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Nom : Anti-Squat
Père : Nicolas Silhol
Date de naissance : 2023
Majorité : 06 septembre 2023
Type : sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h35 / Poids : NC
Genre : Drame
Livret de Famille : Louise Bourgoin, Samy Belkessa…
Signes particuliers : Un thriller psychologique raté.
Synopsis : Inès est menacée de se faire expulser de chez elle avec Adam, son fils de 14 ans. A la recherche d’un emploi, elle est prise à l’essai chez Anti-Squat, une société qui loge des personnes dans des bureaux inoccupés pour les protéger contre les squatteurs. Son rôle : recruter les résidents et faire respecter un règlement très strict.
A LA RUE
NOTRE AVIS SUR ANTI-SQUAT
Nicolas Silhol s’affirme encore un peu plus comme un réalisateur engagé dont le cinéma s’attaque à des sujets de société qui questionnent. Il y a six ans, le metteur en scène signait Corporate avec Céline Sallette et Lambert Wilson. Un drame aux allures de thriller dans lequel il dénonçait la tyrannie déshumanisée du monde du travail. Avec Anti-Squat, il dénonce cette fois la problématique du logement dans une société impitoyable où nombreux sont les rapaces qui tirent profit de la misère d’autrui. Écraser les autres pour survivre ou périr avec eux, tel est le choix que doit faire Inès, une mère célibataire bientôt expulsée de son logement avec son fils et qui rejoint à l’essai les rangs d’une organisation exploitant la précarité des mal-logés. En façade, Anti-Squat loge des personnes en détresse dans des bureaux inoccupés pour contrer le risque de squatteurs. Un système win-win comme ils disent. Sauf que les règles sont drastiques et le fonctionnement nettement moins noble qu’il en a l’air.
Encore une fois comme pour Corporate, Nicolas Silhol tient son drame sur un rythme et des allures de thriller. Encore une fois, il défend un propos fort et pousse à l’interrogation révoltée. La démarche est valeureuse, le sujet intéressant, l’argumentation pertinente. Mais les bonnes intentions ne suffisent pas à faire de Anti-Squat un film puissant sur son sujet. Trop mou, trop convenu, presque trop nonchalant, ce second long-métrage manque de poigne et souffre d’une forme d’apathie intermittente. On lui préfère par exemple le récent Le Marchand de Sable de Steve Achiepo qui, malgré ses maladresses, paraissait plus prenant. Silhol, lui, semble flotter sur son sujet, le laissant trop s’exprimer seul sans parvenir à y injecter la hardiesse qu’il réclamait pour prendre aux tripes, indigner et émouvoir. « Muscle ton jeu » disait Aimé Jacquet à Robert Pires. C’est peu ou proue ce que l’on aimerait dire à Nicolas Silhol car il tenait un sujet en or avec Anti-Squat mais le résultat est un peu trop terne et schématique, à l’image de la prestation semi-effacée de Louise Bourgoin. En résultat une sorte de drame asthmatique qui peine à s’élancer.
Par Nicolas Rieux
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