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I COMETE de Pascal Tagnati : la critique du film

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Nom : I Comete
Père : Pascal Tagnati
Date de naissance : 2021
Majorité : 20 avril 2022
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 2h07 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Jean-Christophe FollyPascal TagnatiCédric Appietto

Signes particuliers : On s’interroge sur l’apport de la fiction. 

Synopsis : Les grandes vacances en Corse. Les enfants s’égayent, les ados traînent, les adultes réfléchissent à l’avenir, les aînés commentent le temps qui passe. Ceux qui vivent à la ville retrouvent ceux qui n’ont jamais quitté le village. Familles et amis de toujours partagent ce moment suspendu dans la montagne. Mais malgré le soleil et les éclats de rire, l’été ne guérit pas toutes les blessures.

 

UN MOMENT SUSPENDU

NOTRE AVIS SUR I COMETE

De la Corse, le cinéma aime retenir le grand banditisme, les plages paradisiaques ou les truculents clichés propices à abreuver des comédies. I Comete est un pied de nez à tout cela. Fresque contemplative aux longs plans fixes captés à distance dans les ruelles et recoins d’un village authentique, le film de Pascal Tagnati oublie ces images d’Epinal répandues pour mieux se plonger dans la vraie Corse profonde, celle des petits patelins où la vie suit son cours loin des représentations habituelles consacrées à l’île de Beauté, où cette même vie quotidienne en dit finalement plus long sur la réalité du monde corse.
La force et le problème de I Comete, c’est qu’il n’essaie pas de souligner ce qu’il souhaite raconter de significatif au-delà de son aspect pseudo-documentaire. Écouter Pascal Tagnati parler de son film revient à entendre un cinéaste évoquer sa volonté de montrer la Corse source, la Corse loin des préjugés habituels. Il évoque ainsi son esthétique naturaliste, son travail avec les gens du village où il a posé ses caméras, le mélange d’acteurs professionnels et non-professionnels laissant libre cours à l’improvisation et à la captation de la vie d’un village en fond de ce qui pouvait être écrit dans le scénario. Soit. Mais la chronique épurée qu’il dresse raconte… quoi ? Tagnati filme ce que l’on pourrait appeler des futilités utiles. Des locaux passionnés, des exilés qui reviennent « à la maison » le temps d’un été, des aînés qui regardent, des amis, des enfants, des jeunes qui lézardent, un homme qui retape sa maison, un couple qui s’adonne à des jeux érotiques… Et en filigrane de tous ces instants aux allures de succession de saynètes, une tentative de portrait de la vraie Corse. L’ennui, c’est que l’on ne perçoit pas l’apport de la fiction dans cette peinture un peu brouillonne. C’est la substance qui se dégage en fond qui est intéressante dans I Comete, ces instants de vie évoquant d’eux-mêmes l’amicalité, l’attachement aux racines, le dialogue intergénérationnel, le racisme supposé, certains problèmes du quotidien, certaines douleurs du passé, certains désaccords… Mais on ne peut s’empêcher de penser qu’un documentaire aurait peut-être été plus pertinent que cette tentative de fiction qui, en soi, n’apporte rien et ne dit rien. Ce qui dit quelque chose, c’est la réalité filmée, celle qui échappe au scénario à proprement parler, celle qui est derrière le film.

 

Par Nicolas Rieux

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