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WINNIE-THE-POOH : BLOOD AND HONEY de Rhys Frake-Waterfield : la critique du film

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Nom : Winnie-The-Pooh: Blood And Honey
Père : Rhys Frake-Waterfield
Date de naissance : 2023
Majorité : 19 juillet 2023
Type : sortie en DVD et VOD
Nationalité : Angleterre
Taille : 1h24 / Poids : 100.000 $
Genre : Horreur

Livret de Famille : Craig David DowsettMaria TaylorMay Kelly

Signes particuliers : On y a cru… dix secondes.   

Synopsis : Winnie et Porcinet se déchaînent après avoir été abandonnés par Jean-Christophe.

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Après des années de complicité joyeuse dans les forêts des Rêves Bleus, Jean-Christophe a grandi et s’est barré à la fac, abandonnant Winnie l’ourson, Porcinet et tous les autres dans leur bois. Résultat, pendant que le jeune homme faisait sa vie d’adulte, les adorables créatures se sont transformées en monstres sanguinaires. Bordel mais quelle idée de génie que voilà ! Détourner la mythologie conteuse de Winnie l’ourson pour en faire un putain de film d’horreur hardcore, voilà qui avait de quoi filer une trique XXL aux fans de cinéma de genre. La dernière fois que l’histoire des personnages de la forêt des Rêves Bleus avait été revisitée « autrement », c’était pour le mignon Jean-Christophe et Winnie, conte un peu bancal positionné entre le drame mélancolique pour adultes et la comédie touchante pour enfants. Le live-action de Marc Forster imaginait déjà l’après-enfance, quand Jean-Christophe deviendrait adulte et oublierait son âme d’enfant et avec elle, ses amis de la forêt enchantée. Mais la récente libération des droits de Winnie (le bouquin de 1926 est tombé dans le domaine public en janvier 2022) a poussé le réalisateur Rhys Frake-Waterfield à s’en emparer pour en faire autre chose qu’une mignonnerie pour gamins à la Disney. Le déglingo -un ancien de chez EDF qui s’est barré pour monter sa boîte de prod de films d’horreur à petit budget- voulait faire détourner le conte en un slasher bien sanglant. Et Winnie n’est que le début car il planche déjà sur des versions trash de Bambi et Peter Pan ! Bref, revenons-en à nos oursons.

 

Il y a donc des pitchs comme ça qui, sur le papier, font rêver. Problème, quand la bave aux lèvres se transforme en vieille trace desséchée sur la joue. Excitant au moment de lancer les festivités, Winnie the Pooh : Blood and Honey se transforme vite en un cauchemar à peine comparable à celui de son Jean-Christophe. Lui est torturé par l’ourson de son enfance, nous on est torturé par la cheaperie d’un slasher miteux qui n’avait clairement pas les moyens de ses ambitions mais qui a quand même voulu y aller au lieu de chercher des portes dérobées pour s’en sortir avec malice. Bilan, on se retrouve face à une série à mi-chemin entre le Bis et le Z, qui cumule les couches de nullité tel un mille-feuilles de médiocrité. Les comédiens et comédiennes, qui n’ont du métier que le nom. Le scénario qui racle le ventre au sol pour cacher sa misère et ses trous béants. Les dialogues qui feraient passer les textes de Jul pour du Apollinaire. La mise en scène qui n’a que 2-3 rares idées à défendre au milieu d’un brouillon. Et on pourrait enchaîner comme ça pendant dix paragraphes en évoquant la photo éclairée à la lampe torche ou les costumes grotesques achetés en promo sur Amazon…

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Winnie the Pooh : Blood and Honey n’avait malheureusement pas d’idées pour camoufler son amateurisme évident et si on aurait pu lui pardonner son allure fauchée, il est plus difficile de composer avec sa nullité intrinsèque. Rhys Frake-Waterfield avait une bonne idée de départ mais manifestement aucune idée de quoi en foutre ensuite. Il s’est alors contenté d’aligner les scènes trash-gores en espérant que ça fasse la blague. Cette revisite aurait mérité bien mieux et notamment de vraiment combiner l’horreur avec l’humour de son postulat plein de dérision. Ici, le rire est surtout généré par le pathétique d’un slasher pauvre et édenté et les prestations atroces d’acteurs/actrices clamant des dialogues qui le sont tout autant. Plus qu’une déception, Winnie the Pooh : Blood & Honey est à peine regardable. On verra si le tir est rectifié sur la suite (déjà en préparation) qui devrait bénéficier d’un budget cinq fois supérieur.

Par Nicolas Rieux

 

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