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CARNIVORES de Jérémie et Yannick Rénier : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Carnivores
Père : J. & Y. Renier
Date de naissance : 2016
Majorité : 28 mars 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : France, Belgique
Taille : 1h45 / Poids : NC
Genre
: Drame, Thriller

Livret de famille : Leïla Bekhti, Zita Hanrot, Bastien Bouillon…

Signes particuliers : Un drame anxiogène qui passe complètement à côté de son sujet.

JE T’AIME, JE TE HAIS…

LA CRITIQUE DE CARNIVORES

Résumé : Mona rêve depuis toujours d’être comédienne. Au sortir du Conservatoire, elle est promise à un avenir brillant mais c’est Sam, sa sœur cadette, qui se fait repérer et devient rapidement une actrice de renom. À l’aube de la trentaine, à court de ressources, Mona est contrainte d’emménager chez sa sœur qui, fragilisée par un tournage éprouvant, lui propose de devenir son assistante. Sam néglige peu à peu son rôle d’actrice, d’épouse, de mère et finit par perdre pied. Ces rôles que Sam délaisse, Mona comprend qu’elle doit s’en emparer. 

Récemment fascinant dans son double-rôle chez François Ozon (L’amant double), l’acteur Jérémie Renier s’essaie à la mise en scène avec Carnivores, un thriller dramatique qu’il coréalise avec son frère Yannick. Produit par d’autres frères, les Dardenne, Carnivores nous donne à observer l’étrange relation ambiguë de deux sœurs comédiennes, l’une qui a réussi, et l’autre qui gravite dans son ombre en attendant sa chance.

Quand on fait un premier film et que l’on n’est pas sûr de ses aptitudes à réaliser, mieux avoir un bon scénario sur lequel s’appuyer. Et Carnivores n’a pas cette chance. Formellement, le tandem Renier se débrouille pas trop mal avec une mise en scène léchée, capable de très beaux plans malgré 2-3 fautes de goût mineures. Mais ce style visant à piéger le spectateur dans une ambiance sourde et angoissante, n’a rien sur quoi s’adosser. Carnivores étire un mince ressort sur une laborieuse heure et demie, laquelle paraît ironiquement bien longue tant le film n’a pas grand-chose à défendre, au point de devoir meubler en attendant un épilogue qui cristallise enfin ce qu’il s’évertuait à orchestrer depuis le début, et que l’on avait bien compris depuis des plombes.

À l’écran, le duo Leïla Bekthi et Zita Hanrot offre une remarquable partition, avec un petit avantage pour la première qui a davantage à défendre avec un rôle plus nuancé et plus complexe. Mais ces deux belles prestations ne suffisent pas à porter un film qui déploie un ennui poli, malgré sa recherche permanente d’une tension sourde qui peine à s’imposer dans le drame, faute d’un scénario suffisamment riche et solide. A force de vouloir paraître -tel un bel objet artistico-hypnotique- Carnivores oublie d’être, et s’enlise dans son inconsistance en dépit d’une maigre réflexion sur les liens fraternels ou sororaux, et la place que l’on essaie inéluctablement d’occuper dans un microcosme familial où une rivalité carnassière peut vite s’installer derrière l’amour.

BANDE-ANNONCE :


Par David Huxley

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