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L’IMMENSITA de Emanuele Crialese : la critique du film

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Nom : L’immensità
Père : Emanuele Crialese
Date de naissance : 2022
Majorité : 11 janvier 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : Italie
Taille : 1h37 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Penélope CruzVincenzo AmatoLuana Giuliani

Signes particuliers : Déception. 

Synopsis : Rome dans les années 1970. Dans la vague des changements sociaux et culturels, Clara et Felice Borghetti ne s’aiment plus mais sont incapables de se quitter. Désemparée, Clara trouve refuge dans la relation complice qu’elle entretient avec ses trois enfants, en particulier avec l’aînée née dans un corps qui ne lui correspond pas. Faisant fi des jugements, Clara va insuffler de la fantaisie et leur transmettre le goût de la liberté, au détriment de l’équilibre familial…

EPARPILLÉ FACON PUZZLE

NOTRE AVIS SUR L’IMMENSITA

La dernière Mostra de Venise a été marquée par le grand retour de l’italien Emanuele Crialese, que l’on avait perdu de vue depuis Terraferma en 2011. Le cinéaste y présentait son nouveau et cinquième long-métrage, L’immensità. L’occasion aussi pour lui d’y affirmer publiquement son coming out trans. Pas un hasard puisque d’errements identitaires il est justement question dans son film. Après Valeria Golino sur Respiro puis Charlotte Gainsbourg sur Golden Door, c’est à Penélope Cruz que le metteur en scène offre un rôle performatif. L’actrice espagnole y incarne une mère qui entretient une relation forte avec ses trois enfants, son seul refuge hors des grilles d’un mariage qui souffre d’un amour perdu et de la violence peu contenue de son mari. Parmi eux, l’aînée, Adriana, qui traverse une crise identitaire et se sent piégée dans un corps qui lui correspond pas.

C’est triste car L’immensità a des choses à dire. Malheureusement, pas grand chose ne fonctionne dans le nouveau film d’Emmanuele Crialese. Principalement parce qu’il n’a aucun véritable point de fixation défini. A travers une histoire du passé (pour mieux parler du présent – on comprend vite le principe), le cinéaste n’a de cesse de flirter avec plein de sujets sans jamais vraiment en choisir un central. En somme, à parler d’un tas de choses, L’immensità finit par tout esquisser sans creuser quoique ce soit. Il y est question de masculinité toxique, de quête identitaire, d’apprentissage de la différence… le tout boutiqué dans un drame un poil larmoyant, patiné à grands coups d’une esthétique rétro-vintage censée lui donner du cachet. Si l’on ne doute pas des nobles intentions de Crialese et de la profonde sincérité de son entreprise pleine de tendresse qui résonne de manière très personnelle chez lui, reste que L’immensità est plombé par sa lourdeur et par la trop grande superficialité d’un scénario très dispersé. Penélope Cruz est formidable mais ça ne fait pas tout.

Par Nicolas Rieux

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