Mondociné

SUR L’ADAMANT de Nicolas Philibert : la critique du film

Partagez cet article
Spectateurs


Nom : Sur l’Adamant
Mère : Nicolas Philibert
Date de naissance : 2022
Majorité : 19 avril 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h49 / Poids : NC
Genre : Documentaire

Signes particuliers : Beaucoup d’émotions. 

Synopsis : L’Adamant est un Centre de Jour unique en son genre : c’est un bâtiment flottant. Édifié sur la Seine, en plein cœur de Paris, il accueille des adultes souffrant de troubles psychiques, leur offrant un cadre de soins qui les structure dans le temps et l’espace, les aide à renouer avec le monde, à retrouver un peu d’élan. L’équipe qui l’anime est de celles qui tentent de résister autant qu’elles peuvent au délabrement et à la déshumanisation de la psychiatrie. Ce film nous invite à monter à son bord pour aller à la rencontre des patients et soignants qui en inventent jour après jour le quotidien.

AINSI VA LA VIE A BORD DE L’ADAMANT

NOTRE AVIS SUR SUR L’ADAMANT

Surprenant Ours d’Or du dernier festival de Berlin, Sur l’Adamant est le nouveau documentaire de Nicolas Philibert (Être et Avoir, Nenette). Après les coulisses de l’école des infirmiers pour De Chaque Instant, le plus cinématographique des documentaristes s’intéresse à un nouveau lieu chargé en symbole : l’Adamant. Cette péniche parisienne est un centre de jour pour adultes souffrant de troubles psychiques, dont le principe d’existence est de tourner le dos aux conceptions traditionnelles pratiquées envers les patients. Au lieu de préconiser l’enfermement, l’approche de l’institution est de favoriser une dynamique participative basée sur des ateliers et des échanges entre soignés et soignants. L’Adamant devient ainsi un microcosme social, culturel et ludique où les exclus d’hier sont les acteurs d’un lieu et par extension, de leur propre vie.

En plus de 40 ans d’activité, Nicolas Phillibert nous a habitué à son style. Le documentariste a une capacité rare à poser ses caméras dans un environnement en toute discrétion, pour capter des instants qui veulent tout dire. Toujours proche et toujours à distance à la fois, au coeur mais jamais intrusif, ce qui offre une profonde sincérité à tout ce qu’il saisit. Comme souvent, il a filmé longtemps (sept mois). Et comme souvent, il a su travailler sa considérable matière, condensant des milliers d’heures de rushes sans jamais dénaturer leur portée et leur propos. Au cœur de l’Adamant, Philibert a filmé l’altérité, la différence, l’inclusion, l’espoir, avec une formidable bienveillance pleine de promesses pour l’avenir. Ces « différents » sont ici montrés sous un jour nouveau, loin du regard habituel de et sur la psychiatrie. Parce que la philosophie « médicale » de l’Adamant est loin de la psychiatrie traditionnelle et ces désaxés d’hier deviennent des princes en leur royaume aujourd’hui. Parfois émouvant, souvent très juste, Sur l’Adamant est un voyage qui traverse des notions de partage, d’acceptation, d’entraide, de vision d’un monde meilleur.

On regrettera seulement, outre quelques longueurs, que Nicolas Philibert ne plante peut-être pas assez suffisamment son décorum. Il filme ce lieu et ceux qui l’animent sans forcément rendre bien intelligible sa nature et ses difficultés. Un carton de fin explicatif vient à la rescousse de ceux n’ayant pas bien saisit le principe de l’Adamant. Il aurait eu une meilleure place au début pour aider le spectateur a bien comprendre ce qu’il regarde pendant 1h50 et à intégrer les tenants et les aboutissants du lieu pour mieux s’y plonger. L’émotion naturelle et l’humanité que génère le film aurait été sûrement plus intenses aussi.

 

Par Nicolas Rieux

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Close
Première visite ?
Retrouvez Mondocine sur les réseaux sociaux