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#JESUISLÀ d’Eric Lartigau : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : #jesuislà
Père : Eric Lartigau
Date de naissance : 2019
Majorité : 05 février 2020
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h38 / Poids : NC
Genre : Comédie, Romance

Livret de famille : Alain Chabat, Doona Bae, Blanche Gardin

Signes particuliers : Des bonnes idées au départ mais une catastrophe à l’arrivée.

ALAIN CHABAT VOYAGE EN CORÉE

NOTRE AVIS SUR #JESUISLÀ

Synopsis : Stéphane mène une vie paisible au Pays Basque entre ses deux fils, aujourd’hui adultes, son ex-femme et son métier de chef cuisinier. Le petit frisson dont chacun rêve, il le trouve sur les réseaux sociaux où il échange au quotidien avec Soo, une jeune sud-coréenne. Sur un coup de tête, il décide de s’envoler pour la Corée dans l’espoir de la rencontrer. Dès son arrivée à l’aéroport de Séoul, un nouveau monde s’ouvre à lui… 

Il aura fallu beaucoup de temps à Eric Lartigau pour digérer le succès tonitruant rencontré par sa Famille Bélier. Six ans après, le cinéaste est enfin de retour avec #Jesuislà, une comédie romantique douce-amère portée par Alain Chabat et la star coréenne Doona Bae (Sense 8, Cloud Atlas). Six ans, on espérait qu’avec une telle pause, Lartigau reviendrait en pleine forme et en mode gagnant. Raté. #Jesuislà est aussi loupé à l’écran qu’il s’est loupé à sa sortie en salles. A peine 191.000 entrées pour un film porté par le populaire Chabat et produit pour 11 millions d’euros, disons que le bouillon au viandage est quand même très amer.

#Jesuislà, c’est le leitmotiv que va utiliser Alain Chabat pour indiquer à une jeune et jolie coréenne qu’il a rencontré sur Instagram, qu’il vient d’arriver à l’aéroport de Séoul où il devait la retrouver. Car sur un coup de tête, Stéphane vient de mettre de côté sa famille et son restaurant pour filer au pays du matin calme afin d’aller faire la connaissance « in the real life » de cette correspondante de l’autre bout du monde qui lui a parlé de la beauté des cerisiers fleuris en cette saison. Et nous voilà partis pour un voyage romantico-touristique à cheval entre deux cultures. Sauf que rien ne va se passer comme prévu, aussi bien dans le récit que du côté des attentes du spectateur.

C’est dommage car Eric Lartigau avait une idée de fond plutôt intéressante, prendre le genre à contrepied et tenter une anti-comédie romantique. On n’en dira pas plus pour préserver le suspens, mais les intentions aux racines de #Jesuislà étaient plutôt bonnes. Sauf que l’exécution est au-delà de l’acte bâclé. C’est bien simple, rien ne marche dans cette tentative valeureuse sur le papier mais catastrophique à l’écran. Dès les premières minutes, première fausse note avec une Blanche Gardin qui apparaît avec un pseudo-accent lunaire et digne des pires parodies du net. Un parti pris humoristique raté mais bon, ce n’est qu’un détail alors on passe. L’ennui, c’est que derrière cette première dissonance, il va y avoir beaucoup trop de choses sur lesquelles il faudrait « passer » pour pouvoir soutenir l’échec d’Eric Lartigau. Le cinéaste nous sort les pires idées de mise en scène (déjà qu’afficher des conversations de gens qui tchatent est moche mais alors le coup des images superposées, fallait oser pareille ringardise) et il les aligne sur une écriture qui ne fonctionne jamais totalement, toujours sur un équilibre qui pourrait fléchir vers le « bien » mais qui passe son temps à basculer vers le « nul ». En rejouant le coup du Terminal (le film de Spielberg avec Tom Hanks), Eric Lartigau tenait un chouette potentiel comique, mais il n’en fera rien si ce n’est prendre l’embranchement direction l’autoroute de la morale lourde et prévisible. D’autant plus regrettable que le film avait su prendre une tournure plus curieuse et inattendue à mi-parcours quand on commençait à deviner ses vraies intentions « critiques » envers l’addiction à ce royaume du faux que sont les réseaux sociaux.

Là où comédies romantiques traditionnelles s’enroulent dans un sentimentalisme joliment dégoulinant, #Jesuislà voulait proposer quelque chose de différent, quelque chose de plus pudique, de plus touchant, comme un songe mélancolique planant autour d’un doux un vague à l’âme. Malheureusement, le film est trop bancal pour pouvoir asseoir tout cela avec consistance. Très improbable, on ne croit jamais à ce récit cousu grossièrement au fil de pêche, dont le plus gros problème est finalement de tourner en rond sans jamais trouver comment décoller. Bilan, on reste cloué au sol, lesté par l’ennui malgré une vague envie d’être ému.

BANDE-ANNONCE :

Par David Huxley

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