que ça. Une fois de plus magique (tranchant avec son co-interprète Josh Hutcherson plutôt fade) la jeune star montante d’Hollywood confirme de film en film son talent en plus d’être aussi attachante qu’attirante. Mais elle n’est pas la seule à féliciter et à mériter des louanges. Un grand bravo à Gary Ross qui nous redonne vraiment confiance dans le blockbuster américain. Hunger Games, malgré ses défauts, se glisse discrètement dans le haut du panier du genre. Un beau mélange efficace de drame, d’action, de SF, le tout dans un survival intense et rageur.
Bande-annonce :
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