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LA RUSE de John Madden : la critique du film

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Nom : Operation Mincemeat
Père : John Madden
Date de naissance : 2021
Majorité : 27 avril 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : Angleterre
Taille : 2h07 / Poids : NC
Genre : Drame, Historique, Guerre

Livret de Famille : Colin FirthMatthew MacfadyenKelly Macdonald

Signes particuliers : Profondément ennuyeux. 

Synopsis : 1943. Les Alliés sont résolus à briser la mainmise d’Hitler sur l’Europe occupée et envisagent un débarquement en Sicile. Mais ils se retrouvent face à un défi inextricable car il s’agit de protéger les troupes contre un massacre quasi assuré. Deux brillants officiers du renseignement britannique, Ewen Montagu et Charles Cholmondeley, sont chargés de mettre au point la plus improbable – et ingénieuse – propagande de guerre… qui s’appuie sur l’existence du cadavre d’un agent secret !

 

UNE ENIEME HISTOIRE DE LA GUERRE

NOTRE AVIS SUR LA RUSE

Les petites histoires souterraines au cœur de la Seconde Guerre Mondiale n’en finissent pas de stimuler « l’imagination » des scénaristes anglo-saxons (et les français ne sont pas en reste). Imitation Game, USS Greyhound, Les Heures Sombres, Dunkerque ne sont que quelques exemples récents parmi des dizaines (des centaines ?) que l’on pourrait lister. A la montagne existante vient s’ajouter aujourd’hui La Ruse, nouveau long-métrage d’un John Madden que l’on avait quitté dernièrement sur le très bon Miss Sloane avec Jessica Chastain. Habitué aux productions historiques (Shakespeare in Love, Capitaine Corelli, La Dame de Windsor), Madden plonge à nouveau dans les coulisses de la Guerre (c’était déjà le cas sur le médiocre Capitaine Correlli) pour narrer l’histoire d’un coup de désinformation orchestré par les services secrets britanniques pour berner l’armée hitlerienne en lui faisant croire à un débarquement prochain en Grèce afin de détourner son regard de la Sicile, le véritable objectif des Alliés.
Avec La Ruse, John Madden se montre en effet très rusé. Le cinéaste nous fait croire à un thriller historique captivant pour mieux nous berner et nous offrir un petit somnifère relaxant. Le but était de tricoter un récit à la fois passionnant et palpitant. Si l’histoire véridique était bel et bien passionnante en soi, le film de Madden échoue aussi bien sur l’une comme l’autre de ses deux volontés. Narré via une voix off assommante (et inutile) qui achève d’enterrer un film plus pesant qu’une raclette en plein été, La Ruse s’effondre sous le poids d’un constat lapidaire : il n’a rien d’autre à proposer que son pitch, lequel déroule les grandes lignes de ses événements avec une hardiesse intensément laborieuse. Preuve que toutes les bonnes histoires de la guerre ne sont pas forcément bonnes à être raconter, à moins de savoir les transcender ou les incorporer dans quelque chose de plus grand. Ici, les micro-tentatives de Madden pour étoffer son entreprise sombrent et quand le ridicule vient s’ajouter à l’ennui (via une petite romance contre-productive par exemple), tout l’édifice déjà branlant, bat de l’aile et chute. Engoncé dans son académisme et son absence tant de créativité que d’inspiration, La Ruse flirte de près avec le téléfilm récitant son anecdote avec la mollesse d’un mauvais guide de musée. La pauvreté de la reconstitution et de l’imagerie générale n’aide pas et l’avion resté cloué au sol par manque de carburant.
Par
Nicolas Rieux

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