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THE PACT (critique – horreur)

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note 6
Carte d’identité :
Nom : The Pact
Père : Nicholas McCarthy
Livret de famille : Caity Lotz (Annie), Casper Van Dien (Creek), Mark Steger (Charles), Haley Hudson (Stevie), Kathleen Rose Perkins (Liz), Samuel Ball (Giles), Agnes Bruckner (Nicole)…
Date de naissance : 2012
Nationalité : Irlande
Taille/Poids : 1h29 – Budget NC

Signes particuliers (+) : De bonnes séquences de trouille efficaces et un final qui tient la route contrairement à la plupart des films de « fantôme ».

Signes particuliers (-) : Un scénario bâclé et extrêmement mal écrit dès qu’il sort de ses séquences horrifiques en question. McCarthy a du savoir-faire mais uniquement pour emballer des scènes de terreur, le reste, il ne maîtrise visiblement pas du tout.

 

ET C’EST LA MÊME… CHANSON (Claude François – 1971)

Résumé : Annie doit s’occuper des funérailles de sa défunte mère tyrannique qu’elle déteste. Elle aurait aimé compter sur sa soeur Nicole mais celle-ci a disparu étrangement. Dans la maison de son enfance, Annie sent une présence étrange et finit par se faire attaquer par un esprit. Elle sollicite l’aide d’un policier local et d’une médium qu’elle a connu au lycée…

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Un obscur film d’horreur irlandais, première réalisation de son jeune auteur, jouant encore la carte éculé du fantôme qui a quelque chose à dire dans une maison qu’il hante et avec en prime le nanardeux Casper Van Dien en tête d’affiche… Oui, on vous l’accorde, d’une ça fait flipper d’avance et de deux, ça donne pas franchement envie de se précipiter dessus. Et pourtant… Et pourtant, cette première réalisation de Nicholas McCarthy qui fait suite à un court-métrage déjà intitulé The Pact, est une bonne surprise qui ne viendra certes probablement pas renouveler le genre du film de terreur fantomatique mais qui parviendra à faire son petit effet pour peu de ne pas être trop blasé par un registre dont les sentiers balisés ont connu énormément de passage ces dernières années et encore plus depuis la révélation japonaise The Ring.

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Avec un petit budget en poche, McCarthy nous emmène donc non pas dans un manoir pour une fois mais dans une petite bicoque familiale dont la propriétaire vient de décéder. Ses deux filles sont chargées de s’occuper des funérailles mais l’une d’elle disparaît étrangement. On comprend très rapidement que l’enfance de la protagoniste principale restante du coup n’a pas été tendre, que la mère était une belle peau de vache qui les a traumatisé et que revenir dans cette baraque n’est pas une partie de plaisir. Évidemment, l’arrivée du fantastique dans l’affaire ne va qu’empirer les choses.

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The Pact a été présenté en avant-première à Sundance et a obtenu des échos plutôt favorable avant sa sortie en Grande-Bretagne en juin 2012. Là aussi, le film a globalement été plutôt apprécié et jouit du coup d’une sympathique petite notoriété dans le milieu des fans d’horreur. Non pas parce qu’il réussit à renouveler un genre qui tourne en rond depuis un moment et qui multiplie les petites péloches comme celle-ci avec un esprit vengeur et revanchard martyrisant de pauvres malheureux qui finiront par comprendre qu’il veut tout simplement leur dire quelque chose mais quoi blablabla… On connaît par cœur la rengaine mais ce n’est pas pour autant qu’elle ne vaut pas le coup à chaque fois. Récemment, on louait par exemple les qualités du voisin anglais When the Light Went Out qui jouait sur le même crédo et même si The Pact ne se hisse pas du tout à son niveau, il est dans le même état esprit : rien de novateur mais ce qu’il veut faire, il le fait avec sérieux et efficacité. Et ce qu’il veut faire, c’est faire flipper, descendre le trouillomètre à zéro, angoisse limite mortifier. Bon, McCarthy n’ira malheureusement pas jusque-là mais The Pact s’en tire plutôt pas mal dans sa partie horreur/terreur.

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Si les scènes extra-horrifiques sont à la limite de l’indigence la plus totale, aussi mal jouées que mal écrites en plus d’être globalement assez confuses et s’insérant dans une narration à la fois mal conduite, pas très claire et franchement inintéressante (les personnages secondaires, celui de Casper Van Dien en tête ne servent à rien si ce n’est jouer les faire-valoir et n’existent jamais, entrant dans l’histoire aussi vite qu’il n’en ressortent), ce que Nicholas Mccarthy sait faire, il le fait bien. Et bien entendu, on parle « horreur » maintenant. Le jeune cinéaste emballe avec une efficacité indéniable ses moments de tension qui sont plutôt classiques dans leur conception mais qui fonctionneront assez bien pour peu de se laisser entraîner et de s’immerger dans l’action. Quelques bons moments de montée en pression seront au programme même s’ils se basent sur des effets que l’on ne connaît que trop bien et même si le film n’hésite pas à aller piocher ça et là pour construire ses séquences (le final est ouvertement pompé du côté de l’hispanique Rec de Balaguero et Plaza) et dans l’ensemble, on ressort de The Pact avec une impression positive, au moins pour la partie horrifique et après tout, c’est pour elle que l’on était venu et non pas pour le drame de la perte d’une mère, soyons sérieux. On ne pourra s’empêcher de se dire que, resitué dans son ensemble, The Pact est assez mauvais par la nullité de la conduite de son script mais l’exécution elle sauve le film. McCarthy se montre très à l’aise et sans complexe pour construire une séquence de suspense et réussit au passage à écrire une fin plutôt potable compte tenu des nombreux films du même registre aux explications fumeuses. Celle de The Pact est relativement correcte et s’écarte même un peu des intrigues classiques habituellement réservées à ce genre de film en se recentrant vers la réalité plutôt que le fantastique tiré par les cheveux, ce qui augmente sa crédibilité et fait passer sans mal la pilule pour une fois.

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Bon, on n’évitera pas l’éternelle petite blague finale inutile si ce n’est pour préparer un deuxième opus qui serait déjà soi-disant sur les rails mais The Pact est un film de bonne facture, très mauvais en dehors de ce qu’il vend mais solide là où il excelle.  Un peu comme une vieille bagnole à la carcasse miteuse mal fagotée, cabossée et pas bien repeinte mais renfermant sous son capot un moteur pas farouche du piston. Tout pareil avec le métrage de McCarthy. Brinquebalant comme un premier exercice d’un inexpérimenté, mal fichu dans son récit dramatique, pas très bien monté et à l’esthétique globale très moyenne mais qui en a dans le ventre dès qu’il s’agit de faire ce qu’il sait faire : faire peur. Ca tombe bien, c’est ce qu’on lui demande, de la même manière que ce que l’on attend d’une voiture, c’est qu’elle roule et si possible bien. Alors oui, l’aspect est un peu moche et l’on flirte parfois avec le ridicule mais la puissance du moteur horrifique, elle, fonctionne à plein régime et même si The Pact est un film sans surprise et pas très malin, il aura le mérite d’être efficace dans les moments cruciaux et McCarthy fait le métier. Et c’est déjà beaucoup de ne pas être soporifique de nos jours.

Bande-annonce :

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