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THE NOVICE de Lauren Hadaway : la critique du film

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Nom : The Novice
Père : Lauren Hadaway
Date de naissance : 2021
Majorité : 11 janvier 2022
Type : sortie en salle
Nationalité : USA
Taille : 1h37 / Poids : NC
Genre : Drame psychologique

Livret de Famille : Isabelle FuhrmanAmy ForsythDilone...

Signes particuliers : Très immersif.

Synopsis : Alex Dall, jeune fille solitaire et dévorée par un besoin de réussir, décide de s’inscrire au club d’aviron de son université. Dès son arrivée, elle veut rejoindre le meilleur équipage par tous les moyens, y compris dépasser ses propres limites physiques et mentales quitte à se mettre ses coéquipières à dos.

 

LA PERFECTION A L’OPPRESSANT

NOTRE AVIS SUR THE NOVICE

C’est une petite surprise que l’on avouera bien volontiers ne pas avoir vu venir. L’idée d’un drame indépendant sur une étudiante cherchant à tout prix à intégrer l’équipe d’aviron féminine de son école, n’avait rien de très franchement excitant sur le papier. Mais à l’écran, ce n’est pas la même histoire, dans tous les sens du terme. Premier long-métrage de la réalisatrice Lauren Hadaway, qui au passage s’est inspirée de sa propre expérience, The Novice s’est taillé une petite réputation lors de sa tournée à succès des festivals d’ici et d’ailleurs (Tribeca, Deauville) avant de finir nommé aux Independent Spirit Awards. Porté par Isabelle Fuhrman, la célèbre Esther du thriller horrifique éponyme, The Novice est une petite pépite au socle psychologique déstabilisant.
La particularité première de The Novice est d’embarquer le spectateur dans une histoire qu’il ne maîtrise pas du tout. Des les premières minutes, il est perturbé par le côté opaque du récit. La jeune Alex Dall veut à tout prix intégrer cette équipe d’aviron de son université. Mais pas juste intégrer l’équipe, elle veut intégrer le groupe des meilleures, l’équipe A. Et ce à tout prix. Pourquoi ? On ne le sait pas. Et c’est bien l’intention de Lauren Hadaway, garder une zone de mystère pour filmer dans un premier temps, une obsession. Petit à petit, l’obsession tourne à la folie. Alex est prête à tout, à écraser les autres comme à s’écraser elle-même. En ce sens, The Novice est un peu à l’aviron ce que Black Swan est à la danse, une quête monomaniaque teintée de folie tragique et douloureuse. A la seule différence que l’on connaissait les tenants et les aboutissants du film d’Aronofsky dès le départ. Ici, on n’entreverra les clés de compréhension qu’en cours de route. Des explications tardives qui donneront du corps à un portrait psychologique sur une personnalité et défaillante et borderline.
Mais à l’image de son personnage constamment dans le dépassement de soi extrême, The Novice va tout faire pour dépasser lui aussi sa seule narration. Et sa sublimation, il va la trouver dans une approche artistique très affirmée. D’abord, une mise en scène entêtante qui colle au plus près de son personnage et de son univers, privilégiant une atmosphère de huis-clos pour renforcer le caractère suffocant et anxiogène du portrait. La majorité des plans nourrissent une idée d’enfermement (dans la salle d’entraînement ou sur les avirons) faisant écho à l’aliénation mentale de la jeune femme vacillant dans son équilibre et sa quête obsédante. Ensuite, la bande-son, extrêmement travaillée et d’une sourde puissante, qui participe avec la mise en scène à conférer au film une intensité très sensorielle et immersive. Ambiance sombre, dérive psychologique et autodestruction, tel est le programme imposé au spectateur via une impressionnante Isabelle Furhmann littéralement habitée par son rôle. Et à l’arrivée, un film fascinant dont l’énergie presque terrifiante croit au fil des minutes, cerclant le spectateur dans un piège haletant à sa manière.

 

Par Nicolas Rieux

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