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DE CHAQUE INSTANT de Nicolas Philibert : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : De Chaque Instant
Père : Nicolas Philibert
Date de naissance : 2018
Majorité : 29 août 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h45 / Poids : NC
Genre
: Documentaire

Signes particuliers : Un beau sujet pour un documentaire ennuyeux.

LE PARCOURS DES INFIRMIER(E)S

LA CRITIQUE DE DE CHAQUE INSTANT

Résumé : Chaque année, elles sont des dizaines de milliers à se lancer dans les études qui leur permettront de devenir infirmières. Admises au sein d’un « Institut de Formation en Soins Infirmiers », elles vont partager leur temps entre cours théoriques, exercices pratiques et stages sur le terrain. Un parcours intense et difficile, au cours duquel elles devront acquérir un grand nombre de connaissances, maîtriser de nombreux gestes techniques et se préparer à endosser de lourdes responsabilités. Ce film retrace les hauts et les bas d’un apprentissage qui va les confronter très tôt, souvent très jeunes, à la fragilité humaine, à la souffrance, la maladie, et aux fêlures des âmes et des corps.

Qu’il nous parle des malentendants vivant dans un monde de silence (Le Pays des Sourds), d’une petite classe de primaire en Auvergne (Être et Avoir) ou d’une femelle orang-outan du zoo de Vincennes (Nénette), le documentariste Nicolas Philibert a toujours su nous captiver avec ses travaux, quels que soient les sujets qu’il aborde. Devenu une véritable institution du genre, le réalisateur n’a pas son pareil pour nous immerger dans les univers qu’il scrute avec acuité et bienveillance, caché derrière un objectif captant le réel avec une tendresse et une poésie inégalable. Et on se régale à chaque fois de son approche entre humour et émotion, jamais envahissante, toujours juste et fascinante. Avec De Chaque Instant, c’est à un corps de métier en difficulté que rend hommage Philibert : les infirmières et infirmiers du monde hospitalier. Tout au long de son nouvel effort, le cinéaste dresse le portrait d’une profession exigeante, où règnent méthodologie, règles strictes et devoir d’humanité.

Construit en trois actes distincts suivant des aspirants infirmier.e.s (l’apprentissage théorique et pratique, le premier stage en immersion, puis le débriefing d’après), De Chaque Instant entend montrer avec précision, au contact de la plus essentielle réalité, la complexité du métier d’infirmier, du long processus de formation préparatoire aux premiers contacts avec un monde de douleur et des patients divers et variés. Pour Philibert, l’objectif de sa démarche était de retracer le parcours de jeunes femmes et hommes qui vont être confrontés très tôt à la fragilité humaine. Mais au-delà, il s’agissait de dessiner le portrait d’un engagement total, via celui des futurs membres d’une profession respectée ayant à faire aux fêlures du corps comme de l’âme, une profession étant la première porte du monde hospitalier, dont le travail erre entre pénibilité, dévotion, humanisme et dimension psychologique.

Malheureusement, et en dépit de toute la noblesse de son sujet comme de sa démarche, on regrette que Nicolas Philibert n’essaie jamais à dépasser le simple portrait clinique d’un monde fascinant d’exigences, pour aller chercher en sous-texte un commentaire social plus général sur une profession en grande difficulté, victime des sous-effectifs, des coupes budgétaires et de la dureté du quotidien. Cette limite laisse De Chaque Instant seul avec ses images peu cinématographiques (voir des infirmières s’entraîner aux gestes de bases comme faire une prise de sang ou déplacer un patient handicapé n’a rien de follement passionnant) et l’entreprise peine à développer un vrai lien entre le spectateur et ce qu’il contemple à distance, sans y être impliqué ou immergé émotionnellement. Et parce que Philibert ne cherche jamais à nous attacher à aucun de ses protagonistes, De Chaque Instant d’achever sa descente vers l’ennui, faute de nous offrir une possibilité d’accroche et d’emprise sur son sujet, de sorte à passer outre le parti pris de « montrer » plutôt que de « raconter ».

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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