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LA BELLE ET LA BELLE de Sophie Fillières : la critique du film

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Carte d’identité :
Nom : La Belle et la Belle
Mère : Sophie Fillières
Date de naissance : 2018
Majorité : 14 mars 2018
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h35 / Poids : NC
Genre
: Comédie

Livret de famille : Sandrine Kiberlain, Agathe Bonitzer, Melvil Poupaud…

Signes particuliers : Une comédie délicieusement loufoque et intelligente.

RENCONTRE AVEC SOI-MÊME

LA CRITIQUE DE LA BELLE ET LA BELLE

Résumé : Margaux, 20 ans, fait la connaissance de Margaux, 45 ans : tout les unit, il s’avère qu’elles ne forment qu’une seule et même personne, à deux âges différents de leur vie…

25 ans après leurs débuts communs dans le court-métrage de fin d’étude de la première en 1991, la réalisatrice Sophie Fillières et l’actrice Sandrine Kiberlain se retrouvent comme au bon vieux temps pour La Belle et la Belle, une étonnante comédie qui explore l’idée de la rencontre avec soi-même au sens le plus littéral de l’expression. Car dans La Belle et la Belle, Margaux 45 ans croise la route de Margaux, 20 ans. Si tous les unit, c’est parce qu’elles ne sont en réalité qu’une seule et même personne, à deux âges différents de sa vie. On a souvent le fantasme de croiser son moi du passé pour lui dire de ne pas faire telle ou telle erreur. C’est exactement cette idée que va exploiter la réalisatrice à travers ce très joli film, où Kiberlain donne la réplique à Agathe Bonitzer, son autre elle plus jeune.

Avec La Belle et la Belle, Sophie Fillières signe une comédie délicieusement loufoque dont le postulat absurde lui permet de se muer en fable existentielle à cheval entre le passé et le futur, développant une réflexion sur l’apprentissage de la vie, les erreurs, l’errance et la recherche du bonheur. À travers cette rencontre entre un soi passé et un soi futur, la cinéaste illustre la manière dont on évolue, comment les espoirs d’avenir s’entrechoquent avec les regrets du passé, comment les événements de la vie nous façonnent, distordant une ligne qui n’est jamais toute tracée d’avance. Teintée d’une subtile mélancolie toujours retenue pour qu’elle ne ne prenne jamais le dessus dans l’équilibre du récit, La Belle et la Belle est une drôle de comédie, et une comédie très drôle, portée par un attachant duo de comédienne, entre la lunaire Bonitzer et son jeu toujours aussi anachronique, et la pétillante Sandrine Kiberlain, comme souvent formidable. On se régale de cette rencontre en chair et en os entre une jeune femme et ce qu’elle est devenue 25 ans plus tard, on s’abreuve de la pertinence de ce que raconte l’histoire entre ses lignes, et surtout on rit beaucoup devant un film qui assume son esprit décalé jusqu’au bout, sans chercher à expliquer sa charmante absurdité. Et La Belle et la Belle de prouver qu’il est possible de faire marrer sans sacrifier l’intelligence du propos sous les rires gras. Les deux ne sont pas incompatibles.

BANDE ANNONCE :


Par Nicolas Rieux

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