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TERRIBLE JUNGLE de Hugo Benamozig et David Caviglioli : la critique du film

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La Mondo-Note :

Carte d’identité :
Nom : Terrible Jungle
Parents : Hugo Benamozig, David Caviglioli
Date de naissance : 2019
Majorité : 29 juillet 2020
Type : Sortie en salles
Nationalité : France
Taille : 1h31 / Poids : NC
Genre : Comédie

Livret de famille : Catherine Deneuve, Vincent Dedienne, Alice Belaïdi, Jonathan Cohen…

Signes particuliers : Un vrai délire qui redonne foi en la comédie française.

DANS LA JUNGLE, TERRIBLE JUNGLE…

NOTRE AVIS SUR TERRIBLE JUNGLE

Synopsis : Eliott, jeune chercheur naïf, part étudier les Otopis, un peuple mystérieux d’Amazonie. C’est aussi l’occasion pour lui de s’éloigner de l’emprise de sa mère, la possessive Chantal de Bellabre. Mais celle-ci, inquiète pour lui, décide de partir à sa recherche en s’aventurant dans l’étrange forêt amazonienne.  

On reproche souvent au cinéma français de livrer des comédies d’une platitude effarante écrites avec les pieds selon des recettes copiées-collées dénuées de toute ambition. Avec Terrible Jungle, le tandem Hugo Benamozig et David Caviglioli a le mérite de nous offrir quelque chose d’un peu différent, de signer une vraie proposition de comédie à laquelle on adhère ou pas, mais qui change un peu des sempiternelles histoires reposant sur une mono-idée sans rien derrière. Emmené par Vincent Dedienne (son premier grand rôle au cinéma), Catherine Deneuve, Jonathan Cohen et Alice Belaïdi, Terrible Jungle nous expédie au fin fond de la jungle amazonienne où un jeune anthropologue idéaliste tente de débusquer un peuple d’indiens primitifs, les mystérieux Otopis. Ce qu’il va trouver sera malheureusement loin de ses attentes et pour couronner le tout, son ultra-possessive de mère, elle-même anthropologue de renom, s’est lancée à sa recherche.

Terrible Jungle n’est pas qu’un voyage aux confins de la forêt amazonienne, c’est aussi et surtout un voyage aux confins de l’humour, près d’un delta reculé où se croisent le barré, le burlesque, le second degré, le bizarre, le cocasse et l’humour sociologique. Vaste programme. Le rire opère sur plusieurs niveaux dans ce grand terrain de jeu flirtant avec la décontraction d’un esprit BD. Le film de Benamozig et Caviglioli alterne le gag visuel opérant, la saveur de dialogues jouissivement lunaires, l’absurdité de situations ultra-loufoques et la drôlerie de fond, plus subtile, quand elle déroule un propos délicieusement cynique et grinçant sur le genre humain à travers l’histoire d’un humaniste déçu de voir ses idéaux préconçus ne pas se vérifier… au point de vouloir les imposer à des « indigènes » qui n’ont rien demandé. Le naïf Elliot débarque dans la jungle et au lieu de trouver de vrais bons indiens primitifs avec qui il pourrait vivre son Danse avec les Loups à lui, il tombe sur une communauté bordélique végétant devant la télé en jean-basket, le cerveau mangé par des drogues improbables. Une déception inacceptable.

Il y a une touche d’esprit incorrect dans ce Terrible Jungle, un peu de cet humour impertinent que l’on osait faire il y a quelques décennies dans un cinéma français où les comédies étaient alors moins formatées. Ici, c’est le mythe du « bon sauvage » qui sert de tremplin pour se moquer des pseudos idéaux des occidentaux cultivés. Emmené par d’excellents comédiens, d’un Vincent Dedienne s’affirmant dans le paysage cinématographique français à une Catherine Deneuve qui s’éclate et nous éclate en passant par un Jonathan Cohen survolté et irrésistible en policier au-delà du débile ou une Alice Belaïdi géniale en revisite de Mimisiku version raté, Terrible Jungle est assurément un vrai moment de folie. Encore une fois, certains resteront sur le carreau, largués par un humour aussi tranchant qu’atypique. Les autres se régaleront d’une comédie qui ose, qui se sent libre, et qui n’hésite pas à être intelligente au passage.

BANDE-ANNONCE :

Par Nicolas Rieux

One thought on “TERRIBLE JUNGLE de Hugo Benamozig et David Caviglioli : la critique du film

  1. A chaque apparition de Catherine Deneuve, je me demandais si elle cherchait son texte ou si elle était abasourdie par les répliques de ses partenaires !

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