Mondociné

AMORE MIO de Guillaume Gouix : la critique du film

Partagez cet article
Spectateurs


Nom : Amore Mio
Père : Guillaume Gouix
Date de naissance : 2022
Majorité : 1er février 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h20 / Poids : NC
Genre : Drame

Livret de Famille : Alysson ParadisÉlodie BouchezViggo Ferreira-Redier

Signes particuliers : Un premier film juste et touchant. 

Synopsis : Lola refuse d’assister à l’enterrement de l’homme qu’elle aime. Elle convainc Margaux, sa sœur, de les emmener, elle et son fils, loin de la cérémonie. Sur la route qui les mènera vers l’Italie, elles découvrent les adultes qu’elles sont devenues et tentent de retrouver la complicité des enfants qu’elles étaient.

FUIR LE DEUIL

NOTRE AVIS SUR AMORE MIO

On le connaît surtout comme comédien, on le découvre aujourd’hui cinéaste. Guillaume Gouix a déjà témoigné plusieurs fois de son attrait pour la réalisation. Trois courts-métrages à son actif depuis 2011. Amore Mio marque son passage au long. Un drame resserré (à peine 1h20) porté par Alysson Paradis, sa compagne à la ville, et Elodie Bouchez. Amore Mio ou l’histoire d’un deuil soudain trop lourd à encaisser. Quand Lola (Alysson Paradis) perd son mari dans un accident de moto, elle refuse d’assister aux funérailles. Elle préfère fuir avec son fils après avoir convaincu sa sœur (Elodie Bouchez) de l’emmener loin de tout ça.

L’humilité qui entoure Amore Mio est à la mesure des émotions fortes qu’il entend transmettre à travers son histoire d’un deuil trop lourd pour être digéré. Chacun fait face comme il peut à un arrachement brutal. Pour Lola, c’est la fuite. Un moyen d’esquiver la douleur, de ne pas affronter l’horreur du moment, de fuir le rôle de l’endeuillée qu’elle est censée occupée selon les conventions habituelles. Surtout un moyen de refuser la réalité, de refuser les adieux à l’homme qu’elle aime alors que toute sa vie vient de subitement s’écrouler. Même si tôt ou tard, il faudra bien apprendre à l’assimiler pour continuer à suivre le fil d’une vie qui n’est pas terminée. La sienne et surtout celle de son fils de 8 ans. Car la tragédie n’est qu’une étape dans la continuité d’une existence malmenée, pas une fin en soi.

Plutôt que de s’enfermer dans un énième drame morbide sur la thématique du deuil, Guillaume Gouix a l’audace de s’essayer à un film lumineux sur un sujet pourtant très sombre. Amore Mio est filmé comme un road movie solaire. C’est l’histoire de retrouvailles sororales, c’est un film sur une tentative de reconstruction différente. Gouix s’y montre libre dans sa mise en scène, comme sa Lola veut être libre de dire merde aux conventions et se barrer loin des obsèques qui requerraient sa présence. Tourné en 1:33 dans un style très « Nouvelle Vague » minimisant la présence de la mise en scène pour privilégier la spontanéité des comédiennes, Amore Mio est une première œuvre prometteuse, seulement freinée dans son élan par son manque d’originalité. En soi, rien qui n’aurait pas déjà été vu anime un film émouvant mais qui ne dépasse pas le statut de galop d’essai. Reste que l’on en sort touché.

Par Nicolas Rieux

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Close
Première visite ?
Retrouvez Mondocine sur les réseaux sociaux