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GREENLAND, LE DERNIER REFUGE de Ric Roman Vaugh : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : Greenland
Père : Ric Roman Vaugh
Date de naissance : 2019
Majorité : 05 août 2020
Type : Sortie en salles
Nationalité : USA
Taille : 1h38 / Poids : NC
Genre : Catastrophe, Action

Livret de famille : Gerard Butler, Morena Baccarin, Scott Glenn…

Signes particuliers : Le premier blockbuster post-confinement.

LE RETOUR DU BLOCKBUSTER !

NOTRE AVIS SUR GREENLAND

Synopsis : Une comète est sur le point de s’écraser sur la Terre et de provoquer un cataclysme sans précédent. John Garrity (Gerard Butler) décide de se lancer dans un périlleux voyage avec son ex-épouse Allison (Morena Baccarin) et leur fils Nathan pour rejoindre le dernier refuge sur Terre à l’abri du désastre. Alors que l’urgence devient absolue et que les catastrophes s’enchainent de façon effrénée, les Garrity vont être témoin du meilleur comme du pire de la part d’une humanité paniquée au milieu de ce chaos.

A l’origine, ce devait être un film de Neill Blomkamp avec Chris Evans. Puis le duo a pris la tangente l’un après l’autre. Ric Roman Vaugh (Shot Caller, La Chute du Président) a pris les commandes et son copain Gerard Butler a ramené sa trogne, devenant au passage coproducteur. D’un film hyper attendu, Greenland est alors rentré dans le rang des blockbusters quelconques. Jusqu’à ce mois d’août 2020 où bien malgré lui, il est devenu l’une des stars de l’été, un événement, une sortie à la saveur toute particulière, presque un symbole pourrait-on dire. Car si le film de Ric Roman Vaugh n’avait rien de fondamentalement original pour l’imposer comme « un must to see » en temps normal (au fond, juste une énième production catastrophe à base de comète qui va détruire la Terre), il l’est finalement devenu en raison d’un contexte favorable qui a rameuté tous les projecteurs sur sa pomme. Dans un été mou du genou côté spectacle où les superproductions ont (presque) toutes désertées le front, Greenland débarque auréolé du titre de premier blockbuster américain depuis le déconfinement ! On attendait Tenet, on attendait Mulan, c’est bel et bien le film catastrophe avec Gerard Butler qui se retrouve avec la lourde tâche d’amorcer la reprise et d’assurer le service après vente estival.

Bordel, que ça fait du bien ! Franchement, on ne va pas se mentir, ça fait quand même quelque chose de retrouver un peu de « boum boum » sur grand écran après des mois de disette. Depuis la réouverture des salles, le cinéma s’est majoritairement résumé au cinéma français ou à un cinéma d’auteur qui a pu livrer le meilleur comme le pire. Greenland arrive avec ses promesses de gros spectacle massif et difficile de bouder son plaisir dans pareil contexte. Répondant parfaitement aux lois et codes du gros cinéma catastrophe, le film de Ric Roman Vaugh (dont on a pu entrevoir le bon talent de faiseur par le passé) assure la tâche qui lui incombait, celle de relancer la machine à divertissement sur grand écran. Dire que le film est excellent, qu’il redonne ses lettres de noblesse au blockbuster ou qu’il réinvente le film catastrophe ou quoique ce soit d’autre, serait mentir. Non, Greenland repose essentiellement une recette, c’est une production calibrée, un film bourré de ficelles assez épaisses et assujetti à un cahier des charges clair et strict. Son objectif est simple, proposer une odyssée de survie intense, haletante et spectaculaire en déployant tous les artifices nécessaires pour se faire. Action tonitruante, émotion surlignée, effets spéciaux impressionnants, densité, empathie, tout y est. Mais à ces ingrédients, Ric Roman Vaugh ajoute un petit supplément d’âme, une générosité débordante et quelques bonnes idées nichées ça et là.

Sur le papier, Greenland pompe pas mal du côté du 2012 de Roland Emmerich, l’empereur moderne du genre. Mais à la limite, mieux valait ça que de lorgner du côté d’un San Andreas par exemple, le bidule au foutraque atomique avec Dwayne « The Rock » Johnson ou de l’horrible purge Geostorm. Si le postulat est empêtré dans un nawak absolu (autant dire que scientifiquement et parfois même narrativement, ça ne tient pas plus la route qu’une 4L sur trois roues), Greenland réussit à faire oublier ses velléités grotesques par un traitement du catastrophe plus que solide. A commencer par une noirceur aussi étonnante que bienvenue dans pareille production généralement soumise à l’absence totale de vagues. On se surprend plus d’une fois à être totalement cueilli par l’amertume qui habite cette extinction planétaire, par la tristesse et le sentiment d’injustice plaqué sur son histoire, et par le regard (parfois) cinglant du cinéaste sur l’égoïsme d’une espèce humaine désespéré et aux abois. Autant d’éléments qui viennent nourrir le scénario, le film et le rythme, en lui apportant une émotion qui fait contrepoids avec la décharge d’action.

Bilan, Greenland est une bonne surprise. Certes, on reste dans le giron du blockbuster teinté d’un esprit série B de luxe, mais Ric Roman Vaugh fait tout comme il faut de sorte à ce que l’aventure fonctionne à plein régime. Oui les défauts sont nombreux, dans l’écriture d’une trame assez conventionnelle, dans certains effets visuels qui picotent les yeux (on devine un budget correct mais un peu juste) ou dans la recherche de l’emphase typiquement hollywoodienne… Mais globalement, le spectacle est au rendez-vous et il assure ce que l’on venait y chercher tout en s’offrant une tenue fort respectable avec un lot de qualités glissées entre les lignes. Un bon plaisir régressif -voire parfois même jubilatoire pour les amoureux du genre- emmené par un Gerard Butler qui a toujours ce don de croire à fond en ses personnages et une Morena Baccarin toujours aussi émoustillante et dont le rôle ne se résume pas à la potiche de service (avec à la clé, l’une des scènes les plus intenses du film avec un couple d’inconnus sur une autoroute).

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

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